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Un destin brisé, dont le seul nom incarnait l'Algérie
Houari Boumediène
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 01 - 2025

Il y a 46 ans, le 27 décembre 1978 à 4 h 00 du matin, disparaissait le président Houari- Boumediène pour une raison à ce jour controversée, qui pose des questions, restées sans réponse, sauf à dire que c'est une maladie rare, une maladie dite de Walenström, mais que d'autres imputent à un assassinat, avec des supputations et des versions, non fondées à ce jour, d'empoisonnement.
Ce qui est réconfortant quand même c'est que les algériens se reconnaissent dans cette indiscipline et acceptent en même temps, cette « sévérité » , cet autoritarisme attribué à Boumediène, ce qui montre l'intelligence de ce peuple fier et noble, patriote et jaloux de son unité et de ses frontières ( n'en déplaise à un certain écrivain, aujourd'hui incarcéré .) Il fallait de la rigueur, de la fermeté, et ne pouvait en être autrement compte tenu de l'état dont se trouvait le territoire à l'indépendance.
C'est la disparition du président qui reste en un éternel regret, car parti bien trop tôt, à peine âgé de 46 ans, et avec à peine treize années de pouvoir. Une action inachevée, un destin brisé, un amour fracassé entre le peuple et son président. C'est cette force mentale, cette rupture « charnelle », aujourd'hui encore, qui aura galvanisé plus encore, l'aura dont bénéficie Boumediène qui, et ce n'est plus à démontrer, aimait plus que tout, son peuple. Rares sont les présidents de pays qui seraient partis sans laisser une postérité, sans laisser un patrimoine, une maison, un véhicule, des avoirs financiers. Lui est parti sans rien laisser ! Rien ! Seulement, son intégrité, son honnêteté, son action pour le pays et pour le peuple et puis aussi, un nom prestigieux, qui restera pour l'éternité dans le coeur et dans l'esprit algérien. Et à ce titre, l'opinion publique se pose la question de savoir, à la cadence où le président menait le pays, que serait-il devenu si Boumediène avait vécu plusieurs années encore ?
Oui, il a tout donné au pays, sa jeunesse, sa vie, sans pratiquement jamais de congé, jamais de repos, un infatigable « bosseur », à la hauteur de sa noble tâche. Que ce soit son enfance (il avait 13 ans lors du massacre du 8 mai 1945), sa jeunesse, sa maturité, la guerre, l'armée, et la présidence , autant d' étapes qui ont toujours été pleins de patriotisme, d'amour pour le pays et pour le peuple, de privations, de volontariat et de luttes contre la colonisation. Il n'y a jamais eu de défaillance.
Faut-il parler des quelques malheureux 650 dinars retrouvés sur son compote CCP ? Des frais de voyage pris à sa charge lorsque son frère est allé le voir à l'hôpital de Moscou ? De son refus de faire plaisir à sa mère qui lui demandait de libérer son autre fils du service national ? De son minuscule F3 qu'il occupait avec son épouse ? De dire qu'il n'avait même pas de permis de conduire ? De son intransigeance de voir ses proches bénéficier de quelque faveur que ce soit parce qu'il était le président ? De son refus de signer l'arrêté d'exécution de ceux qui ont attenté à sa vie, le 26 avril 1968, et qui ont été condamnés à mort par la justice ?
Quel président au monde aurait agit de la sorte pour tous ces faits ? Oui, Boumediène est parti la tête haute, en respectant son esprit, son caractère égalitaire, mais sans rien laisser matériellement parlant à ses proches, à sa famille.
Ce qui reste de nos jours, outre son nom, les hommages rendus à sa mémoire, les couronnes de fleurs au pied de sa tombe, les rares baptèmes à son nom de quelques édifices, il reste en concret, une simple vieille maisonnette de ses parents, lieu où il a vu le jour, un certain 28 août 1932 à Hasseinia, au douar Béni Addi, à quelques dizaines de kms de Guelma. Cette petite maison en tuiles de fellah, avec 2 pièces et une cuisine, a été pendant des décennies laissée à l'abandon, aux aléas des hivers rudes et au soleil frappant. Une autre haute autorité que lui, n'aurait sans aucun doute pas hésité à refaire construire cette maison, à la rendre imposante et haute en étages, à redessiner un beau et grand jardin arboré. Lui, n'a rien fait de tout cela. Et tel qu'on connaît la personne, cette idée ne lui a certainement jamais traversé l'esprit. Cet état d'esprit me revient en lisant ce qu'avait dit Samia Boukharouba, sa nièce qui lui a dernièrement consacré un livre, et qu'ainsi relate : « Mon père (le frère de Boumediène) avait une ferme à Béni Adi dans notre village natal. Pour travailler la terre, il avait acheté un tracteur à crédit pensant bien faire, mais le président Boumediène, l'a sommé de céder la ferme dans le cadre de la nationalisation des biens de l'Etat. Mon père s'est opposé lui signifiant qu'il était père de famille de neuf personnes et le président de lui répondre, qu'il était soumis comme tout citoyen sans une faveur, sans un traitement spécial ».
