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La nécessaire transition énergétique en Algérie dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale 2020/2030
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 09 - 2019

Face à une concurrence acerbe où l'Algérie risque de perdre des parts de marché, s'impose la révision de la loi sur les hydrocarbures de 2013, non adaptée à la conjoncture actuelle mais devant s'insérer dans le cadre de la transition énergétique en Algérie qui pose un problème de sécurité nationale. Cela renvoie à une nouvelle vison du modèle de consommation énergétique, et également un nouveau management stratégique de Sonatrach, de Sonelgaz et des organes de régulation du Ministère de l'Energie.
Mais l'objectif essentiel sera d'avoir une vision stratégique 2020/2025/2030 qui concerne toute l'action gouvernementale future, toutes les institutions de l'Etat, l'implication des partis politiques et toute la société civile dans sa diversité afin que l'Algérie ait une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales. Impérativement, l'Algérie doit élaborer une stratégie réaliste, nécessitant une adaptation culturelle, s'adaptant à la nouvelle quatrième révolution économique mondiale (intelligence artificielle-digitale) et, notamment, faire face à la nouvelle stratégie de la Route de la soie couvrant une centaine de pays, près de la moitié de la planète, non seulement en Asie mais également en Afrique et en Amérique du Sud et Centrale. Ces adaptations impliquent de profondes réformes structurelles, tant dans le domaine politique, économique, sécuritaire, social et culturel.
Les enjeux de la sécurité énergétique en Méditerranée : l'Algérie un acteur majeur
D'une manière générale, l'énergie apparaît donc aujourd'hui comme un puissant facteur de coopération et d'intégration entre les deux rives de la Méditerranée. L'énergie autant que l'eau est au cœur de la sécurité des Nations. Le monde s'oriente en 2020/2030, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition énergétique. Les dynamiques économiques modifient les rapports de force à l'échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l'intérieur des États comme à l'échelle des espaces régionaux. L'énergie, particulièrement, est au cœur de la souveraineté des États et de leurs politiques de sécurité.
Carrefour de trois continents, fragile sur le plan environnemental, les importantes potentialités de toutes formes d'énergie en Méditerranée, celles du vent ou du soleil, ou des énergies fossiles présentes dans son sous-sol peut faire de cette zone des contacts entre civilisations millénaires, soumise depuis toujours à des tensions politiques fortes, une nouvelle région énergétique du monde, aux portes de l'Europe, de l'Afrique et du Moyen-Orient. La transition pouvant être définie comme le passage d'une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu cher, à une civilisation où l'énergie est renouvelable, rare, cher, et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire). La transition énergétique renvoie à d'autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale.
Il ne suffit pas de faire une loi, car le déterminant c'est le socle social. Cela pose la problématique d'un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH, industries, agriculture. Les choix techniques d'aujourd'hui engagent la société sur le long terme. Dès lors, la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires ? La stratégie russe, la stabilisation politique de l'Irak, de la Syrie où devrait transiter des canalisations de la Libye, tout en n'oubliant pas les énormes potentialités du Qatar et de l'Iran, les importantes découvertes en Méditerranée orientale et le gazoduc israélien en direction de l'Europe, financé par les Émiraties, devrait entraîner un profond bouleversement de la carte énergétique au niveau de la Méditerranée 2020/2025.
Les importantes potentialités de toutes formes d'énergie en Méditerranée, celles du vent ou du soleil, ou des énergies fossiles présentes dans son sous-sol peut faire de cette zone des contacts entre civilisations millénaires, soumise depuis toujours à des tensions politiques fortes, une nouvelle région énergétique du monde, aux portes de l'Europe, de l'Afrique et du Moyen-Orient. Carrefour de trois continents, fragile sur le plan environnemental, le bassin méditerranéen est aussi une région source d'énergies.
