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Urgence de nouvelles organisations collant avec la société, servant d'intermédiation politique et sociale
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 06 - 2019

Comme le rappelle justement l'économiste indien professeur à Harvard, prix Nobel d'Economie, Sen, A.K, Prix Nobel d'économie, «pas de bonne économie sans vraie démocratie tenant compte des anthropologies culturelles ». D'où l'importance d'institutions démocratiques, pour une société participative.
Pour faire respecter le contrat de coopération, et induire une efficacité des institutions, il y a des règles de coopération qui peuvent être informelles (comme les tabous, certaines traditions) ou formelles (écrites, codifiées comme le droit moderne). Lorsqu'un Etat émet des lois qui ne correspondent pas à l'état de la société, ou veut agir par la violence celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner établi par un contrat de confiance beaucoup plus solide et crédible que celui que l'on veut lui imposer.Comme je l'ai souligné dans plusieurs contributions parues au niveau national/ international, une longue période de transition ne peut que conduire le pays à l'impasse économique et politique, d'où l'urgence d'un dialogue productif, supposant des concessions de part et d'autre et pour éviter une crise économique majeure, où il serait utopique de parler d'indépendance politique et économique Du 22 février au 31 mai 2019, les manifestations au lieu de diminuer s'amplifient, devant en tirer les leçons rapidement, la rencontre initiée par l'actuel chef d'Etat du 22 avril 2019 invitant partis politiques, personnalités et sociétés civiles ayant eu un résultat très mitigé, du fait de la non représentativité des personnes et des partis à cette rencontre. Il en a été de même de ces deux candidats inconnus du bataillon, qui ont déposé leurs dossiers au niveau du conseil constitutionnel pour l'élection du 04 juillet 2019. La majorité de la population des 48 wilayas, ne fait plus confiance ni aux partis du pouvoir, ni ceux de l'opposition, rejette l'actuel chef d'Etat, l'actuel premier ministre et les composantes de l'actuel gouvernement où des ministres ont été hués lors de récents déplacements montrant la confiance brisée avec les actuelles institutions, étant dans une impasse politique, nuisible à l'image de l'Algérie tant au niveau national qu'international. Cela a été accentué récemment, par ces innombrables affaires de justice qui ont provoqué un véritable choc de rejet de l'ancienne classe politique par l'opinion publique ,face à l'ampleur des faits de corruption et de délits d'initiés reprochés aux hauts responsables auditionnées qui demandaient à la population de serrer la ceinture. Il devient impérieux de trouver des solutions à la crise, avant l'expiration du mandat de l'actuel chef de l'Etat le 9 juillet 2019, afin d'éviter une nouvelle crise institutionnelle, isolant l'Algérie de l'arène internationale et accentuant au niveau interne le divorce Etat-citoyens, rendant urgent un dialogue serein. Mais pour qu'il y ait dialogue, il faut être à deux ou plusieurs e tla solution passe nécessairement par des compromis. Dans ce cadre, attention à ces slogans des courants extrémistes populistes, qui risquent de conduire Al Hirak dans l'impasse et de lui nuire : « dégagez tous », la majorité des fonctionnaires, des cadres tant au niveau de la société civile que de l'ANP/forces de sécurité sont honnêtes, devant à tour prix éviter le vide des institutions ce qui conduirait à l'anarchie profitable aux conservateurs. Comme je l'ai souligné dans plusieurs contributions, une longue période de transition que certains proposent, pour se placer sans passer par des élections, car sur quelles bases se fera le choix ou souvent personne n'est d'accord avec personne sur les orientations politiques et économiques, le temps ne se rattrapant jamais en économie, conduira à la régression économique et sociale avec des réserves de change tendant vers zéro et le retour au FMI dans deux ans. Quel dirigeant algérien, pouvoir ou opposition, pourra alors parler d'indépendance économique, politique, voire sécuritaire? Il existe un lien dialectique entre sécurité et développement, conditionné par de profondes réformes. Face à cette situation et aux tensions sociales persistantes, il était illusoire, voire utopique de prévoir l'élection présidentielle pour le 04 juillet 2019 où on assiste à une désobéissance civile tant des présidents d'APC que des magistrats dans bon nombre de wilayas, avec le risque d'un boycott massif ne résolvant