Deux jours après l'annonce de la date butoir des élections présidentielles qui ont été fixées au jeudi 12 décembre 2019, les étudiants sont sortis en nombre dans la capitale, Alger et dans plusieurs autres villes du pays afin de réclamer le départ de tous les symboles du pouvoir avant de s'engager dans l'organisation des élections présidentielles. « Le vote reste la voie la plus légitime et constituante menant vers la démocratie » a indiqué Nassim, étudiant en droit qui reprend le chemin des manifestations après un mois et demi de vacances. Une déclaration qui traduit le degré de maturité des étudiants qui aspirent à un avenir meilleur et surtout à la consécration de leurs revendications par une voie légale et légitime. Départagé sur la question du vote, certains comme Nassim voit en cette option une solution à la crise tant bien que mal, ils exigent comme préalable le départ sine fine de tous les tenants du pouvoirs afin de fournir plus de garanties au peuple pour le convaincre d'aller voter. « Difficile de rétablir la confiance perdue entre le peuple et son gouvernement qu'il conteste aujourd'hui », estime Aris qui croit tout de même que « rien n'est impossible. Tout pourrait se faire. Il suffit de céder à la volonté populaire et démanteler tout le reste du système politique honni », a-t-il ajouté en esquissant un léger sourire, qui en dit long sur les espérances de cette jeunesse affamée de liberté et de justice. Aris et son groupe d'amis est arrivé le matin comme chaque mardi pour participer au départ du cortège des étudiants qui part de la place des Martyr pour rejoindre les différents boulevards du centre. Un pari qu'ils réussissent à chaque fois, et ce, en dépit du déploiement important des force de l'ordre. Cela fait partie du décor. En plein mouvement du «Hirak» estudiantin, des étudiants échangent des idées et des points de vue sur l'évolution de la situation politique actuelle du pays et débattent des alternatives existantes et qui sont quasiment nulles. Plus hostiles et hargneux, un groupe d'étudiants refusent de s'allier et d'adhérer à toutes propositions venant du pouvoir et de ses sbires pour organiser les élections, comme solution à la crise. Karim fait partie de ce groupe qui dit «refuser de voter tant que le pouvoir persiste dans son délire qui tente de forcer les choses ». « Comment croire en leur intégrité alors qu'ils sont tous issus de l'ancien système », apostrophe Karim qui scandait des slogans hostiles au pouvoir ainsi qu'en la personne de Gaïd Salah et aux personnalités du panel. Une colère et une méfiance soutenues par les détenus d'opinions, incarcérés sans raison valable. « Le pouvoir machiavélique est toujours là. Il abuse de son pouvoir », explique Ines qui scandait « liberté à nos détenus d'opinion et libérez le pays ». Une nouvelle sortie estudiantine pleine d'émotion et surtout d'espoir pour un avenir meilleur et une Algérie libre.