Conscient des critiques à l'endroit de la juridiction qu'il a la charge d'animer, l'inspection générale chargée du contrôle commercial, semble ne pas faire cas des critiques virulentes relatives à l'absence de rigueur dans la mission qui lui est confiée. Le communiqué qu'elle a émis ce dernier jeudi confirme l'idée générale quant à la révision incontournable du système de contrôle. Initié depuis des décennies et au regard des imperfections du dispositif sur lequel il est basé, ce système ne répond plus et aux aspirations de développement économique et de protection de la santé des citoyens. D'autant plus que pour certains, le communiqué en question intervient à un moment où l'inspection en charge de contrôle est critiquée de toutes parts. Pour d'autres, il est loin de suffire pour faire taire les critiques dans notre pays où l'anarchie des prix, la mauvaise qualité des produits, la multiplication de la fraude, l'intensification du marché informel, l'absence de facturation à tous les niveaux et autres imposent la nécessité de revoir tout le système. Il reste que cette démarche fait naître des interrogations. Pourquoi n'avait-on pas associé la société civile à la création de la juridiction ? Telles que celles portant sur l'implication de représentants de la société civile dans les attributions et missions avant l'élaboration du dispositif de lutte contre les infractions commerciales. Comme devenu de tradition, le communiqué de l'inspection générale se limite à donner des statistiques sans autres explications. Or, la lutte contre la corruption et l'impunité devenue une action de tout instant impliquant l'ensemble des secteurs dans la marche vers le développement et la prospérité, la société civile se doit de prêter main-forte à toute initiative. Notamment celle applicable dans le milieu du commerce. Ce que justifient les 2.800 infractions commerciales enregistrées dans les 48 wilayas depuis début juin au 18 juillet 2019 date de l'établissement du communiqué. C'est du moins ce que souligne ce dernier jeudi l'Inspecteur général du ministère du Commerce, Karim Kech. Le même responsable qui a souligné l'intensification des actions menées en ce sens par ses services, a précisé que 58.239 interventions ont été réalisées. Elles ont permis de constater 2.809 infractions, 2.594 procès-verbaux de poursuites judiciaires et la proposition de fermeture de 158 locaux commerciaux, contre 39.419 interventions, 1.726 infractions, 1.614 procès-verbaux de poursuites judiciaires et, pour le mois écoulé, 99 propositions de fermeture. La même source a révélé que les infractions concernent notamment la vente de produits impropres à la consommation, la marchandise non-conforme, l'absence d'hygiène, le non- affichage et le non-respect des prix et des tarifs en vigueur ainsi que l'exercice d'une activité commerciale sans registre de commerce. Il est également révélé que le programme de contrôle des services du ministère du Commerce est axé sur les activités commerciales enregistrant une forte demande durant la saison estivale, notamment les restaurants, les cafés, les salons de thé et les hôtels. Ce que, d'ailleurs, précise le même responsable ajoutant que des équipes spéciales étaient à pied d'œuvre à l'effet de vérifier la qualité des produits alimentaires et des marchandises proposés aux consommateurs. La démarche a pour but, selon lui, d'éviter les intoxications alimentaires collectives et les problèmes de santé engendrés par la consommation de produits avariés ou périmés. «Nous intensifions les opérations de contrôle sur les activités que nous considérons sensibles, généralement très demandées en cette période», devait-il ajouter tout en affirmant que chaque direction est appelée à adapter son programme de travail annuel à ces activités. Dans ce communiqué, l'accent a été mis quant à la forte demande sur les produits périssables exposés en plein air en été, comme l'eau minérale, les œufs et les fromages. La même source, souligne également que certaines activités saisonnières fleurissent à proximité des plages, des montagnes, forêts, centres thermaux et autres lieux de promenade. «La loi interdit formellement et sanctionne la vente de marchandises, en dehors des locaux commerciaux et dans l'insalubrité», a précisé Karim Kechi. Il a déclaré, à ce propos, que la protection de la santé du consommateur figure sur la liste des principales missions confiées aux services centraux du ministère du Commerce ou des services externes telles que les directions et inspections de wilaya. Outre la mission qu'ils ont la charge d'entreprendre durant la saison estivale, les services de contrôle au ministère du commerce participent aux travaux de la commission nationale pluridisciplinaire. Celle-ci est chargée de la préparation de ladite saison placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Composée de représentants des secteurs du tourisme, de la santé, de l'environnement, des ressources en eau et de l'énergie, cette commission complète, à travers des commissions de wilayas, celle du ministère du Commerce au niveau local. L'objectif est de couvrir le plus grand nombre d'espaces commerciaux et de régions, a-t-il ajouté. Sur sa lancée, l'inspecteur général a révélé l'enregistrement de plus de 1.700 infractions commerciales durant le seul mois de juillet à Alger. Comme il a indiqué qu'à travers ses services extérieurs, le secteur contribue aux travaux des commissions communales chargées de la protection de la santé, dont les éléments sont réparties à travers les wilaya côtières, qui connaissent une forte affluence des estivants chaque année.