en aucune manière la crise qui est avant tout politique, au contraire avec le risque de l'amplifier. Et sans accord sur le problème de fond, reporter l'élection présidentielle ne résoudra pas le problème risquant de réitérer le même scénario que celui du 04 juillet 2019 amplifiant dès lors la crise politique. Sous l'hypothèse d'un dialogue serein, privilégiant les intérêts supérieurs de l'Algérie, l'élection présidentielle qui doit être impérativement reportée pour une très courte durée, pour éviter des affrontements inutiles que certains esprits malveillants recherchent pour leurs propres intérêts et non ceux de l'Algérie, devra se tenir avant la fin de l'année 2019. Cela sera conditionnée par un direction politique présidentielle consensuelle, pouvant se faire dans le cadre constitutionnel : démission et nomination d'un nouveau président du conseil constitutionnel qui prendrait la place de l'actuel président de l'Etat qui lui même devrait démissionner, soit en activant le conseil de sécurité pour une direction unique ou collégiale à mission temporaire ne devant pas dépasser la fin de l'année 2019. Pour une élection transparente , l'objectif stratégique est la mie en place de structures décentralisées en réseaux , une commission de surveillance des élections indépendante, n'impliquant plus le ministère de l'intérieur , les walis, et les actuels APC, contrôlés en majorité par les partis FLN/RND étant juge et partie, chargées de la révision du fichier électoral, ainsi qu' un gouvernement de compétences nationales, neutre chargé des affaires courantes, deux ministères devant faire l'objet d'une attention particulière, celui de l'Intérieur et de la Justice. Seul un président légitime élu, espérant un plus grand équilibre des pouvoirs, qui doit être contenu dans son programme, évitant la centralisation à outrance du passé, pourra réviser la constitution, dissoudre le parlement et le Sénat, mener les réformes sur la base d'un programme économique, social et politique précis tenant compte tant de la transformation de la société algériennes que du monde. Tout projet social étant porté par des forces politiques, sociales et économiques, d'où l'importance d'une réorganisation profonde tant des partis politiques pouvoir/opposition que de la société civile. Secouées périodiquement par des crises internes, frappées de discrédit pour la majorité des partis pouvoir/opposition est l'objet de la défiance nourrie à leur égard, les formations politiques étant aujourd'hui inaptes à faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficient. D'où leur incapacité à éviter un affrontement direct entre citoyens et forces de sécurité, et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et à l'œuvre de redressement national. Aussi face à cette situation – tout en rappelant que le discrédit qui frappe le système partisan n'est pas spécifique à l'Algérie, car la révolution mondiale des systèmes de communications produit partout à l'émergence de nouveaux comportements – il y a urgence à adapter les partis politiques algériens, souvent déconnectés de la société et présentant pour la majorité d'entre eux la spécificité d'être liés à des intérêts de rente. Quant à la société civile en Algérie, elle est éclatée. Contrairement aux idées reçues et illusoires des années passées, dans un contexte de désintégration sociale et d'une jeunesse "parabolée", la majorité des confréries religieuses officielles ont de moins en moins d'impact. La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l'élaboration d'une stratégie visant à sa prise en compte et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l'Etat ajoutent à cette confusion et rendent impérative une réflexion urgente pour sa restructuration, son état actuel reflétant les grandes fractures survenues dans le système politique national. Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en quatre sociétés civiles fondamentalement différentes : trois au niveau de la sphère réelle et une, dominante, dans la sphère informelle. Le plus important segment de cette société civile, interlocuteur privilégié et souvent unique des pouvoirs publics, est constitué par des appendices du pouvoir, situé à la périphérie des partis du pouvoir et dont les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente. On le constate actuellement tétanisé ( où sont l'UGTA, l'UNPA, l'UNFA et même le patronat privé ect…) qui se targuaient de mobiliser des millions d'électeurs vivent dans des salons climatisés, déconnectés de la société Le deuxième segment est celui d'une société civile franchement ancrée dans la