Ce témoignage révèle si besoin est, toute l'intégrité, le sens du patriotisme et de la responsabilité de Boumediène, ces valeurs lues dans les récits, dans les témoignages, dans les anecdotes et plus nous avançons, et plus force est reconnaître que cet homme était unique, une légende réelle, une belle légende pour l'Algérie, ce qui d'ailleurs faisait dire au journal Le Monde sous la plume de Jean Lacouture que : « L'Algérie était passée de la situation de vestige d'un empire détruit à celle d'Etat en chantier, puis à celle de nation-pilote du développement autoritaire, sous la férule de ce fils de fellah qui avait préféré d'abord l'exil à la colonisation, puis l'implacable combat et, avait été, le jour de l'indépendance venu, le seul des leaders de la résistance algérienne à signer en langue arabe les textes émancipateurs. »
Pour rendre hommage à la mémoire du président Boumediène, et suite aux nombreuses doléances des uns et des autres, pour la préservation des lieux, de cette humble maisonnette, faite de pierres et de tuiles, pour rendre hommage, notamment sur les pages Facebook, des groupes de personnes, des algériens, continuent d'écrire, d'échanger et de commenter ce qu'aura été la vie de Boumediène en maintiennent depuis des années, ce rappel de mémoire.
Pour rendre également hommage, les responsables locaux de Guelma avaient lancé des travaux de réhabilitation de cette demeure avec la mise en place d'une stèle à l'effigie du président et d'un espace clos, genre musée, où sont exposés des objets de collection, des photos, des souvenirs et autres matériels qui rappellent la vie du défunt. La demeure avait été rattachée au Musée du Moudjahed de Guelma et donc à la direction de Wilaya. Outre l'aménagement des abords, la restauration du bâti, un mur de clôture avait été également construit pour la protection des lieux qui, en leur temps, avaient été inaugurés par les autorités civiles et militaires, à l'immense joie des villageois et des proches du président. Hélas, quatre ans après, des dégâts en maçonnerie sont apparus, les piliers de l'enceinte se sont affaissés, menaçant de s'écrouler et d'entraîner avec eux toute la clôture. Une bien triste image offerte aux visiteurs qui venaient de loin pour voir cette demeure et les souvenirs à l'intérieur, compte tenu de leur affection, de leur attachement au président. C'est ce que l'on voit aujourd'hui. Les causes de cet affaissement ne sont pas connues. S'agit-il de négligence, de défaillance, de « bâclage » des travaux, de malfaçons, de non-sécurisation ou d'absence de renforcement des soubassements, compte tenu du dénivelé et de la pente du terrain, à cet endroit ? N'empêche que ce qui a été réalisé était parti d'une louable intention et avec un but de contribution à l'histoire du pays et qui a coûté assez cher au Trésor public. C'est surtout le visu actuel qui interpelle.
Juste pour ce volet de la question, est-il normal d'avoir laissé pendant près de quatre ans, dans cet état d'affaissement, d'un visible abandon et de n'avoir pas repris immédiatement les travaux, peut-être mal faits, ou non conformes aux exigences géologiques du terrain ? L'image médiocre que donne l'état actuel des lieux n'est pas du tout à la hauteur, ni du président Boumediène ni de la responsabilité et de la conscience, que l'on imagine patriotique et saine, des responsables du secteur. Alors pourquoi ce laisser-aller ? Pourquoi depuis quatre ans , rien n'a été fait ? Faudrait-il que le président Tebboune se déplace jusque là, pour que cet espace prenne, comme par miracle, un tout autre visage ? Voire que même des arbres verront le jour, que la route refaite , qu'un éclairage installé ?
Ce qui est désolant, c'est qu'en cet anniversaire de la mort de Boumediène, (27 décembre 1978), une délégation de personnes, possédant une fonction d'autorité, s'est déplacée sur les lieux, pour hisser le drapeau national, réciter la Fatiha de notre Saint Coran, et inévitablement a vu et a constaté les dégâts lamentables. Quatre ans d'abandon ! Une médiocrité, qui n'est pas un « succès ! »
Par ailleurs, selon une rumeur, non vérifiée, les proches du défunt président auraient été contactés, auraient été approchés pour que ce soit cédé juridiquement, cette maison et ses abords (?). Toujours selon cette rumeur, la famille de Boumediène aurait, évidemment, refusé une telle demande aussi inconcevable, moralement parlant. Comment peut-on arriver à ce stade du « profit ? » Comment peut-on prendre en « otage » cette famille, la pousser à « donner » cette maison afin que des travaux soient entrepris ? Irresponsable et intolérable si cette rumeur est confirmée. Les patriotes algériens, les Moudjahidines, leurs enfants, les hauts responsables, la Haute autorité de l'Etat, ne peuvent tolérer ce genre de procédé. De cela, la famille Boukharouba en est consciente. Personne au monde n'a le droit de toucher aux symboles, ni à la pensée nationaliste et citoyenne de l'Algérie.
Devant ce regrettable état de chose et ces circonstances d'anniversaire de décès, il est urgent primordial de reprendre les travaux de restauration, plus efficaces, et d'être très exigeants quant au choix des artisans-maçons, qui devront faire preuve de conscience professionnelle, de compétence et d'expérience. Et ne pas écarter le fait que ce genre de travaux revient très chers, à plusieurs coups de millions de dinars. A défaut faudrait-il lancer une cagnotte nationale, faire contribuer les citoyens qui souhaiteraient participer financièrement à la remise en état de cette modeste maison ? Modeste oui, mais immense symbole aux yeux du monde tant la personnalité et le nom de Boumediène, ont depuis longtemps traversé les pays et frappé les consciences.


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