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Face à l'accentuation du processus inflationniste, quel système de protection pour l'Algérie, pour assurer le développement, la sécurité et la paix sociale ?
Economie
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 11 - 2022

Au moment où le Gouvernement se propose d'instaurer des subventions ciblées, de concilier l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, cette présente analyse tient compte des importants travaux de Denis Kessler sur l'avenir de la protection sociale.Les expériences historiques, tenant compte des spécificités sociales, peuvent être un enseignement pour l'Algérie dont le fondement est une économie reposant essentiellement sur la rente des hydrocarbures, et ce, afin d'éviter les dérives, une nation ne pouvant distribuer plus ce qu'elle ne produit
1.-Les expériences historiques du système de protection sociale
1.1–Nous avons plusieurs risques sociaux : traditionnels, accidents du travail, maladie, retraite ; il y a les risques sociaux nouveaux, chômage, exclusion qui donnent naissance à une nouvelle génération de droits sociaux. Il y a aussi les risques naturels, climatiques et environnementaux, qui prennent une importance toujours plus considérable. Sans parler des risques liés à une société technique avancée : accidents de la vie, accidents de voiture, catastrophes techniques, alimentaires ou sanitaires. Tous ces événements se mesurent en dommages corporels et susceptibles d'avoir une conséquence patrimoniale. D'une manière générale, l'ensemble des risques qui menacent le citoyen des sociétés contemporaines, se diversifient, s'accentuent, se multiplient, se déplacent, se transforment. Ils font naître de nouveaux besoins de protection qui remettent en question les formes héritées de leur couverture et obligent à repenser les institutions et les techniques qu'elles mettent en œuvre. Cela pose d'ailleurs la problématique de la crise de l'Etat providence dans la plupart des pays et des objectifs poursuivis, justice dans les redistributions opérées entre les individus, entre les générations. Denis Kessler distingue quatre formes de protection sociale d'une manière à la fois concurrente, complémentaire et solidaire : la famille, l'entreprise, les Marchés et l'Etat.
Premièrement, la famille peut être considérée, d'un point de vue économique, comme une « petite société d'assurance », où l'on mutualise les risques. Beaucoup plus de risques qu'on ne le pense généralement peuvent être mutualisés au sein d'une famille élargie. Mais la contraction de la famille élargie, le développement de l'instabilité familiale ont en quelque sorte appelé de nouvelles formes d'interventions de l'Etat. Lorsque le risque de devenir malade, invalide, ou celui de perdre son emploi ne sont plus mutualisés au sein de la famille, ils sont pour ainsi dire externalisés vers l'entreprise, vers l'Etat ou vers les marchés. Inversement, les évolutions de la famille ont généré des risques nouveaux.
L'instabilité familiale est à l'origine de risques qui sont pris en charge ensuite par l'Etat, comme en témoignent les allocations destinées aux familles monoparentales. Bref, il y a une relation entre la famille et l'Etat-providence à tel point que certains prétendent qu'il y aurait « substituabilité » entre solidarité familiale et solidarité nationale. L'essor de la seconde aurait en partie contribué à affaiblir la première.
Deuxièmement, l'entreprise est appelée à l'avenir à jouer comme facteur de gestion des risques de l'existence. Encore que la stratégie future des entreprises contrairement au XXe siècle où la ré-internalisation était prépondérante, s'orientent vers l'externalité avec la création des fonds de pension et des assurances maladie gérées dans un univers plus concurrentiel, comme une entreprise.
Troisièmement, les marchés : le grand historien de l'économie Fernand Braudel, dans sa description du capitalisme par exemple, a bien montré le rôle décisif des marchés dans la couverture des risques.
Quatrièmement, nous avons l'Etat : c'est entre ces trois ensembles d'institutions, famille, entreprise, marchés que s'est distribué son rôle en plusieurs étapes. L'Etat est d'abord intervenu en matière de protection sociale comme employeur, pour aménager le statut des fonctionnaires: la retraite, par exemple, fait, depuis fort longtemps, partie intégrante du statut du fonctionnaire. L'Etat a ensuite encouragé les formes de protection sociale mises en œuvre dans le cadre de la famille, de l'entreprise ou des marchés par toute une série de mesures d'incitation ou de soutien. Cependant dans la pratique, concernant les quatre différentes institutions qui concourent à la protection sociale il y a complémentarité dans la couverture des risques.
1.2.- A l'avenir, il devrait y avoir une évolution fonction à la fois des rapports sociaux internes et de l'évolution des nouvelles mutations mondiales de chacune de ces institutions, ou d'autres à naître qui relèveraient du droit privé (comme les fonds de pension, ou les réseaux de soins). Or, cela dépend des évolutions qui marquent l'univers des risques à couvrir. Les tendances qui se dessinent permettent d'entrevoir plusieurs scénarios.
Premièrement, avec les nouvelles mutations marquées par la transition numérique et énergétique la compétitivité sera au cœur de ce système.
Deuxièmement, le principe de responsabilité : en raison même de la dissociation progressive de la protection sociale et du travail, de la fiscalisation progressive, de l'oubli de l'opposition fondatrice entre valide et invalide, nous sommes arrivés à une situation dans laquelle on distribue des droits sans devoirs en contrepartie. A l'origine de l'Etat providence, en face des droits, il y avait le devoir de cotisation et ce devoir de cotisation maintenait l'équilibre entre ceux qui financent et ceux qui perçoivent, entre les cotisants et les prestataires. Nous sommes entrés dans une ère complexe, en partie d'assistanat, parce qu'il y a dissociation entre les cotisations et les prestations.