mouvance islamiste, avec là aussi des appendices de partis islamiques légaux. Le troisième segment est celui d'une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, dont bon nombre de personnes meublent actuellement les plateaux de télévisions et les contributions dans la presse. Faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, elle est minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Pour ces trois premières sociétés civiles, leurs impacts pour le taux de participation aux dernières élections locales et législatives, malgré leur adhésion, ont été relativement faibles. Le quatrième segment le plus important est une société civile informelle, inorganisée, totalement atomisée, formant un maillage dense, composée de différents courants idéologiques tant sur le plan économique que politique que nous avons vu depuis le 22 février, le seul slogan les réunissant étant le départ des 2B. De ce fait, il est utopique de demander à plus de 20 millions d'Algériens des représentants, car comment concilier les ultra gauchistes, les ultra droitistes, les
islamistes modérés ou radicaux , les laïques, les libéraux et les sociaux démocrates. Sans l'intégration intelligente de cette sphère informelle – non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l'implication de la société elle-même –, il ne faut pas compter sur une réelle dynamisation de la société civile. Intégrer la réelle société civile, dans toute sa riche diversité, n'a de chance de réussir que si le mouvement associatif est assaini et si les associations qui le composent ne sont pas au service d'ambitions personnelles inavouables, et parfois douteuse. La situation politique et économique actuelle en ce mois de 01 juin 2019 est complexe avec une population qui dépasse 43 millions d'habitants et qu'il faille créer 300 000/350 000 emplois par an qui s ‘ajoutent au taux de chômage actuel afin d'éviter de vives tensions sociales. L'Algérie a besoin pour sa crédibilité nationale et internationale, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2019/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser. Un seul indicateur contenu dans la loi de Finances 2019, données officielles, qui doit susciter un sursaut national, la tendance à l'épuisement des réserves de change : 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. C'est l'unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l'on veut éviter la déstabilisation, ce qu'aucun patriote ne souhaite Aussi, de grands défis attendent l'Algérie, pays à très fortes potentialités, dont toute déstabilisation aurait un impact sur toute la région méditerranéenne et africaine. Rendons hommage tant à notre jeunesse, pleine de vitalité que l'ANP et nos forces de sécurité par leur civisme où toutes les manifestations à travers les 48 wilayas se sont déroulées, excepté quelques cas rares, dans la tranquillité et sérénité, soudant l'unité nationale, loin de la vision régionaliste néfaste et qui ont fait l'admiration du monde. Le dialogue et la tolérance des idées contradictoires productives, le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, sont les outils par excellence de la bonne gouvernance afin de réaliser les transformations nécessaires afin d'éviter d'isoler l'Algérie de l'arène internationale. L'Algérie souffre actuellement d'une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer si elle se maintient dans trois années en crise financière, économique et politique avec le risque d'une déstabilisation régionale. L'Algérie, pays à fortes potentialités acteur déterminant de la stabilité de la région, a besoin d'une stratégie d'adaptation, étant une question de sécurité nationale, face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera essentiellement sur les industries écologiques, l'économie de la connaissance à travers le digital et l'intelligence artificielle. Le temps ne se rattrape jamais en économie d'où l'urgence de profondes réformes économiques, politiques, sociales et culturel ce dernier souvent oublié, mais déterminant en ce XXIème siècle, avec pour soubassement le dialogue productif. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différence et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire le destin exceptionnel que nos glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu pour eux. Le défi futur de l'Algérie peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d'adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou une régression de l'Algérie tant dans le domaine économique, social, politique et militaire.


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