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Les 12 déterminants de l'avant-projet de loi de Finances 2019
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 11 - 2018

Le cours du Brent est coté dans la matinée du 11 novembre 2018 à 69,64 dollars le Brent (61,43 euros) et 59,84 dollars le Wit (52,78 euros) après avoir dépassé les 80 dollars le début octobre 2018. .Or, depuis plusieurs décennies l'économie algérienne est tributaire de la rente des hydrocarbures et toutes les lois de Finances reposent sur l'évolution du cours du pétrole.
L'Algérie dont le quota OPEP est de 1,2 millions de barils jour auquel il faut soustraire les 50.000 barils de réduction, doit être également attentive au cours du gaz ( GN et GNL) qui représente plus de 47% des recettes de Sonatrach, cours déconnecté de celui du pétrole, et dont les contrats à moyen et long terme dans leur majorité expirent en 2019 avec l' entrée massive de nouveaux producteurs sur le marché mondial
1- Les douze principaux indicateurs du projet de loi de finances
1.1- L'avant-projet de loi e finances 2019 est établi sur la base d'un baril de pétrole brut à 50 dollars US et un taux de change de 118 dinars algériens pour un dollars US, contre 115 pour 2018.
1.2- Cet avant-projet prévoit un taux de croissance de l'économie nationale de 2.6% pour l'année 2019 (3.4% en 2020 et 3.2% en 2021) et un taux d'inflation de 4.5% (3.9% en 2020 et 3.5% en 2021), le taux étant inférieur pour le FMI et la banque mondiale, influant sur le taux de chômage.
1.3- Les recettes budgétaires s'établiraient en 2019 à 6.507,9 milliards de dinars, en hausse de +0,2% par rapport aux recettes prévues en clôture de 2018. Quant aux dépenses, elles se situeraient à 8.502,2 milliards de dinars, en baisse de 1,5% par rapport à l'exercice en cours, ce qui induirait un déficit budgétaire de 9,2% par rapport au PIB.
1.4- Les dépenses de fonctionnement devraient augmenter de 7,5% à 4.954.5 milliards de dinars et les dépenses d'équipement se contracter fortement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l'exercice en cours). Les dépenses d'équipement baissent sensiblement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l'exercice 2018. Les crédits de paiement destinés à l'investissement (1.486,3 milliards de dinars) devraient se concentrer à hauteur de 71% dans trois secteurs : le soutien à l'habitat, l'agriculture et l'hydraulique ainsi que les infrastructures économiques et administratives.
1.5- Les exportations des hydrocarbures, devraient s'établir à 33.2 milliards de dollars US, soit une diminution de 1% par rapports à la clôture de l'année 2018, à 34,5 en 2020 et 35,2 milliards de dollars 2021 Quant aux importations des marchandises, elles devraient s'établir à 44 milliards de dollars (en légère hausse par rapport aux prévisions de la LF 2018) mais 42,9 et 41,8 en 2020 et 2021. Le déficit commercial de 10,4 milliards de dollars est prévu pour 2019, 8,2 milliards en 2020 et 6,4 milliards en 2021.
1.6- Mais le document de référence n'est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services ( 9/10 milliards de dollars/an) plus les transfert légaux de capitaux dont les entreprises régies par la règle des 49/51% fluctuant entre 3/5 milliards de dollars /an ce qui donnerait des sorties de devises fluctuant annuellement entre 55/60 milliards de dollars. Ainsi les soldes de la balance des paiements s'établiraient à -17.2 milliards de dollars en 2019, -14,2 milliards en 2020 et -14 milliards en 2021.
1.7- Dans l'avant projet de loi de finances 2019, les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s'élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d'environ 21% de la totalité du budget de l'Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment plus de 445 mds DA destinés au soutien aux familles, tandis que près de 290 mds DA sont destinés aux retraites et auxquels s'ajoutera une dotation d'appui de 500 mds DA à la Caisse Nationale des Retraites (CNR). Des mesures sont également prévues, telle que «la bonification totale des intérêts sur les crédits bancaires destinés à l'AADL» pour la «construction de 90.000 nouveaux logements».
1.8- Selon le PLF 2019 le déficit du trésor serait d'environ 18 milliards de dollars ce qui laisse prévoir d'importants recours à sa monétisation par le biais de la planche à billets. Il faudrait un cours d'environ de 95/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change.
1.9- Les principaux indicateurs analysés dans l'avant projet de loi de finances 2019, ont un impact sur l'évolution du niveau des réserves de change et la cotation officielle du dinar, existant un écart d'environ 50% avec la cotation sur le marché parallèle. Les réserves de change ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 :178,9 milliards de dollars, 2015 :144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars. Selon la banque d'Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, ce qui donnerait fin 2018, selon la même tendance un montant d'environ 77/78 milliards de dollars. Selon le PLF comme incidence, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022.
