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«Gaza mon amour» ou construire son avenir à Gaza
Mostra de Venise
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 09 - 2020

Quel exploit ! Montrer Gaza, peut-être pour la première fois, comme un endroit profondément romantique. Gaza mon amour, petit chef-d'œuvre poétique et politique, vient de fêter sa première mondiale à la Mostra de Venise.
Les frères palestiniens Tarzan et Arab Nasser y racontent l'histoire d'un amour naissant entre un petit pêcheur soixantenaire et une couturière qui vit seule avec sa fille divorcée. «Pour nous, cela signifie beaucoup», réagissent les deux frères charismatiques, habillés et maquillés tout en noir, au micro de RFI. Après avoir consacré cinq ans de leur vie à réaliser leur deuxième long métrage, les jumeaux trentenaires et cinéastes étaient visiblement très émus après des applaudissements enthousiastes et même quelques accolades chaleureuses, malgré l'application stricte des règles de distanciation et le port du masque obligatoire. L'émotion était à son comble ce jeudi après-midi dans la Sala Giardini, en présence de l'équipe du film, lors de la première mondiale à la 77e Mostra de Venise, dans la sélection Orizzonti. Un accueil bien mérité pour cette histoire d'amour racontée tout en délicatesse, doublée d'une poésie rare.
Issa, le pêcheur libre et sentimental
Au cœur de l'histoire : Issa, 60 ans. Toutes les nuits, il franchit le poste-frontière pour aller au port et prendre le bateau. Les quelques kilos de poissons pêchés lui permettent juste de survivre. Habité par un esprit libre et ô combien sentimental, il ne s'est jamais marié pour rester roi de son destin. Jusqu'au jour où il a jeté un œil sur sa voisine au marché, Siham. Comme lui, la couturière mène une vie modeste, se contentant des petits bonheurs quotidiens. Mais depuis quelque temps, quelque chose tracasse Issa. Il ne sait pas comment déclarer sa flamme à l'heureuse élue et la séduire. Préparer un plat de poisson spécial ? Se parfumer le torse et la tête pour le prochain trajet en bus ensemble ? Ou simplement chercher un prétexte comme de se faire raccourcir ses pantalons au risque de les transformer en pantalon feu de plancher ? Comme un petit garçon, il tourne autour du pot, mais nous fait joyeusement tourner la tête aussi. «À Gaza, les hommes et les femmes se retrouvent dans la même situation. Ils doivent résister pour pouvoir continuer à vivre», affirme Tarzan Nasser.
L'amour et l'humiliation
Bien entendu, une histoire d'amour se déroulant à Gaza ne peut pas être seulement une histoire d'amour. Donc, au second plan, on entend des bombardements israéliens, on subit avec lui les coupures d'électricité, l'humiliation des contrôles et des arrestations arbitraires, et on est à ses côtés quand les Gazaouis exhibent sur le marché fièrement le nouveau missile made in Gaza. «Issa est très humain, malgré la situation trop difficile de la vie, comme les bombardements incessants de l'armée israélienne, remarque Salim Daw. La ville de Gaza a été plusieurs fois détruite, avec des morts et des blessés, mais Issa aime la vie et le rire. Moi-même, je suis aussi Palestinien. Le peuple palestinien ne perd jamais l'espoir d'arriver à des jours meilleurs. Issa, c'est le peuple palestinien.»
«Mon avenir est à Gaza»
Issa, lui, tient tête à tous les obstacles et refuse de chercher son bonheur ailleurs : «Mon avenir est ici, à Gaza», lance-t-il à son ami qui cherche à s'exiler quelque part en Europe. «Issa a beaucoup d'espérance, souligne Salim Daw. Il aime Gaza et sa région natale. Son amour est là-bas. Et il aime cette femme. Donc, son avenir est là-bas.» «Le personnage de Siham est vraiment le prototype de la mère palestinienne, à la fois de cette tradition, de cet endroit, de cette mentalité, et à la fois on sent quand même qu'elle voudrait exister en tant que femme, elle veut aussi vivre», décrypte Hiam Abbass, qui incarne à merveille le rôle de Siham, un portrait en creux de la mère de Tarzan et Arab et que les deux réalisateurs exilés en France n'ont pas vu depuis des années.
Beau et touchant
Pour la célèbre actrice palestinienne, le point fort du film, «c'est l'amour. À chaque fois, on parle de guerres ou de conflits, et on oublie qu'il y a une humanité, un amour pour la vie et la survie qui est plus grand que toutes les guerres et difficultés qui viennent de l'extérieur, de l'utilisation du pouvoir et de la force des armes et de tout ce qu'appartient à la guerre. De parler dans ces conditions de l'amour, et de l'amour de gens plus tout à fait jeunes et qui ont vraiment traversé des choses, c'est très touchant, c'est très beau.»
«Gaza mon amour, pour toujours»
Comme dans leur premier long métrage, Dégradé, qui avait mis en scène avec humour le quotidien des femmes palestiniennes, l'écriture filmique des frères palestiniens excelle aussi dans Gaza mon amour par sa simplicité. Sans oublier leur génie de jouer avec nos sentiments quand ils expriment ceux des personnages à l'écran. Finalement, on n'est pas seulement avec eux, on fait partie d'eux, tellement l'expérience du film touche à l'universel. Avec le courage pour l'absurdité et un grain de folie, les cinéastes transforment Gaza en un lieu où l'on peut laisser libre cours à sa fantaisie et ses rêves. À la fin, il est facile à comprendre que Tarzan et Arab Nasser déclarent à l'unisson : «Gaza mon amour, pour toujours».


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