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Absence de vision stratégique sur l'avenir de l'économie algérienne 2020/2030 et manque de cohérence du projet de la loi de Finances 2020
Publié dans La Nouvelle République le 11 - 11 - 2019

J'ai lu avec attention le projet de loi de Finances 2020 et analysé l'intervention de M. le ministre des Finances lors de sa présentation devant l'Assemblée populaire nationale (APN) le 06 novembre 2019. Il est important de signaler qu'une loi de finances ne fait que retracer les dépenses et les recettes annuelles de l'Etat, ne pouvant remplacer la planification stratégique qui fait cruellement défaut à l'Algérie : que sera l'Algérie horizon 2020/2030 tenant compte tant des mutations internes que mondiale toujours en perpétuel mouvement n'existant pas de situation statique. Je m'appesantirai dans cette brève contribution l'absence de vision stratégique de l'avenir de l'économie algérienne horizon 2030 et le manque de cohérence du PLF 2020, qui demande des éclaircissements pour l'opinion publique car engageant la sécurité nationale, devant pour être bien interprétée s'insérer, en dynamique, dans le cadre macro-économique et social.
Les prévisions de toutes les lois de finances en Algérie et notamment ses réserves de change sont essentiellement fonction des recettes de Sonatrach qui procurent directement et indirectement avec les dérivées environ 98% des recettes en devises et dont les prix du pétrole/ gaz échappent totalement à l'Algérie, étant déterminés par des facteurs exogènes tant économiques que géostratégiques. Une analyse sommaire du PLF 2020 montre que les recettes prévisionnelles sont de l'ordre de 6.200,3 milliards de dinars en 2020 -52,54 milliards de dollars soit une baisse de 7% en raison du recul de la fiscalité pétrolière à 2.200,3 milliards (18,64 milliards de dollars) contre 2.714,5 milliards de dinars en 2019, (23,00 milliards de dollars), 500 milliards de dinars, (4,23 milliards de dollars) étant prévu un système fiscal spécial aux hydrocarbures séparé des lois de Finances avec une hausse moyenne de la fiscalité ordinaire prévue devant passer à 300 mds de dinars (2,54 milliards de dollars) en 2020, et pas moins de 46 mesures fiscales sont contenues dans le projet de loi de finances 2020.
Pour les des dépenses publiques, il est prévu pour le budget de fonctionnement 4.893 milliard de dinars - 41,46 milliards de dollars, et pour le budget d'équipement, le PLF a réservé une enveloppe de 1.619,88 mds de dinars -13,72 milliards de dollars - (37,7%) au budget d'autorisation de programmes de 2020, en sus d'un autre montant de 2.929,7 mds de dinars -24,83 milliards de dollars pour les crédits de paiement.
Nous avons une coupe sévère dans les dépenses d'équipements (-18,7%) et une légère baisse des dépenses de fonctionnement (1,2%). Ainsi, le PLF 2020 prévoit un déficit du budget de -1.533,4 milliards de dinars -12,30 milliards de dollars (-7% du PIB) et un déficit du Trésor de -2.435,6 milliards de dinars -20,65 milliards de dollars (-11,4% du PIB), avec une dette publique de 8530 milliards de dinars -72,30 milliards de dollars- soit 41,4% du PIB. Le déficit de la balance des paiements devrait atteindre 8,5 milliards de dollars en 2020 contre 16,6 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 8,1 milliards de dollars.
Par ailleurs, Le PLF 2020 prévoit afin d'améliorer le climat des affaires et de l'attractivité de l'économie d'assouplir la règle des 49/51% aux seuls secteurs stratégiques sans pourtant les définir avec précision et pour combler le déficit de financement de recourir de manière sélective, au financement extérieur auprès d'institutions financières internationales de développement pour financier les projets économiques structurels et rentables. Ces mesures conjoncturelles certes ont un impact sur le niveau des réserves de change, mais ce qui devrait ralentir la croissance qui est tirée essentiellement par la dépense publique, ne pouvant gérer un pays comme une épicerie mais avoir une vision stratégique de transformation du capital -argent en accumulation des richesses.
Car bon nombre de pays développés ayant un niveau d'endettement public élevé par rapport au PIB et réserves de change presque nul ont une économie productive : attention au mythe monétaire devant synchroniser la sphère réelle avec la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale. L'expérience de l'ex Roumanie communiste avait une dette extérieure zéro mais une économie en ruine et l'expérience récente vénézuélienne premier réservoir mondial de pétrole avant l'Arabie Saoudite en misant uniquement sur la rente, jouant sur les mécanismes monétaires a conduit le pays à une hyperinflation et à la semi faillite.