1.10-Cela influe sur le taux de change corrélé aux réserves de change via les recettes d'hydrocarbures à plus de 70%. 1970 : 4,94 dinars un dollar, en 2002 -75,35 dinars,2007-95,00 dinars un euro-69,36 dinars un dollar, 2008 -94,85 dinars un-euro-64,58 dinars un dollar-2009-101,29 dinars un euro-72,64 dinars un dollar, 2010-103,49 dinars un euro-74,31 dinars un dollar- 2011-102,21 dinars un euro-72,85 dinars un dollar-2012, 102,16 dinars un euro-77,55 dinars un dollar,2013-105,43 dinars un euro- 79,38 dinars un dollar,2014-106,70 dinars un euro-80,06 dinars un dollar, 2015-108,60 dinars un-euro- 99,50 dinars un dollar, 2016-116,57 dinars un euro-109,43 dinars un dollar, 2017 – 110,96 dinars un dollar et 125,32 dinars un euro et la cotation entre le 11 novembre sur le marché parallèle, l'Euro est échangé à plus de 210 dinars algériens un euro avec un cours officiel achat de 134 dinars un euro et 118 dinars un dollar. Ce dérapage du dinar (la banque d'Algérie parle de glissement) permet de gonfler la fiscalité hydrocarbures libellées en dollars et la fiscalité ordinaire libellée en euros, les taxes au port s'appliquant à un dinar déprécié, voilant l'importance réelle du déficit budgétaire, réalisant pour la partie qui s'adresse aux biens de consommations, réalisant ainsi une épargne forcée.
1.11- Le projet de loi des finances 2019 impose la taxe sur la valeur ajoutée, TVA, sur toutes les transactions et les ventes en ligne et les prix du service internet seront également augmentés. Mais, aucune augmentation dans les prix du gaz, de l'électricité, du carburant et pas d'augmentation direct des impôts n'est prévu, le dérapage du dinar (inflation importée) et la planche à billets ( inflation interne) qui indirectement constitue un impôt indirect supporté par les consommateurs en, pour remplacer certaines taxes.
1.12- Le PLF 2019 prévoit des mesures destinées notamment à améliorer la gestion des finances publiques ainsi qu'à renforcer la lutte contre la fraude, ainsi que des mesures encourageant le secteur industriel. en introduisant un dispositif anti-abus qui devrait de limiter de la déduction de certaines charges (financières ou autres) effectuées par les sociétés soumises à l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) en limitant des frais d'assistance technique et financière, de la limitation de la déduction des intérêts financiers servis aux associés ou entre entreprises apparentées. Il est prévu l'encouragement de la fabrication locale d'intrants dans l'industrie des énergies renouvelables, afin d'encourager l'intégration nationale par la révision des taux des droits de douane et de la TVA pour juguler l'importation des composants intermédiaires (le module photovoltaïque) et le produit fini (le générateur photovoltaïque).
2.- Le PLF 2019 reflet des tensions au niveau de la balance commerciale
Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l'Algérie pour la période de l'année 2017 font ressortir un déficit de la balance commerciale de 11,19 milliards de dollars US, soit une diminution de 34,39% par rapport à celui enregistré durant l'année 2016. Cette tendance s'explique essentiellement par la hausse plus importante des exportations des hydrocarbures de 15,78%, par rapport à celle des importations qui ont enregistré une légère baisse de 2,4%. En termes de couverture des importations par les exportations, les résultats en question, dégagent un taux de 76% en 2017 contre un taux de 64% enregistré en 2016.
Les importations Algérienne ont diminué de 2,4% par rapport à l'année 2016, passant de 47,08 milliards de dollars US à 45,95 milliards de dollars US. Les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations à l'étranger durant l'année 2017 avec une part de 94,54% du volume global des exportations, et une augmentation de 16,45% par rapport à l'année 2016. Les exportations «hors hydrocarbures», qui restent toujours marginales, avec seulement 5,46% du volume global des exportations soit l'équivalent de près de 1,89 milliard de Dollars US, ont enregistré une augmentation de 5,21% par rapport à l'année 2016.
Les groupes de produits exportés en dehors des hydrocarbures 2016/2017 sont constituées essentiellement de dérivées d'hydrocarbures. - huiles et autres produits provenant de distillation du goudron, 21,92% en 2016 et 27,96% en 2017, l'ammoniacs anhydres, 17,89% en 2016 et 18,00% en 2017, les engrais minéraux 24,80% en 2016 et 17,05% en 2017, les hydrocarbures cycliques 2,40% en 2016 et 1,66% en 2017. Ce qui nous donne un total de 67,01% pour 2016 et 64,67% en 2017 sur les 1,89 milliards de dollars soit 1,22 milliards de dollars restant seulement pour les autres produits 670 millions de dollars. Si l'on prend en compte le phosphate calcium, 3,98% en 2016 et 2,90% en 2017, le montant est inférieur.
Pour les huit premiers mois de 2018 nous avons un volume global des importations de 30,39 milliards de dollars US soit une baisse de 2,40 % par rapport aux résultats des huit premiers mois 2017 et un volume global des exportations de 28,34 milliards de dollars US, en augmentation de 23,48% par rapport aux résultats des huit premiers mois 2017. Cela s'est traduit par un déficit de la balance commerciale de l'ordre de 2,05 milliards de dollars US, contre un déficit de 8,19 milliards de dollars US enregistré durant les huit mois 2017,soit une diminution de près de 74,9% avec un taux de couverture des importations par les exportations de 93% contre un taux de 74% au cours des huit premiers mois 2017 toujours grâce à l'envolée sur cours des hydrocarbures, facteur exogène qui échappe à la gouvernance interne.
Dans la structure des exportations, les hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes à l'étranger avec une part de 92,90% du volume global des exportations, et une hausse de 21,23% par rapport à la même période 2017. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours marginales, avec seulement 7,10% du volume global des exportations soit une valeur plus de 2 milliards de dollars US, enregistrant une hausse de 63,13% par rapport aux huit premiers mois 2017.
(A suivre)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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