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Pour la réhabilitation de la Cour des comptes en hibernation, comme institution de prévention et non de coercition Face aux tensions budgétaires en Algérie
L'économie algérienne dépendant de 98% de ses recettes en devises de Sonatrach avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures, selon les statistiques douanières pour plus de 65/70% des exportations hors hydrocarbures, y compris les dérivés de 7 milliards de dollars en 2020, 5 en 2023 et 4,60 en 2024, risque de connaitre de vises tensions budgétaires avec des recettes qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, à 50 en 2023, entre 43/44 milliards de dollars en 2024 pour un cours moyen de 75 dollars et en cas d'un cours moyen en 2025 de 60 dollars, et d'une cotation dollar euro 1,13 à 1,14 dollar un euro, environ 35 milliards de dollars. Et ce, face à un déficit budgétaire source d'inflation qui est passé selon la loi de Finances 2025 de 63,60 milliards de dollars contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022, l'équilibre budgétaire pour 2025 nécessitant selon le FMI un baril entre 140/150 dollars. D'où l'importance d'une plus grande rigueur budgétaire, de la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption et c'est dans ce cadre que rentre le rôle de la Cour des comptes en hibernation depuis de longues années qui devra avoir pour mission essentielle de servir avant tout comme institution de conseil, de prévision et de correction afin de protéger les gestionnaires contre les délits d'initiés et non comme outil de coercition car lorsque le mal est fait cela est déjà trop tard. Elle doit viser à favoriser une saine gestion et une utilisation performante des moyens et des ressources publics par les entités contrôlées. Par ailleurs, selon les rapports du premier ministère (source APS), l'assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor durant les trente dernières années à fin 2020, et cela a continué entre 20221/2024, 250 milliards de dollars et uniquement les réévaluations de projets durant les dix dernières années, plus de 60 milliards de dollars, cela est intolérable. Concernant les responsabilités, il y a lieu de tenir compte que l'Algérie est toujours en transition : ni économie de marché, ni économie planifiée. C'est cette interminable transition qui explique les difficultés de régulation, posant d'ailleurs la problématique de la responsabilité du manager de l'entreprise publique en cas d'interférences du politique devant protéger le manager public ne devant pas confondre erreur de gestion et corruption, les managers prenant de moins en moins d'initiatives et devant donc dépénaliser l'acte de gestion. Car , force est de reconnaître qu'en ce mois de mai 2025, Sonatrach, et l'ANP et les services de sécurité constituent la colonne vertébrale de la Nation et l'économie algérienne est toujours de nature publique avec une gestion administrée renvoyant à l'urgence d'une véritable décentralisation, afin de favoriser le développement fondé sur une société plus participative devant faire passer les collectivités locales providences à des collectivités locales managers. 3.- C'est que le manque de transparence des comptes ne date pas d'aujourd'hui. J'ai eu à le constater par des enquêtés sur le terrain, loin des bureaux climatisés des bureaucrates, concrètement lors des audits dont les résolutions ont été soit non appliquées ou très partiellement car s'attaquent à de puissants intérêts, durant ma longue carrière au service de l'Etat, que j'ai eu à diriger, assisté de nombreux experts : l'audit sur Sonatrach entre 1974 et 1976, le bilan de l'industrialisation 1977-1978, le premier audit pour le comité central du FLN sur le secteur privé entre 1979 et 1980, trois audits entre 1982/1983 en relation avec la présidence de l'époque au moment où j'étais haut magistrat premier conseiller et directeur générale des études économiques à la Cour des comptes entre 1980/1983, le ministère de l'Intérieur, les 31 walis et le ministère de l'Habitat sur l'efficacité des programmes de construction de logements et d'infrastructures, sur les surestaries au niveau des ports et les programmes de développement des wilayas, l'audit sur l'emploi et les salaires pour le compte de la présidence de la République (2008), l'audit, assisté des cadres de Sonatrach, d'experts indépendants et du bureau d'études Ernst &-Young, «Le prix des carburants et la politiques des subventions des produits énergétiques», dont j'ai présenté personnellement les axes devant les députés (APN) de l'époque,(Ministère Energie, 8 volumes, 780 pages-Alger 2008), l'audit «Pétrole et gaz de schiste, opportunités et risques et les axes de la transition énergétique en 2015». Concernant Sonatrach et les différents audits que j'ai eu à diriger avec des experts, assisté des cadres du ministère de l'Energie et de Sonatrach, il nous a été difficile de cerner avec exactitude la structure des coûts, tant du baril de pétrole que du MBTU du gaz arrivé aux ports, faute de comptabilités analytiques précises surtout de comptes physico-financiers par sections, car Sonatrach additionne des prix administrés au niveau interne et des prix de marché au niveau international à travers les comptes de transfert , donnant des comptes consolidés qui ne permettent pas d'analyser la réelle efficience de chaque unité. 4.- Face aux tensions budgétaires 2025 , l''Algérie, possède des marges de manœuvres, avec 70 milliards de dollars de réserves de change fin 2024 et une dette extérieure moins de 1,5% du PIB mais ayant de nombreux besoins pour relancer l'économie et satisfaire les besoins croissants de sa population, devant réaliser de profondes réformes pour attirer les IDE. Mais attention à l'utopie des réserves de change, l'expérience ayant montré que cela est une condition nécessaire mais non suffisante sans un développement durable en rappelant que l'encours des réserves de change est passé de 194,01 milliards de dollars (Mds USD) en 2013 à 114,14 Mds USD en 2016, puis 45, 3 Mds USD à la fin 2021, à 60,944 milliards de dollars en 2022, à 68,988 Mds USD à la fin 2023 toujours grâce aux recettes des hydrocarbures. L'urgence est d'avoir des stratégies d'adaptation, si elle veut éviter sa marginalisation et ce face au nouveau monde en transformation qui devrait connaître un profond bouleversement géostratégique marqué par la transition énergétique et numérique. L'objectif stratégique est d'asseoir la moralité des institutions afin de réaliser la transition d'une économie de rente à une économie de production de biens et services basée sur la bonne gouvernance et la connaissance étant le fondement de tout processus de développement, comme l'ont démontré tous les prix Nobel de sciences économiques. Devant s'attaquer à l'essence, le grand problème est la moralisation, un phénomène analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun, dès le XIVe siècle, qui a montré que l'immoralité des dirigeants avec comme impact la corruption gangrenant toute la société, a pour effet la décadence de toute société. Acteur stratégique de la région méditerranéenne et africaine , possédant toutes les potentialités, surtout une jeunesse dynamique, espérons pour l'Algérie, face aux nouvelles tensions géostratégiques et aux tensions budgétaires internes , un sursaut national pour un avenir meilleur grâce à une meilleure gestion et un large front national anti-crise ,en tolérant toute les sensibilités car le plus grand ignorant est celui qui prétend tout savoir, Front que j'ai préconisé il y a 13 années, lors d'une conférence devant les membres du gouvernement et les cadres de la Nation fin novembre 2012 au Club des Pins à Alger. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités Expert international