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A la découverte de l'idée de «Depeinture»
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 02 - 2019

kSous l'égide du ministère algérien de la Culture, depuis le dimanche 17 février dernier, l'ESBA accueille au sein de la salle de conférence une très belle exposition héritée des anciennes techniques d'estampes et qui vient révéler au public une technique très peu usitée par nos artistes et qui, pourtant, reste très pertinente dans son expression : le monotype.
Cette exposition qui est un concentré de talents purs est à l'origine un exercice catalysé par un maître en la matière nommé Yahia Abdelmalek, ancien étudiant dans l'Atelier Chaïr, plasticien, peintre, graveur de talent, le plasticien est aussi scénographe. Pour cette fois, il encadre ces jeunes pousses issues, pour la plupart de la 3e année, l'artiste, professeur d'art plastique, de gravure et de dessin partage avec nous cette vision d'un art de l'estampe qui, à l'instar de la pointe sèche, de la lithographie, de l'aquatinte, eau-forte ou sérigraphie est une force en soi usitée par les Salah Hioun, Choukri Mesli, Abderahmane Aïdoud, Mohamed Khadda qui ont en fait un art complet. Yahia Abdelmalek nous dira à cet effet que le monotype est un procédé d'impression hybride, entre la gravure et la peinture. Il est parmi la panoplie des techniques d'estampes enseignées à l'école supérieure des Beaux-arts.
C'est une technique simple qui consiste à peindre avec l'encre de gravure sur un support lisse et non poreux comme le plexiglas ou le métal, et lorsque l'œuvre est aboutie, la plaque couverte d'un papier humide, passe sous le rouleau de la presse à imprimer. Cette technique requiert de la précision et de la rapidité d'exécution. Elle est instinctive et permet des expérimentations multiples des effets plastiques et graphiques. Sa spécificité et son intérêt résident dans le fait qu'elle est produite d'un tirage unique, et ne peut être numérotée, ce qui lui confère le caractère d'œuvre originale. On attribue l'invention de cette technique au peintre graveur italien du XVII siècle Giovanni Benedetto Castiglione. Elle est adoptée plus tard par les impressionnistes, notamment Edgar Degas, qui a révolutionné l'art de la peinture en l'intégrant dans son œuvre.
Au XXe siècle, le monotype est diffusé largement, prisé par la liberté graphique qu'il offre, et son adéquation avec l'esthétique moderne de la représentation. Henri Farge, Françoise Heaulme, Marc Chagall, Picasso l'ont maniée avec génie. En Algérie, quelques grands noms ont fait valoir le potentiel expressif de cet art, et particulièrement les peintres du signe. Salah Hioun en tant que graveur avéré s'est attelé à interroger de par sa graphie singulière, cet art si subtil de l'estampe. En 1989, Choukri Mesli lui consacre toute une exposition à Rome, en référence au roman «La répudiation» de Rachid Boudjedra. Aujourd'hui, à l'école des beaux-arts, le corps enseignant œuvre à transmettre les différents principes théoriques, techniques et conceptuels engagés dans l'élaboration de l'œuvre d'art.
Cela dit, le monotype reste une technique simple et ne nécessite pas un grand apprentissage, son optimisation artistique oblige l'engagement et la volonté de l'étudiant à s'inscrire dans une démarche créative qui abolit la vision stéréotypée, qui propose du sens, et qui est consciente des enjeux esthétiques actuels. Cette exposition présente des travaux du premier semestre réalisés avec des moyens rudimentaires. Les étudiants les ont élaborés avec une grande intensité d'inspiration. Ils les montrent aujourd'hui pour leur redonner une autre vie, les réaffecter du statut de l'exercice à celui de l'œuvre d'art, cela préfigure en effet d'un processus de partage artistique au niveau de leur école. C'est une démarche louable, et c'est tout à leur honneur.
Les paroles d'un professeur bienveillant qui pourtant par sa disponibilité a permis d'accompagner quelques 23 étudiants, jeunes artistes en devenir sur près de 43 pistes créées dans le formidable espace de création qu'est le monotype, avec force d'encres et de supports en papier qui frise la texture de l'arche pour accueillir une inspiration féconde et des compositions fortement originales. La force de l'encre noire, humanisée par quelques couleurs complaisantes ne nous fait point oublier que cette production a quelques allures expressionnistes par le support et la technique utilisés, mais certains jeunes artistes en devenir sortent du lot dans cette très belle exposition. Ils font montre d'un talent certain qui nous ouvre le champ sur des possibilités immenses dans les autres techniques d'estampes que sont l'aquatinte, l'eau forte, et pourquoi-pas la lithographie qui gagnerait à être aussi enseignée ne serait-ce qu'en théorie.
Pour cette fois, pour le plaisir, nous nous ferons une joie de citer, Manel Chabane, Abdelghani Chibane, Meriem El Bar, Lina Hadj, Mohamed Makaci, Mohamed El-Hachemi, Meriem Markemal, Merouane Mezali, Mohamed Rabhi, Hakima Si Lakehal, Atika Slimani, Abdelmalek Allou, Tarek Saada, Azzoug Dehil, Abdellah Chaâlal, Fatma-Zohra Noui, Moussa Adjli, Amina Djema, Moussa Douar, Nour El Houda Mekacher, Nawel Amireche, Chaïma Ayache, Roumaïssa Laouici… qui sont les protagonistes de cette aventure artistique inédite au sein d'une école qui tend au renouveau, ce qui n'est que justice pour cette génération montante d'artistes en devenir. Pour ceux qui veulent faire un tour du côté du Parc Gatlif, les portes sont encore ouvertes pour quelques jours.
«Depeinture, ou Art du monotyp», exposition de monotypes des étudiants en 3e année beaux-arts, commissaire d'exposition Abdelmalek Yahia, salle de conférences ESBA, entrée libre.


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