Ainsi les réserves de change entre 2000 et avril 2019 (données officielles) ont évoluées ainsi de 2000 à avril 2020 avec des prévisions contradictoires entre les organismes internationaux et ceux du gouvernement. En 2000 : 11,9 milliards de dollars-- 2001 : 17,9 milliards de dollars - 2002 : 23,1 milliards de dollars - 2003 : 32,9 milliards de dollars - 2004 : 43,1 milliards de dollars - 2005 : 56,2 milliards de dollars - 2006 : 77,8 milliards de dollars - 2007 : 110,1 milliards de dollars - 2008 : 143,1 milliards de dollars - 2009 : 147,2 milliards de dollars - 2010 : 162,2 milliards de dollars - 2011 : 175,6 milliards de dollars - 2012 : 190,6 milliards de dollars - 2013 : 194,0 milliards de dollars - 2014 : 178,9 milliards de dollars - 2015 : 144,1 milliards de dollars - 2016 : 114,1 milliards de dollars - 2017 : 97,3 milliards de dollars- 2018 -79,8 milliards de dollars -avril 2019, 72,8 milliards de dollars. La baisse des réserves de change entre 2016/2017 a été de 30 milliards de dollar et entre 20182017 de 16,8 milliards de dollars. Au même rythme 2019/2018 les réserves de change devraient clôturer à environ 60,5 milliards de dollars fin 2019.
Avec les données de la banque d'Algérie fin avril 2019, où le niveau a été de 72,8 milliards de dollars soit une baisse en moyenne annuelle de 21 milliards de dollars au même rythme des autre premiers mois, en référence au niveau du 31/12/2018, les réserves de change pour un cours de pétrole moyen 60/62 dollars,le gaz 3/4 dollars pour le GN et 5/6 dollars pour le GNL seraient : de 58 /60milliards de dollars fin 2019, 35/37 milliards de dollars fin 2020, 18/20 milliards de dollars fin 2021, et le risque d'épuisement des réserves de change et retour au FMI durant le premier semestre 2022. Dans la présentation de la loi de finances 2019, le ministre chargé du secteur annonce fin 2020 un niveau de réserves de change de 51,6 milliards de dollars. Les recettes se basent sur une augmentation des revenus des exportations des hydrocarbures en 2020 de 2% par rapport à 2019 pour atteindre 35,2 milliards de dollars, contre 34,5 milliards de dollars en 2019. Ceci, en raison d'une augmentation de 2,06 % des quantités des hydrocarbures devant être exportées.
Le cadrage économique repose sur un prix référentiel du baril de pétrole à 50 dollars et un prix de marché du baril à 60 dollars, le gouvernement reconnaissant un recul des quantités d'hydrocarbures exportées de 12% à fin juillet 2019 après une baisse de 7,3 % en 2018., mais sans préciser que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel (GN-76% et GNL-24%) dont le cours a connu une baisse d'environ 40% des dernières années fluctuant pour le cours du marché libre en 2019 entre 2/3 dollars le MBTU.
Ce niveau des réserves de change a été calculé avec l'hypothèse d'un niveau des importations, de 38,6 milliards de dollars en 2020, comme rappelé précédemment avec un déficit de la balance des paiements de 8,5 milliards USD en 2020 Or en référence aux données du déficit de la balance de paiement 2019 annoncé lors de la présentation du PLF 2020, nous devrions avoir un niveau de réserves de change fin 2019 d'environ 63 milliards de dollars. Quitte à me répéter, le PLF 2020 manque de cohérence.
Comment dès lors peut-on émettre des hypothèses, loin de la réalité économique et sociale, baisse sensible des importations de biens et services, sans nous expliquer comment combler l'écart entre la demande et l'offre globale, une légère augmentation des recettes d'hydrocarbures, contredit récemment par le dernier rapport pessimiste de l'OPEP et de l'AIE, pour conclure à un niveau de réserves de change de 51,6 milliards de dollars fin 2020. Ces hypothèses sont fortement discutables, étant fort probable une loi de finances complémentaire fin juin 2020 par un autre gouvernement.
Je rappelle que nous avons eu deux anciens premiers ministres avec leurs ministres des finances et du commerce entre 2015/2018 qui avaient promis un niveau d'importation d'environ 35 milliards de dollars entre 2015/2018, promesses jamais réalisées. Une explication s'impose sachant que le taux d'intégration tant des entreprises publiques que privées ne dépasse pas 15% en moyenne, une restriction draconiennes risquant d'étouffer comme au Venezuela, le peu d‘unités productives existantes dont les restrictions de crédit actuellement ont eu pour effet la fermeture ou la sous utilisation des capacités de milliers d'unité et pour les biens de consommation finaux, d'accélérer le processus inflationniste, accélérant détérioration du pouvoir d'achat des plus vulnérables, malgré les subventions mais mal ciblées.
Dès lors comment avec une recette en devises d'environ 1000 milliards de dollars dont pour Sonatrach 930 milliards et une sorties de devises concernant les biens et les services (entre 9/11 milliards de dollars/an entre 2010/2018) de janvier 2000 au 30 avril 2019 les sorties de devises n'ont permis qu'un taux de croissance, moyenne annuelle, entre 2,5 et 3% montrant un divorce entre la dépense et les impacts économiques et sociaux : mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois.
Comme le gouvernement a décidé dansa loi de finances 2020 de ne plus recourir à au financement non conventionnel qui aura avec un impact inflationniste certain à terme, du fait que l'Algérie n'a pas une économie productive diversifiée, où ont été injectés 45 milliards de dollars (25% du PIB estimé en 2018 à 180 milliards de dollars) sur un total prévu de 55 milliards de dollars.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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