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Quand Tebboune et Xi Jinping «partagent le sel»
De la route du sel à la route de la soie
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 07 - 2023

Depuis la nuit des temps, les Hommes ont partout survécu grâce au troc de marchandises lors des échanges commerciaux qu'ils effectuaient entre eux, par route, avant la découverte des voies maritimes. « La route du sel », parmi les plus anciennes en Afrique est aujourd'hui revisitée pour faire jonction avec la toute autre ancienne voie commerciale en Asie, « la route de la soie » réhabilitée par la Chine.
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune en visite d'Etat en Chine et le Président chinois Xi Jinping ont « partagé le sel », ce qui, selon l'expression populaire, symbolise l'amitié et la fraternité, après le partage d'un repas et d'un moment de convivialité.
« La route du sel »
Au Maghreb, « la route du sel », appelée « Ayri » en berbère, est parmi les plus anciennes routes au Sahara, faisant la jonction entre le grand désert du Ténéré à l'Ouest (dans le prolongement du Tassili n'Ajjer) et le grand erg de Bilma (Niger) à l'Est, où se trouvaient les gisements de sel. Les caravanes de sel à dos de chameaux des Touareg ont permis aux Berbères et autres populations du Sahara de vivre depuis l'antiquité dans la bonne entente et la paix, grâce au troc de sel, de dattes, contre les graines de céréales comme le millet et le sorgho, répandues dans le Sud de l'Afrique.
La grande traversée durait neuf mois pour les caravaniers, qui, chargés de mil et de produits de l'Aïr (Niger) à dos de chameaux parcouraient entre 1.200 à 1.500 km, pour atteindre les gisements de sel de Bilma (Niger). Ils traversaient le Ténéré aller-retour en 35 jours environs. La caravane du sel appelée encore « Tarlam » ou « la file de chameaux », traversait aussi le Mali, devenu un carrefour important de la route du sel, faisant de Tombouctou et de Bamako des villes florissantes.
Lors de ce long parcours, les caravaniers devaient faire face aux bandits de grand chemin qui voulaient s'emparer de leurs marchandises. Avec l'arrivée des colonisateurs français, l'insécurité deviendra encore plus menaçante et les caravaniers ont dû faire appel à des méharistes pour leur servir d'escorte. Puis les Français exigèrent des Touareg toujours plus de dommages en nature (bétail) et ils réquisitionnaient les chameaux pour toutes sortes d'opérations de transport.
La société targuie est ainsi attaquée dans les fondements de ses structures économiques et sociales, ce qui allait entraîner des révoltes des populations, comme celle des Sénoussistes, dirigée par Kaocen contre l'occupation française en décembre 1916 à Agadèz. Ce qui va mettre fin provisoirement à ces caravanes qui ne reprendront qu'en 1920 mais leur importance va augmenter. « En 1988, 5.000 dromadaires parvenaient à Bilma », selon une étude publiée par le site de recherches Persée dans un article sur « Les révoltes des Touareg du Niger (1916-17). Il existait aussi d'autres routes du Sel comme celle de Siwa en Egypte reliant « Theghaza-Taoudeni » à Tombouctou (Mali).
Les mines de Taoudéni sont réputées pour leur sel gemme contenant de l'iode. « Azalaï, nom donné par les Touareg à ces caravanes de dromadaires qui traversent le désert depuis des siècles, font vivre encore beaucoup de familles. Malgré tous les dangers du désert, les guerres, les mineurs continuent de se rendre, comme avant, dans les mines de Taoudéni, pour y déterrer ce que l'on appelle là-bas l'or blanc ».
« La route de l'or » : Une mesure
de sel pour une mesure de metal jaune
Le Sahara a connu aussi « la route de l'or » en provenance du Soudan. « De Bilad es-Soudan, il affluait vers les cités, destiné à la frappe de la monnaie et à l'apparat. Il venait par des pistes caravanières et les chameliers convoyeurs
évitaient les coupeurs de route, les bêtes sauvages, les grandes étendues de sable, la soif et la mort certaine. Ce métal précieux faisant l'objet de convoitises et servait de trésor de guerre » relate l'écrivain et journaliste Mohamed Balhi dans « La route de l'or », commerce transsaharien, royaumes et civilisations ». L'Algérie, le Mali et le Ghana ont fait partie de cette mythique route de l'or, qui était aussi celle du sel et des esclaves et qui a fait la richesse et la puissance de nombreux royaumes et de dynasties du Maghreb et de l'Afrique. Elles vont disparaître avec le déclin de la route de l'or dès le 16ème siècle après l'arrivée des navigateurs espagnols et portugais qui va marquer la naissance du commerce maritime. Tout comme pour le sel, il y avait aussi plusieurs routes de l'or. Selon des historiens, cités par M. Balhi, ce sont les relations entre l'Etat berbère ibadite de Tahert (actuelle Tiaret, ancienne capitale de la dynastie des Rostémides – 8ème – 9èmesiècles) et les royaumes du Soudan occidental qui ont permis de développer le commerce de l'or. (P.18).
