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Torpiller le combat prolétarien par le débat bourgeois
La stratégie de diversion de Macron
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 07 - 2023

Début de l'année 2019, après plusieurs semaines de soulèvements quasi insurrectionnels menés par les Gilets jaunes, pour neutraliser le mouvement, le gouvernement Macron tente toutes les manœuvres.
Dans un premier temps, comme à l'accoutumée, l'Etat mise sur la stratégie de l'intimidation par la violence terrorisante, matérialisée par l'usage disproportionné de la répression policière, aux moyens d'armes de guerre. Qui plus est, répression appuyée par un dispositif militaire embusqué prêt à l'intervention.
Puis, dans un second temps, le gouvernement Macron instrumentalise la division entre bons et mauvais manifestants, « bons » Gilets Jaunes contre les « méchants casseurs ». Antienne souvent réactivée.
Enfin, dans un troisième temps, en guise de diversion (ou divertissement), tout en poursuivant sa politique de répressions policières sanglantes, le régime bonapartiste macronien prend la résolution d'organiser un « Grand débat » national. La bourgeoisie, depuis qu'elle a conquis le pouvoir politique, a troqué le combat contre le débat. Elle privilégie la parlementation à la confrontation. Du moins la confrontation policière et militaire, elle a la réserve toujours aux prolétaires.
Annoncé dès le mois de décembre, au lendemain des premières emblématiques manifestations insurrectionnelles des samedis 3 et 8 décembre, le Grand Débat est initié dans l'affolement et la précipitation par le gouvernement pour tenter de canaliser le mouvement gilets jaunes sur des voies politiques institutionnelles pacifiques.
Cette tentative d'institutionnalisation de la révolte populaire, de récupération du mouvement en vue de son encadrement, notamment par des corps intermédiaires pourtant discrédités, n'a pas l'effet escompté. Au contraire, elle suscite instantanément la méfiance, voire le rejet de la part des Gilets jaunes. Rejet accentué par l'opacité du Grand débat au contenu par ailleurs politiquement orienté, restrictif par ses questionnaires à sens unique, biaisé par la désignation de maires inféodés au pouvoir. De surcroît, débat organisé sans les membres du mouvement gilets jaunes. Aussi, la supercherie gouvernementale est politiquement démasquée et, surtout, furieusement dénoncée. La majorité des Gilets jaunes prône, dès l'annonce du projet, le boycott du Grand débat. Et la poursuite du combat.
À l'évidence, par l'instauration de ce Grand débat national, le gouvernement espère marginaliser le mouvement grâce à la participation massive de la population à cette mascarade. Rendant ainsi illégitime les modes d'action et les revendications exprimées par les Gilets jaunes « en dehors du cadre légal et institutionnel » étatique. Pourtant, cette stratégie de dévoiement institutionnel ne démobilise pas les Gilets Jaunes. Ni ne mobilise la « foule » citoyenne pour ce Grand débat. Bien au contraire.
Pour contrer les manœuvres de Macron, les Gilets jaunes décident d'organiser des contre-grands débats via des plateformes.
De fait, l'enjeu pour l'exécutif, avec ce grand débat, est de faire diversion, d'opposer, aux actes successifs des Gilets Jaunes, ses propres « actes », en l'occurrence des débats interminables dans de multiples villes, en lieu et place de combats inflexibles dans la Rue, dans les centres névralgiques de l'économie.
#En résumé, ce grand débat mis sur orbite par l'Astre jupitérien se place à des années lumières des préoccupations des Gilets Jaunes. Qui plus est, un débat marqué au sceau de la coutumière condescendance macronienne, cette touche personnelle émaillée de petites phrases dégoulinantes de mépris de classe, sa marque de fabrique.
Avant le lancement du Grand débat, dans sa « lettre aux Français », Macron ouvre le bal du « débat » sur une symphonie bourgeoise bien connue du peuple : l'éternel refrain de l'imposture joué par les classes dominantes pour endormir le peuple, anesthésier son combat. Dès la première note, Macron invite le peuple à se précipiter sur la scène « consultative démocratique » mise à sa disposition dans les mairies afin de s'adonner à la rédaction soignée des cahiers de doléances, ce nouveau sésame politique censé réconcilier la grande nation française « irresponsablement » déchirée par des conflits sociaux par la faute des revendications inconscientes des Gilets jaunes.
