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« Les femmes de ma famille étaient Aurésiennes »
Entretien avec Laure Morali :
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 12 - 2024

Laure Morali originaire de Bretagne en France, installée depuis une vingtaine d'années au Québec, porte en elle une mémoire particulière. Celle qui marque sa poésie et avec laquelle elle renoue avec le pays de soleil et de légendes des femmes de sa famille originaire des Aurès.
Bonjour Laure, question classique pour entrer dans le vif du sujet : Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
Laure Morali : J'écris depuis que je sais tracer des lettres sur des feuilles de papier... J'avais un carnet d'écriture quand j'étais à l'école primaire. Ce carnet était mon confident le plus fiable (il avait un cadenas !). J'ai continué par la suite.
Quels ont été vos poètes inspirateurs ou mentors ?
À l'âge de treize ans, j'ai lu le poète Yvon Le Men qui résidait dans les Côtes-du-Nord en Bretagne, comme moi. Il avait publié son premier recueil, Vie, à l'âge de 17 ans. Il m'a inspirée. Une fois jeune adulte, je l'ai contacté et il a joué pour moi un rôle de mentor en m'encourageant à aller au bout de certains projets de livre comme La route des vents. Un récit poétique paru aux éditions de La Part commune en Bretagne en 2002. Aujourd'hui, à Montréal, je suis proche de poètes comme Louise Dupré, Joséphine Bacon, Ouanessa Younsi...
Vos multiples racines ont certainement donné un cachet particulier à votre écriture ?
Je suis née à Lyon, où mes parents se sont rencontrés, mais j'ai grandi en Bretagne dès l'âge de trois ans. Du côté de ma mère, ma famille est originaire de Bretagne et des Vosges, tandis que du côté de mon père, elle vient d'Algérie. Mon grand-père paternel est né à Tébessa, ma grand-mère à Khenchela, et leurs ancêtres étaient respectivement originaires de Tripoli (Libye) et de Khenchela. Les femmes du côté paternel étaient auresiennes. À mon arrivée au Québec, dans ma jeune vingtaine, j'ai découvert les Innus, et passé des mois avec eux dans la forêt subarctique. Mes racines mêlent l'iode de Bretagne, les sources chaudes de l'Aurès et les effluves des forêts subarctiques.
Que savez-vous de la région de votre grand-mère, mémoire, transmission, inspiration ?
Je n'en sais que ce qu'elle transportait sur elle : sa douceur, sa force, ses parfums, sa cuisine... Quand je pense à l'Aurès, je le vois à travers les yeux de l'enfant que j'étais, lovée contre la peau de ma grand-mère. Ma grand-mère était pour moi cette montagne. Mes parents ont choisi de me donner un prénom qui rappellerait à mon père un parfum de son enfance : le laurier. La transmission passe beaucoup par les sensations et la musicalité des noms.
Vous évoquiez dans un entretien son eau de Cologne, les couleurs du fruit du pays, ses bracelets en forme de serpent... une mémoire lointaine et pourtant si proche.
L'enfance, c'est la mémoire que l'on transporte avec soi partout, tout le temps. Comme je le dis dans le prologue d'Orange sanguine : « mon grand-père m'offrait la terre dans un fruit ». Mes grands-parents m'ont nourrie de fruits rouges, de pain azyme, de fèves, de pâtisseries aux dattes...
Votre poésie est une jonction entre le ciel et la terre, le soleil et la mer, et porteuse de multiples voix, celle de la forêt, des femmes-paons...
J'ai grandi en Bretagne, sur une presqu'île où la mer, en se retirant, révélait chaque jour des paysages nouveaux à explorer, nourrissant la musique de mes poèmes. Les éléments naturels — vent, ressac, lune, marées — m'ont imprégnée, tout comme les histoires des paysages intérieurs portées par mes grands-parents. Bien que je n'aie jamais foulé la terre aurésienne, je ressens la transmission mystérieuse de ces lieux à travers les générations. Mon grand-père paternel, écrivain public à Tébessa, et mon grand-père maternel, peintre capable de capturer l'univers dans un coquillage, ont façonné ma sensibilité. Reliée à mes lignées, j'honore les ancêtres et je suis convaincue comme me l'a dit le poète Omar Taous de Goulmima que « le sang a son message ».
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