Le 1er Novembre 1954, reflète une date symbolique, inoubliable pour les Algériens, elle est le passé, le présent et l'avenir de tout un peuple, elle est le cordon ombilical de toute une Nation. Dans sa tentative de contenir la révolution algérienne, l'armée française coloniale a créé des centres de détention où elle enfermait les Algériens qui affichaient leur appartenance et sympathie pour l'Armée de libération nationale (ALN), dans le but de les dissuader d'entreprendre une quelconque action révolutionnaire. La stratégie de contrôle de la population, amène les autorités militaires françaises, qui disposent des pleins pouvoirs depuis 1956, à mettre en place des camps de prisonniers où son systématiquement envoyés tous les suspects. À partir de 1957, on comptait 86 Centres de tri et de transit (CTT), dans toutes l'Algérie, détenant environ 10 000 personnes. Les personnes raflées, y étaient systématiquement envoyées et dirigées vers l'un des deux types de camps : Les centres d'hébergement administrés par les autorités civiles où on y comptait 11 000 personnes «suspectes». Les camps d'hébergements les plus durs se situaient dans des régions semi désertiques et se trouvaient à Paul Gazelles, Bousset et Djorf. Quant aux détenus européens, on les enfermait dans le camp de Lodi, à Douéra. Les mineurs étaient enfermés dans le camp du Maréchal, à Tadmaït. Les camps militaires d'internés, les (CMI) étaient au nombre de sept, créés à partir de 1958. On y envoyait les combattants de l'ALN et chaque algérien pris les armes à la main. Dans ces camps, des «stages de rééducation», des actions psychologiques étaient infligées aux détenus, tant et si bien que certains finissaient par s'engager dans l'armée française. L'impact resta très limité et, en général, Caspin mit fin à ce programme dès 1960. Cela dit, de nombreux officier du 5e Bureau (actions psychologiques) ont voulu développer la technique du «lavage de cerveau» sur les prisonniers. Il faut dire que la Guerre d'Indochine et les mauvais souvenirs des camps de rééducation du Vietnam avaient marqués les officiers français. En 1957, ces techniques seront renforcées et systématisées, à l'échelle de tout le territoire. L'appel à la 10e Division parachutiste pour une opération de police et de renseignement, et donc la torture, aura facilité le travail du second Bureau, mais également mobilisé les troupes de terrain requises pour d'autres tâches dont les interventions sur les barrages. Les exemples ne manquent pas. Rien que dans la zone 2 de la wilaya IV historique, l'administration coloniale a créé plus de 70 centres de détention, dont certains portaient les noms tristement célèbres d'El-Djebassa, Moulin Sportiche, El-Koudia El-Hamra à Tablat, désigné aussi sous le nom du «centre n°602», spécialisé dans les exécutions sommaires, Camp Morand, ou encore Zmala à Berrouaghia, et Bir Hamou à Ksar-El-Boukhari. Et d'autres, comme ceux de Damiette, à la périphérie est de Médéa, et Aïn-Gueroumi, dans la commune de Mihoub, au nord-est de la wilaya, ou encore, Aïn Er-Riche, dans la localité de Berrouaghia. Autant de lieux sinistres qui ont vu défiler des milliers d'Algériens accusés de soutien et de sympathie avec les moudjahidine. Cependant, personne ne parle du camp horrible de detention de la ferme Cortesse de Bordj-Menaïel, un camp qui vous donne la chair de poule. Des milliers de personnes ont été executées sans le moindre remords, et la preuve, actuellement on vient de découvrir un charnier de cadavres d'anciens détenus que l'on vient de deterrer. Aussi, il y a lieu de constater qu'il est urgent de prendre le taureau par les cornes afin de faire d'autres recherches en vue de rendre hommage aux valeureux chouhada et s'incliner avec déférence à la mémoire de ces valeureux combattants qui ont combattu sur de longues périodes et ont payé un lourd tribut aux forces coloniales dont ils ont brisé le joug pour affranchir le pays et hisser haut son emblème aux côtés de ceux des Etats indépendants. La célébration de cette mémorable journée nous donne l'agréable opportunité d'adresser nos salutations et d'exprimer toute l'estime et la reconnaissance aux valeureux combattants moudjahidine et moudjahidate qui demeurent encore en vie, ainsi que ceux et celles qui ont rendu l'âme, sans oublier les chahada dont les dépouilles n'ont jamais été retrouvées, sans omettre les soldats inconnus. «Que Dieu, le Tout-Puissant leur accorde le paradis éternel».