Le Touat est devenu un véritable carrefour des échanges entre l'Afrique du Nord et le Sud de l'Afrique. Des oasis du Touat, une route directe descendait, à travers le désert de Tanezrouft (le pays de la soif). Des historiens signalent aussi une autre route transsaharienne, partant de Touggourt et débouchant sur Tombouctou. Cette piste était encore empruntée au début du XXème siècle par les caravaniers qui s'enfonçaient vers le Soudan, « le pays des Noirs et de l'or », en convoyant à dos de chameaux le sel qu'ils troquaient contre l'or, « à raison d'une mesure de sel pour une mesure de métal précieux ». Tant que les peuples africains vivaient de l'échange équitable de leurs produits, l'égalité et la paix régnaient. Mais la colonisation va tout bouleverser avec la naissance des premiers empires coloniaux portugais et espagnols grâce à leurs découvertes des voies maritimes reliant l'Europe à l'Afrique, l'Asie et l'Amérique. Les comptoirs portugais ont été installés jusqu'en Chine, où Macao, a été un territoire colonial portugais jusqu'en 1999 tout comme l'ile de Hong Kong occupé par le Royaume-Uni en 1841 et qui sera restitué à la Chine en 1997.
Avec le partage impérialiste du monde conclu à la fin de la 1ère Guerre mondiale, les armées coloniales, feront main basse sur les mines d'or, les matières premières et les ressources naturelles. Les peuples qui se sont libérés de cette occupation après des luttes et des guerres sanglantes, redessinent aujourd'hui les nouvelles routes du sel.
La Transsaharienne ou la nouvelle
route du sel
La route transsaharienne, qui relie l'Afrique du Nord à l'Afrique de l'Ouest, d'Alger à Lagos, appelée aussi « route de l'Unité africaine » longue de 9.400 kilomètres, regroupant six pays (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) est achevée à 90 %.) Ce corridor commercial transafricain, soutenu par l'Algérie et l'Union africaine, va servir à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui vise une intégration économique d'un continent de plus de 1,3 milliard d'habitants.
La route transsaharienne appelée aussi «route du sel» est un ancien projet lancé en 1970 par l'Algérie sous Houari Boumediene, mais qui est tombé dans l'oubli avant d'être déterré. Elle permettra de désenclaver plus de 400 millions d'Africains en facilitant les échanges commerciaux et l'intégration économique des six pays africains adhérant à ce méga projet, Selon le ministre algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, l'Etat algérien attache une grande importance à « ce projet considéré comme l'un des plus structurants du continent que l'Union africaine a adopté ». Comme l'ont fait leurs ancêtres qui parcouraient « la route du sel » et « la route de l'or » les Africains veulent aujourd'hui faire revivre les échanges directs entre eux, sans passer par les capitales européennes. Après les indépendances politiques, le continent doit achever son indépendance économique, sans laquelle il ne peut mener une politique souveraine. Mais cette politique souverainiste ne passe-t-elle pas aussi par des échanges effectués dans les monnaies locales des pays africains en se délestant de celles de leurs anciens occupants (Franc CFA, Euro, Dollar, Livre sterling) ou encore en adoptant une monnaie africaine commune comme projetait de le faire le Président Maamar El Guedafi, assassiné par les anciens et nouveaux colonisateurs, pour l'en empêcher ? Cette question ne peut être évacuée car elle conditionne la réussite des projets de politique commune africaine. La dé-dollarisation en cours par les pays du groupe BRICS qui prépare une nouvelle monnaie d'échange international à la place du dollar, devrait servir d'exemple aux pays africains. Pour contourner les sanctions occidentales imposées à la Russie, victime d'une guerre de l'OTAN par Ukraine interposée, les pays du BRICS ont dû recourir au paiement dans leurs monnaies respectives et même parfois en faisant appel au troc.
De la Transsaharienne à « la route
de la soie »
Cette infrastructure continentale permettra de stabiliser les populations, notamment par la création d'emplois, le soutien à l'agriculture, à l'industrialisation. Ce qui permettra de faire reculer la faim, la pauvreté, de combattre les réseaux de terrorisme et de migrations clandestines, dont se servent les réseaux mafieux et criminels organisés en Afrique et au niveau international, pour tirer profit de la détresse d'êtres humains laissés sur « les routes de la mort ».
A suivre
Houria Ait Kaci


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