Le capital humain formé par les grandes écoles, les instituts, et les universités algériennes se morfondent après de longues années d'étude dans l'oisiveté, sans perspective d'avenir à la hauteur de leurs efforts. Les préjudices causés sont aussi gravissimes, que navrants pour un pays qui a consacré pour leurs fantasme des milliers de milliards de dinars. La fuite des cerveaux n'est pas une mésaventure nouvelle. Les pays développés après la Seconde Guerre mondiale ont eu la désagréable surprise de voir leurs élites quitter leurs terres natales, pour aller en Amérique du nord, où les opportunités notamment salariales, d'évolution dans les carrières professionnelles, et de cadre de vie, étaient bien meilleures. La fuite des cerveaux chez nous n'est pas inhérente à la mal-vie, à la capitulation complète des différents gouvernements devant un marché de l'emploi saturé, par la faute d'une croissance exsangue ne pouvant en aucun cas, répondre à la demande de plusieurs centaines de demandeurs d'emploi. Les statistiques officielles sur le chômage démontrent que l'Algérie a environ 12% de la population active à la recherche d'un travail, et parmi ce chiffre effarant, qui ne tient pas compte des employés pris en charge par le secteur informel, on se demande comment le Premier ministre avec une démographie paralysante d'environ 800 000 naissances par an, et presque autant d'actifs qui arrivent sur le marché du travail chaque année, fera, pour mettre un terme à la crise, de surplus avec le ralentissement des investissements productifs, pour assurer la mise en œuvre de sa «stratégie nationale proactive», pour juguler la fuite des compétences nationales vers l'étranger. Pareillement pour tous les jeunes qui n'ont pas faits d'études supérieures, et dont la traversée du désert se déroule d'une manière toujours recommencée. Le dossier du chômage en Algérie est assurément le plus handicapant, pour les prochains gouvernements, et le plus sérieux à prendre en compte dans la confection des prospectives de la politique économique de l'Algérie, surtout depuis que l'Etat en situation de pléthore n'embauche plus, et que le secteur privé ne joue pas le jeu en recrutant ouvertement dans un marché apparaissant de plus en plus dissimulé et inéquitable. Les annonces d'offres d'emploi ne se font plus démocratiquement par les organismes qu'ils soient étatiques ou privés par voie de presse, de plus, un phénomène discriminatoire vient de rugir, dans le cadre relationnel entre postulants et recruteurs, celui des demandes qui restent lettre morte, pour donner à l'entreprise la possibilité de s'adonner au clientélisme, au détriment des compétences. Les prétendants à un emploi font généralement le parcours du combattant, et considérablement de déplacements, en vain, au point où le découragement fini par avoir le dessus sur les plus endurcis. Les candidats à l'émigration, le font par dépit, par désespoirs. M. Ouyahia dans ses propositions semble en campagne électorale en nous servant des formules réchauffées.