L'arbitrage revient à la charge. Les footballeurs et, par ricochet, les dirigeants des clubs, avouent ne rien comprendre ou faire face à cette vague d'arbitrage qui secoue les rencontres de football. Dans certains cas de figure, les soupçons de corruption émergent très vite de la part des supporters déçus : l'un des premiers réflexes des fans d'une équipe éliminée est de soupçonner le camp vainqueur d'avoir utilisé des méthodes douteuses. Ainsi la 20e journée de la Ligue 2 ce week-end a été marquée par des dérapages de certains arbitres qui ont su utiliser leur sifflet pour provoquer des supporters et même les dirigeants qui menacent de revenir sur le terrain de la contestation ? Nacim Redouane, l'arbitre de la rencontre Eulma - NC Magra, n'a pas fait dans la dentelle, il a utilisé son sifflet pour mettre le feu aux poudres en accordant un penalty imaginaire à Eulma. Le défenseur avait reçu la balle en plein visage et désigné le point de penalty. Du nouveau dans les textes de la FIFA que les spécialistes de la balle ronde ignoraient jusque-là. On a même osé sur le plateau de la télé nationale présenter cet arbitre comme un professionnel, capable de gérer les rencontres les plus sensibles. Ce n'est que du bluff, que le terrain a vite démontré tout le contraire. En plus de cette faute «l'arbitre a commis une erreur sur les deux cartons qu'il a infligés au joueur du MCEE, Bouhaffer ; d'abord il lui brandit un avertissement suivi d'un carton jaune à la 52e minute de jeu pour tacle dangereux ; ce même joueur récidive et commet un autre jeu dangereux à la 75' de jeu, l'arbitre Redouane Necib lui brandit un autre carton… jaune ! Alors qu'il devait l'expulser pour un second autre jaune qu'il lui a brandi sans l'expulser, devant la stupéfaction totale des joueurs de Magra qui ont contesté ce flagrant dérapage», faisait remarquer un confrère qui était au stade Zeggar d'El-Eulma. Le consultant de la télé nationale faisait avant le coup d'envoi l'éloge de cette homme qui vient de ridiculiser sa corporation. Faut-il croire que la «la CFA continue sa complaisance vis-à-vis des arbitres protégés qui, en dépit de fautes graves signalées par les évaluateurs, ne sont jamais inquiétés», s'interrogent les médias. D'autres faits viennent une fois de plus rappeler que les déclarations, les avertissements de la FAF et les promesses faites aux dirigeants de mettre fin aux arbitres incompétents sont restés lettres mortes et ces scandales à répétitions se répercutent directement sur la vie du football qui connaît lui aussi des grosses vagues qui déferlent sur le fonctionnement des clubs, Tony Chapron, un arbitre international de football français disait «la compétition sportive se fonde sur un double principe : un principe méritocratique et un principe de justice dont dépend le premier. Le rôle de l'arbitre est alors indispensable à l'élaboration d'une hiérarchie. Dans ces conditions, le sport se pose en modèle social et sociétal. Or, pour garantir l'efficacité de cette modélisation, l'institution sportive place l'arbitre au cœur de sa mission éthique : diffusion de valeurs morales, respect des valeurs sportives, pérennisation de la règle, délimitation de la violence socialement acceptable, etc. L'arbitre se trouve alors chargé de former les consciences à une éthique tout en préservant l'ordre compétitif. En tant que référent moral, l'arbitre assure une fonction éthique mais aussi politique à tel point qu'en France l'Etat reconnaît qu'il assure une mission de service public. Cette acceptation nous renseigne sur les fonctions éthiques que l'arbitre remplit au sein d'une société sportive dont il est le garant moral.» Il faut continuer à espérer que l'arbitrage connaîtra d'ici quelques années une autre physionomie qui sera nettement différente afin que le football devienne, lui aussi, un espace où l'on pourra respirer, voire assister à des rencontres de hautes qualité. Oui cela pourra être possible, mais à la condition qu'ailleurs aussi les choses se tricotent dans la totale transparence.
