Tragique et cruel. Au moins huit nourrissons ont perdu la vie dans l'incendie déclaré, dans la soirée de lundi à mardi, au niveau du service néonatal à l'hôpital Mère- enfants, dans la wilaya d'El-Oued. Sans l'intervention des services de la Protection civile, le bilan aurait pu être plus macabre. Entre tristesse, colère et désarroi, des dizaines de citoyens ont protesté dans la journée devant l'établissement sanitaire. Le DSP suspendu, le Parquet a aussitôt ouvert une enquête. Les habitants de la wilaya d'El Oued se sont réveillés, hier à l'aube, sur la choquante nouvelle d'un massacre collectif de vies humaines enregistré au niveau de leur hôpital. Le malheur a secoué plusieurs familles ayant appris la veille, avec joie, la venue au monde d'un nouveau membre et qui préparaient déjà ce qu'il fallait pour fêter l'arrivée des bébés tant attendus pour certains. Un bonheur qui ne va durer malheureusement que quelques heures pour certains, puisque depuis la soirée de lundi à mardi, ces bébés n'y sont plus et ont péri dans des circonstances cruelles parce qu'ils ont été carbonisés par les flammes qui ont ravagé leur coin à l'hôpital, censé être le lieu le plus sûr pour les premières heures de leur existence. Hélas, ils sont partis si tôt, laissant planer, qu'elle que soit la cause de l'incendie, une tristesse indescriptible au fond de toute la population, leurs parents en particulier. Paix à leurs âmes. Pour ce qui est du premier constat et le bilan officiel concernant ce nouveau sinistre, la direction générale de la Protection civile a indiqué, dans un communiqué rendu public dans la matinée d'hier, que ses services sont intervenus le 24 septembre, à 3h : 52 mn, suite à un incendie qui s'est déclaré au niveau de l'hôpital mère et enfants, au lieudit 17 octobre, commune d'El Oued. «Nos secours ont dépêché sur les lieux des dizaines de camions d'incendie et ambulances, pour le sauvetage des personnes et pour venir au bout de cet incendie, et éviter sa propagation vers les autres structures de l'hôpital», explique le communiqué. Et de préciser que 76 personnes ont été sauvées dont onze enfants nourrissons, 37 femmes, et 28 travailleurs du staff de l'hôpital concerné. On déplore, aussi huit nourrissons décédés entre brulés et asphyxies par la fumée. Aussitôt alertés, les secouristes ont fait de leur mieux pour limiter les dégâts mais le bilan a été quand-même macabre. D'ailleurs, plusieurs questions se posent sur l'absence d'un dispositif sécuritaire interne rapide doté d'équipements anti-incendie adaptés et des agents qualifiés pour effectuer les premières interventions afin d'empêcher les flammes de se propager en attendant l'arrivée des secouristes de la Protection civile. C'est, entre autres, ce système de sécurité défaillant et la négligence humaine ajoutés à toutes les souffrances que subissent les gens du Sud qui alimentent encore plus la colère des citoyens. Ces derniers se sont rassemblés par dizaines devant la structure hospitalière exprimant tout leur désarroi et leur ras-le-bol. D'ailleurs, c'est dans ce climat de tension que le ministre de la Santé, Mohamed Miraoui, s'est déplacé à l'hôpital Mère-enfant, afin de s'enquérir de la situation. Un déplacement précédé par un ensemble de déclarations entre confirmation du bilan et décision de suspension à titre conservatoire du directeur de santé publique de la wilaya, du directeur de garde et de l'équipe médicale de garde. Le ministre a également anticipé les réponses aux interrogations soulevées au sujet des causes de l'incendie, et ce, avant même qu'une source parmi les enquêteurs ne se prononce. Il affirme qu'un appareil anti-moustique a été à l'origine de l'incendie, sachant, faut-il le noter, que d'une part, cet appareil est interdit dans un service néonatal et, d'autre part, que seul les services en charge de l'enquête peuvent élucider les circonstance d'une telle affaire et les responsabilité de chacun. A noter que le Parquet général près le tribunal d'El Oued a annoncé, à son tour, l'ouverture d'une enquête judiciaire afin de poursuivre les personnes responsables du sinistre et rendre justice aux familles endeuillées. Une éventuelle autopsie sur les corps des nourrissons victimes est également prévue. En effet, le procureur général, la police scientifique et la police judiciaire se sont déplacés sur les lieux pour constater les faits et investir minutieusement la scène du crime. Le Parquet a avancé, citant les premiers éléments de l'enquête, que l'incendie aurait été enclenché par un court-circuit. La même source a tenu à préciser que le feu s'est déclaré au niveau du service des soins intensifs pour nouveau-nés «prématurés». Par ailleurs, la catastrophe de trop survenue hier, au sud du pays, a été également été abordée lors de l'audience accordée par le chef de l'État, Abdelkader Bensalah, à son Premier ministre, Nored dine Bedoui, qui aurait été instruit à suivre personnellement le déroulement de l'enquête et de la prise en charge des familles des victimes. Sincères condoléances aux familles concernées, les parents en particulier.
