Capter des investissements étrangers, est une priorité pour l'économie nationale, estime la directrice de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI), Wahiba Bahloul, qui ajoute que s'ouvrir sur le monde est une nécessité. Mais, dit-elle, il faut des préalables, et elle cite en premier, une stabilité juridique. Dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont elle était l'invitée de la rédaction, hier matin, Wahiba Bahloul rappelle qu'on ne peut pas faire appel à des investisseurs étrangers, et même, ajoute-t-elle, des investisseurs nationaux, s'il n'y a pas cette stabilité juridique. Elle rappelle également que s'il y a des textes qui sortent et sont abrogés quelque temps après, on ne peut pas appeler les investisseurs. L'autre aspect pour attirer des investissements consiste, ajoute-t-elle, à instaurer la confiance entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques nationaux et étrangers, à leur donner plus de garanties. De l'abolition de la règle 51/49 relatifs aux secteurs non stratégiques, elle juge que ce qui a été rapporté par la nouvelle loi de Finances n'est pas encore clair, et déclare attendre de voir publiés «le plus tôt possible», les textes d'application, afin, dit-elle, que ces opérateurs puissent être fixés sur les secteurs à investir. Elle considère que la promotion de l'image de l'Algérie à l'international reste timide. Pour la directrice de la CACI, l'Algérie occupe une place géostratégique, une place incontournable, aux portes de l'Afrique, mais il faut assainir un certain nombre de choses. Elle fait constater qu'il y a eu une affluence très importante au forum d'affaires algéro-turc, plus de 140 entreprises turques étaient présentes pour explorer le marché et le potentiel algériens, et parmi elles, une trentaine étaient venues pour la première fois en Algérie. C'est à nous, ajoute-t-elle, à saisir cette opportunité et de pouvoir l'exploiter. Wahiba Bahloul revient ensuite à la question de l'investissement, pour préciser que pour libérer l'investissement, il faut décentraliser. La directrice de la Chambre Algérienne du commerce et de l'industrie a évoqué les accords d'association avec l'Union Européenne et la Zone Arabe. Elle trouve que ces accords ont été mal négociés. Pour elle, il faudrait remettre en question le contenu de cet accord, d'autant plus, indique-t-elle, que le programme du nouveau gouvernement incite clairement à le faire. Elle cite l'exemple de l'Accord d'association conclu avec l'Union Européenne pour souligner qu'en raison d'une mauvaise application de cet Accord, l'Algérie a accusé une perte fiscale de plus de deux milliards de dollars. Mme Wahiba Bahloul juge capital d'en revoir les clauses, du fait souligne-t-elle que ses aspects relatifs à l'investissement n'ont pas été pris en compte par l'UE, «parce que mal négociés» par la partie algérienne. Si l'on a mal négocié, explique-t-elle, c'est en raison du contexte politique qui régnait alors en Algérie. Pour ce qui a trait à l'accord passé avec la Zone Arabe de libre échange, Mme Bahloul signale qu'il a été demandé à l'Algérie de le faire appliquer immédiatement. Nous avons, dit-elle, pris le train en marche, alors que nous n'étions pas préparés». Le résultat, constate-t-elle, parce qu'il a été mal négocié, des marchandises égyptiennes et jordaniennes ont pénétré le pays au détriment de celles produites localement.