Troisièmement, le principe de justice : l'analyse des redistributions est rendue particulièrement ardue en raison également de la grande variété des transferts sociaux qu'un ménage peut recevoir, certains en nature d'autres en espèces, sans que l'on puisse comprendre les effets de la combinaison de toutes ces allocations multiples perçues au titre du chômage, du nombre d'enfants, du logement, etc. Quatrièmement, l'efficacité : l'analyse du système social algérien est coûteux et ses performances réelles mitigées.
Le principe d'efficacité, à l'instar du principe de compétitivité, exprime le choix, en matière de protection sociale, de solutions plus pragmatiques qu' idéologiques, le choix de se doter des instruments les plus adéquats aux fins poursuivis même s'ils doivent remettre en cause la pérennité des solutions héritées du passé.
Pour restaurer l'efficacité du système, il faudra sans aucun doute redéfinir les frontières entre ce qui relève de la responsabilité des individus et des familles, de l'entreprise, des partenaires.
2.-Qu'en est-il du système algérien de protection sociale ?
2.1- Pour une solution durable de la protection sociale , il faut prendre en compte le taux de croissance économique, la maîtrise du cadre macroéconomique, l'inflation et la pression démographique. La nécessaire cohésion sociale est remise en cause avec un taux d'inflation rarement égalé entre 50/100% en 2021 pour les produits non subventionnés, remettant en cause la fiabilité de l'indice officiel de l'ONS qui n'a pas été réactualisé depuis de longues années alors que le besoin est historiquement daté, accélérant la détérioration du pouvoir d'achat. L' inflation réalise une épargne forcée au détriment des revenus fixes où la politique de nivellement par le bas, pour assurer une paix sociale éphémère, une grande fraction des couches moyennes, pivot de tout processus de développement, rejoignant les couches pauvres, accentuant d'ailleurs l'exode des cerveaux. Selon la banque mondiale, rapports la dette publique en pourcentage du PIB est passée de 10,5%, 2010, 45,6% en 2019, à 53,1% pour 2020, mais devrait augmenter à 63,3% en 2021 et 73,9 % en 2022., le gouvernement ayant décidé de ne pas recourir à l'endettement extérieur, la dette publique étant essentiellement intérieure, le stock de la dette extérieure de l'Algérie étant passé de 7,253 milliards de dollars en 2010 à 5,463 milliards de dollars en 2016, 5,492 en 2019 et fin 2020 à 5,178 milliards de dollars. Le déficit budgétaire. du PLF-2022 dépassera les 30 milliards de dollars et pour son équilibre selon les organisations internationales, l'Algérie a besoin d'un baril de plus de 135 dollars en 2021 et 157, dollars pour équilibrer son budget en 2022, le prix du baril fixé par la loi de finances 2022 n'étant qu'un artifice comptable, comment combler l'écart par rapport au prix du marché de 50 dollars. Et ce, malgré le dérapage du dinar dont la cotation dépend du niveau des réserves de change qui tiennent à 70% la cotation du dinar. Méditons l'expérience vénézuélienne, économie rentière, la corrélation entre le taux d'inflation qui a été de plus de 250 % entre janvier et mai 2021, ayant atteint 400 000 % en 2018, près de 10.000% en 2019 et 3.000% en 2020. et la cotation de la monnaie vénézuélienne qui a perdu six zéros, 1er octobre 2021,un bolivar étant coté le 12/11/2021 à 0,22 un dollar US. Les réserves de change de l'Algérie sont passées de 194 milliards de dollars au 1 janvier 2014 à 48 fin 2020 et 44 en mai 2021, malgré toutes les restrictions qui ont paralysé la majorité de l'appareil de production. Et se pose cette question les 173 tonnes d'or évalué à environ 11 milliards de dollars au cours de novembre 2011 sont-elles inclus dans le montant réserves de change, comme le déclarent toutes les banques centrales mondiales. Qu'en est-il de la véracité du rapport d'octobre 2021 de la Banque africaine de développement qui prévoit fin 2021 environ 21,9 milliards de dollars de réserves de change ? Cette dévaluation permet d'atténuer le montant de ce déficit budgétaire car si on avait un dollar 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d'au moins 37% le déficit ce qui donnerait un montant supérieur à 42 milliards de dollars.
La loi de Finances prévisionnelle PLF2022 prévoit une dépréciation progressive du dinar par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 en 2024. Du fait de l'extériorisation de l'économie algérienne dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%, cette dévaluation du dinar, 76/80 dinars officiel, vers les années 2000/20021, avec un écart de 50% sur le marché parallèle, actuellement entre 136/137, soit une dépréciation entre 70/80% en 20 ans, le cours était de 5 dinars un dollar en 1970, sans dynamiser les exportations hors hydrocarbures, faute de réformes structurelles, vision purement monétaire, accentue les actions spéculatives sur les devises, le taux d'inflation importé et remet en cause, l'opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme.
Professeur des universités,
Expert international,


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