«Avec la nouvelle vague du Coronavirus, le patient peut être en danger de mort, même vacciné deux fois contre le virus»

Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie :

Le président de la Société algérienne d'immunologie, chef de service du laboratoire central de l'EPH de Rouiba, et membre du Comité scientifique contre le Coronavirus (Covid-19), le professeur Kamel Djenouhat, a indiqué, hier samedi, qu'avec la nouvelle vague du Coronavirus (Covid-19), le patient peut être en danger de mort, même s'il a été vacciné deux fois contre le virus et a pris des doses de médicaments.
«Avec la nouvelle souche Delta du Coronavirus (Covid-19), le taux d'infection pulmonaire dépassait 50%. Le variant Delta peut exposer le patient à la mort même s'il est vacciné deux fois», a-t-il dit. Intervenant sur les ondes de la Radio locale de Sétif, le chef de service du laboratoire central de l'EPH de Rouiba et membre du Comité scientifique contre le Coronavirus (Covid-19), a affirmé que la situation épidémiologique est, certes, dangereuse mais pas catastrophique, malgré le pic des contaminations enregistré vendredi, dénonçant, au passage, la propagande complotiste des anti-vaccins qui véhiculent des discours alarmistes et pessimistes sur les réseaux sociaux. Le président de la Société algérienne d'immunologie a, à l'occasion, exhorté les Algériens à se faire vacciner, surtout que les vaccins sont désormais disponibles en quantité suffisante.
La prise de la première dose du vaccin, a poursuivi le Pr Kamel Djenouhat, ne protège le patient qu'à 30%, tandis que les 70% restants de la protection n'apparaissent que 15 jours après la prise de la deuxième dose du vaccin. «Le vaccin est nécessaire. Si les patients l'avaient pris tôt, le taux de mortalité n'aurait été que de 5%», a fait savoir le président de la Société algérienne d'immunologie. Evoquant le manque d'oxygène dans les hôpitaux, le membre du Comité scientifique a fait cas de l'arrivée massive de quantités importantes d'oxygène dans les hôpitaux pour, a-t-il observé, faire face la demande rendue plus accrue par la symptomatologie du variant Delta qui nécessite une oxygénothérapie et non une intubation en cas de détresse respiratoire. En plus des lots de matériel de respiration et d'oxygène médical qui seront reçus dans les prochaines heures pour faire face à la situation.
«Au vu de la situation épidémiologique actuelle, d'importantes décisions seront prises et annoncées dans les prochaines heures par les plus hautes autorités du pays», a-t-il encore affirmé. Revenant sur la campagne nationale de vaccination, le membre du Comité scientifique, s'appuyant sur les derniers rapports du ministère de la Santé, a affirmé que trois à quatre millions d'Algériens ont déjà reçu la première dose du vaccin. Faisant remarquer que les enfants seront concernés par la vaccination dès que, a encore observé le Pr Kamel Djenouhat, l'âge sera défini. «Il y a des propositions à limiter l'âge de la vaccination des 6 ans, 12 ans ou encore à vacciner à partir de 18 ans», a-t-il relevé, rappelant, à l'occasion, que l'efficacité du port du masque dépasse 90 % dans la protection quant aux risques de contamination.