En outre, dans sa souveraine missive dictée par la Finance, sur les quatre thèmes soigneusement présélectionnés, afin de circonscrire le débat ou plutôt de poursuivre sa politique antisociale pour laquelle il a été élu par l'oligarchie financière, les dépenses publiques occupent une place de choix, la place du roi : celle du Capital. Ce n'est pas innocent. Par la focalisation sur ce thème, Macron oriente d'emblée subrepticement le débat vers la sempiternelle obsession de la bourgeoisie : la réduction des dépenses publiques. Or, les Gilets jaunes, rouges de colère, tout comme tous les travailleurs en col bleu et les salariés en col blanc, s'opposent dûment et durement à la réduction des dépenses publiques, autrement dit à la destruction des services publics.
« Nous ne pouvons, quoi qu'il en soit, poursuivre les baisses d'impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique », martèle Macron, déjà en 2019, le chef de l'exécutif de l'exécution capitale de la politique sociale. Autrement dit, résolu à maintenir le cap, le gouvernement Macron est contraint par le capital à poursuivre sa politique antisociale : remboursement prioritaire de la dette, réformes des retraites, du chômage, des aides sociales et plus généralement des services publics avec réduction des effectifs et précarisation et flexibilisation des conditions de travail, etc.
Ainsi, selon Macron, « il n'y a pas de questions interdites » mais pourtant les thèmes abordés lors de cette Consultation nationale sont soigneusement présélectionnés par le gouvernement. Aussi, le « Grand débat national » sera donc limité aux thèmes suivants proposés aux « citoyens » sélectionnés pour leur esprit politiquement correct, respectueux des institutions démocratiques : 1- la fiscalité et les dépenses publiques, 2- l'organisation de l'Etat et des services publics, 3- la transition écologique, 4- la démocratie et la citoyenneté.
Force est de constater que ce grand débat n'était qu'une farce. Et les revendications des Gilets jaunes ne rentraient aucunement dans le cadre de ce débat national aux thèmes politiquement orientés, éloignés des préoccupations vitales du mouvement. De là s'explique la persistance inébranlable de la mobilisation des Gilets jaunes, soutenue massivement par la majorité de la population. Selon divers sondages, 52% de la population n'ont pas participé au grand débat.
En tout état de cause, le jour J, dans la France démocratique, le 15 janvier 2019, le premier « grand débat » national du gouvernement Macron se déroule d'entrée de jeu sous état de siège, dans un climat de guerre civile larvée.
Inauguré dans la commune de Grand-Bourgtheroulde, dans un climat de sécurisation impressionnant : centre bouclé, marché annulé, manifestations interdites de 8 heures à 23 heures, interdiction de port de Gilet jaune sous peine d'amende de 135 euros, le « Grand débat » dévoile aussitôt son caractère fallacieux et répressif.
En effet, par la dimension institutionnelle bourgeoise des lieux où sont conviés exclusivement les notabilités municipales, aussi bien par le choix restrictif des thèmes traités, le « Grand débat » s'apparente à une réception mondaine. En outre, le débat est interdit aux Gilets jaunes, tenus militairement à distance. Au reste, dès le matin, lors de ce débat inaugural, la police procède à l'interpellation de deux Gilets jaunes pour avoir brandi une banderole portant une inscription hautement symbolique : « Manu arrête tes macronneries, tu ne vas pas réussir à nous endormir avec ton grand débat ».
À Besançon se tient le 19 janvier 2019 le grand débat, organisé par le délégué général de LREM Stanislas Guérini. Les Gilets jaunes sont interdits de participation au débat. En réaction, une cinquantaine de gilets jaunes forcent l'entrée de la salle pour interpeller le patron de LREM. Un des Gilets jaunes lance, pour dénoncer la supercherie de cette discussion :
« Il y a une colère et vous n'ouvrez même pas la porte à la classe ouvrière, aux gens qui se battent et qui travaillent tous les jours ! »
Khider Mesloub


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