C'est dans ce cadre que l'Algérie qui a un rôle stratégique à jouer, a participé à la réunion des 5+5 au sommet de la société civile des deux rives de la Méditerranée qui s'est tenu à Marseille, le 24 juin 2019 où j'ai été présidé, la plus importante commission dévolue à l'Algérie, «la transition énergétique au sein de l'espace des 5+5». Une transition énergétique cohérente implique de renforcer les interconnexions des réseaux et l'optimisation de leur gestion (smart grids) pour contribuer à l'efficacité énergétique, au développement industriel, aller vers un nouveau modèle de croissance, afin de favoriser l'émergence d'une industrie de l'énergie, au service de l'intégration économique, les avantages octroyés par l'Etat devant être fonction de ce taux. Les décisions dans le domaine de l'énergie engagent le long terme et la sécurité de tout pays au regard des priorités définies sur le plan politique (indépendance nationale, réduction des coûts, réduction des émissions de carbone, création d'emplois).
Pour l'Algérie, toute décision majeure devra être préalablement analysée par le Conseil national de l'Energie, présidé par le président de la République, après un large débat national. La transition énergétique est un choix stratégique politique, militaire, et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays qui se fera progressivement, car il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir, alors que la consommation énergétique nationale est en croissance importante et va continuer de l'être. En effet, l'Algérie à travers des subventions généralisées et mal ciblées est l'un des modèles les plus énergétivores en Afrique et en Méditerranée, avec un taux de croissance qui a atteint, ou même dépasse les 14 % par an pour l'électricité.
Les prévisions du CREG annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019, alors que Sonelgaz prévoit, quant à elle, 75 milliards de m3 en 2030. En Algérie, il existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif, idem pour les carburants et l'eau) représente 60 % contre 30 % en Europe et la consommation du secteur industriel 10 % contre 45 % en Europe, montrant le dépérissement du tissu industriel, environ 6 % du produit intérieur brut en 2018. Se pose cette question centrale, quel sera le prix de cession du gaz de toutes ces unités mises récemment installées, notamment engrais, phosphate, sidérurgie fortes consommatrices d'énergie, le dumping aux exportations de produits raffinés étant interdits par les règles du commerce international.
Cette situation impose la révision de la loi des hydrocarbures, ce qui m'amène à analyser les exportations de Sonatrach qui constituera encore pour longtemps la principale entrée de devises, contrairement à certains discours euphoriques, les exportations hors hydrocarbures, en soustrayant les dérivées d'hydrocarbures n'ayant pas dépassé 700 millions de dollars en 2018.
La structure des exportations d'hydrocarbures ( source FMI- ministère de l' Énergie)
En ce mois de septembre 2019, Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie, c'est Sonatrach, procurant directement et indirectement 98 % des recettes en devises du pays avec les dérivées, d'où l'importance de connaitre sa structure d'exportation. Les recettes globales d'hydrocarbures en millions de dollars ont évolué ainsi entre 2013/2018 :
2013, 63.326,2 millions de dollars, dont la part des associés a été de 5.911,1 et en pourcentage du total 9,3 %, 2014, 58.361,6 dont la part des associés a été de 5.255,5 (9,0 %), 2015, 33080,7 dont la part des associés de 3.722,1 (11,2 %), 2016, 27.917,5 dont la part des associés 2913,5 (10,4 %), 2017, 33.2028 milliards de dollars dont la part des associés 3.215,4 (9,7 %).
2018, nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35 %, une stabilisation par rapport aux années passés montant une l'Algérie n'a pas tellement attiré d'investisseurs étrangers, d'où l'importance de la révision de la loi des hydrocarbures.
Ce n'est que le chiffre d'affaire et pour voir le profit net qui reste à Sonatrach, il faut retirer les bénéfices des associées et les coûts d'exploitation qui sont variables, assez faibles pour le pétrole brut et le gaz naturel par canalisation, mais élevés pour le GNL, le condensat, le GPL et les produits raffinés pouvant tourner en moyenne autour de 30 %.
Le pétrole représente en millions de dollars US entre en 2013/2017 :-en 2013, à un cours moyen annuel de 109,5 dollars le baril sur le marché international, 24.328,5 millions de dollars soit 38,4%; en 2014, à cours du baril de 100,2 dollars, 18.343, soit 31,4%; en 2015, pour un baril de 53,1 dollars, 10.037,7 soit 30,3%, en 2016, pour un baril de 45,0 dollars, 8.876,4 soit 31,8%, pour 2017 pour un baril de 54,1 dollars, 10.459,9 millions de dollars soit 31,5 %. Le condensat représente entre en 2013/2017 : 2013 représente pour un prix unité/US/Baril (P.U.B/US) de 99,9 dollars sur le marché international, 4.838,6 millions de dollars soit 7,6 %, en 2014, pour un PUB de 90,7 dollars, 3.886,7 (6,7 %), en 2015, pour un PUB 49,7 dollars, 2.238,7 (6,8 %), en 2016, pour un PUB de 42,7 dollars, 1.889,8 (7,1 %) en 2017 pour un PUB de 51,9 dollars, une valeur de 1.950,5 millions de dollars (5,9 %).
Les Produits pétroliers raffinés représentent entre en 2013/2017 : en 2013 pour un PUB de 107,8 dollars sur le marché international, 10.906,3 millions de dollars (17,2 %), en 2014 pour un PUB de 100,0 dollars 13.195,2 (22,6 %) ; en 2015, pour un PUB de 52,7 dollars, 6.789,8 (20,5 %) ; pour 2016, pour un P.UB de 44,2 dollars,5.563,7(19,9%), en 2017, pour un PUB de 56,8 dollars, 6.987,4 millions de dollars (21,0 %). Le Gaz de pétrole liquéfié GPL, entre en 2013/2017, représente : en 2013 pour un PUB de 75,6 dollars sur le marché international, 4389,6 millions de dollars (6,9 %), en 2014 pour un PUB de 68,2 dollars, 5.203,4 (8,9 %), en 2015 pour un PUB de 32,7 dollars, 2.687,8 (8,1%) ; en 2016, pour un PUB 28,0 dollars, 2.221,0 (8,0%), en 2017, pour un PUB de 39,5 dollars 2.977,5 (9,0%). Le Gaz naturel liquéfié (GNL), entre en 2013/2017, représente pour un prix moyen sur le marché international (US par million de BTU (devant multiplier par le ratio moyen 600 pour avoir le milliard de mètres cubes BTU) 11,2 dollars, en 2013, 3.041,5 millions de dollars US (9,5 %), en 2014, cours moyen,11,1 dollars, 7.396,2 (12,7%), en 2015, pour un cours de 7,6 dollars, 4.700,4 (14,2 %), en 2016, cours, 5,3 dollars, 3.101,1 (11,1 %) et en 2017 pour un cours moyen de 5,7, 3.571,3 millions de dollars (10,8%). Le Gaz naturel (GN) représente entre en 2013/2017 : en 2013 pour cours moyen sur le marché international de 10,5 dollars, 12.823,7 millions de dollars (20,3%) ; en 2014, cours moyen, 10,0, 10.336,9 (17,7%), en 2015, cour s moyen, 6,5 dollars, 6.628,3 (20,0%), en 2016, cours moyen 4,3 dollars, 6.665,1 (22,1%) et en 2017 cours moyen, 5,1 dollars, 7.278,2 millions de dollars (21,9%).
Les exportations hydrocarbures de janvier à décembre 2018 de Sonatrach SH) et de ses associés ont été : Pétrole : SH – volume 16,746 en millions de tonnes et 79,701 milliers de barils de barils- valeur 9,393 milliards de dollars -Pétrole associés,volume, 4,763 millions de tonnes –et 22,08 en milliers de barils – valeur 2,637 milliards de dollar
-Condensat : SH volume en millions de tonnes 18,75 valeur 2,107 milliards de dollars – associés volume en millions de tonnes, 4,09 - valeur 0,426 milliards de dollars.
Produits raffinés : volume en millions de tonnes 13,97 valeur 7,972 milliards de dollars.
GPL : SH volume en millions de tonnes 5,84 valeur 3,007 milliards de dollars. GPL associés volume 711- valeur 0,371 milliards de dollars.
Gaz naturel : volume en milliards de mètres cubes gazeux 37,721 valeur 9,123 – associés volume, 0,734 – valeur 0,177 milliards de dollars.
GNL : SH volume en milliards de mètres cubes gazeux, 20,670, valeur 3,58 milliards de dollars.
Nous avons ainsi un total, en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars, au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35 %, une stabilisation par rapport aux années passés, montrant que l'Algérie n'a pas tellement attiré d'investisseurs étrangers.


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