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L'économie algérienne fortement tributaire de la rente des hydrocarbures
Energie
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 04 - 2025

L'objet de cette présente contribution est de montrer, et ce pour éviter toutes mauvaises interprétations, toutes les données provenant des sources officielles algériennes et des institutions internationales, l'impact à la fois de la décision de l'OPEP+ du 3 mars 2025 de procéder à un retour progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils quotidiens à partir du 1er avril 2025 », ce qui a conduit à une chute des cours dont la cotation a été, le 6 mars 2025, sous la barre des 70 dollars, et dans la matinée du 7 mars 2025, à 70,41 dollars le Brent et 67,29 dollars le Wit ; et pour le prix de cession du gaz naturel, après avoir dépassé les 50 dollars le mégawatt/heure, est coté, du 05/07 mars 2025 (source bourse), à 42,27 dollars, en n'oubliant pas la stratégie du président américain de ramener le cours entre 50/60 dollars. Mais le facteur déterminant sera l'évolution de la croissance de l'économie mondiale, notamment celle de la Chine. Dès lors, quel impact dès en cas de baisse du cours des hydrocarbures sur l'Algérie ? Mais qui touchera tous les pays à forte population mono- exportateur et dont la consommation intérieure est forte et les exportations relativement faibles ?
Selon les données jointes au communiqué de l'Opep, la production algérienne connaîtra une augmentation en avril 2025 pour atteindre 911.000 barils par jour, contre 13 millions pour les USA, 10/11 millions barils jour pour la Russie et l'Arabie saoudite dont 55% exportation et 45% pour la consommation intérieure, les exportations actuelles étant d'environ 480.000 -500.000 barils jour .pour le pétrole et sur plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux, environ 50 milliards ayant connu, selon le site spécialisé en Energie International Attaqa du 20 février 2025, une baisse à 98,41 milliards de mètres cubes en 2024, contre 105,24 milliards de mètres cubes en 2023. Aussi, cette augmentation modérée pour l'Algérie ne compensera pas la baisse des cours. Les recettes de Sonatrach sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, à 50 en 2023 , probablement entre 43/44 milliards de dollars en 2024, où le cours moyen a été entre 75/77 dollars le baril. Si le cours venait à être entre 55/60 dollars, pour le volume actuel de production. Avec ce qui donnerait moins de 40 milliards de dollars de recettes en devises de Sonatrach et en cas de 50 dollars les recettes seraient d'environ 30 milliards de dollars. Cela impactera forcément, sauf attrait massif de l'investissement direct étranger, le taux de croissance tiré essentiellement par la dépendance publique directement et indirectement via la rente des hydrocarbures à 75/80% et donc, sur les équilibres financiers de l'Algérie qui doit être attentive aux impacts de la décision récente de l'OPEP+, car gouverner c'est prévoir afin d'éviter les discours euphoriques ayant conduit aux scénarios des années passées que nul algérien ne souhaite.
D'où l'importance d'une nouvelle politique énergétique reposant sur un Mix énergétique, efficacité énergétique devant revoir toute la politique de construction de l'habitat où il faut un climatiseur par pièce, existant de nouveaux matériaux de construction économisant 30/40% d'énergie, le développement des énergies renouvelables pour la consommation intérieure, le développement de l'hydrogène pour l'exportation et un accroissement de la production pour compenser cette baisse des prix. L'on devra tenir compte des nouveaux enjeux énergétiques mondiaux de la forte concurrence, notamment en plus de l'entrée de nouveaux producteurs en Afrique, de l'accroissement des exportations américaines en direction de l'Europe et éventuellement du gaz russe en cas de la résolution du conflit en Ukraine, l'Algérie ayant profité de ce conflit où sa part est passée de 10/12% entre 2019/2022 à plus de 19% entre 2023/2024. Car face à une pression démographique, plus de 45 millions d'habitants s'orientant vers plus de 50 à l'horizon 2030, il faut créer 350.000/400.000 empois par an, qui s'ajoute au taux de chômage actuel évalué en 2024, selon les institutions internationales à plus de 14% de la population active, l'ONS du gouvernement donnant septembre 2024 à 12,7%, nécessitant 8/9% de taux de croissance sur plusieurs années. C'est une loi économique, les grands projets hautement capitalistiques annoncés par le gouvernement s'ils venaient à se réaliser dans les délais impartis, n'atteindront leur seuil de rentabilité que dans 5/7 années à partir de leur première année de fonctionnement, et pour les PMI/PME que dans 2/3 années, c'est-à-dire, à l'horizon 2028/2032 et sans retard et surcoûts. Or, Sonatrach avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 67% , ce segment étant passé de 6,9 milliards de dollars en 2022, à 5,01 milliards de dollars en 2023 et, selon les estimations de l'ONS, durant le premier semestre 2024, allant vers 4,2 milliards de dollars en 2024, procurent 97/98% des recettes en devises du pays. Pour pouvoir exporter, il faut des entreprises compétitives devant dresser la balane devises seul critère pertinent pour évaluer la performance hors hydrocarbures, devant prendre en compte les matières premières en importées en devises, les subventions accordées, notamment pour le gaz, 20% du prix international pour certains segment, sidérurgie-ciment, la bonification du coût du transport et des taux d'intérêt.
Selon le Premier ministère (rapport officiel rendu public par l'agence APS), l'assainissement des entreprises publiques avec une désindustrialisation qui selon un rapport officiel du ministère de l'industrie représente en 2023 environ 4% du PIB contre plus de 17% vers les années 1978, (source APS) ont coûté au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020, ces assainissements ayant continué entre 2023/2024, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ, faute de maîtrise de la gestion. Nous assistons à une extension de la sphère informelle où le montant de la circulation fiduciaire hors circuit bancaire a ainsi atteint 8026,19 milliards de dinars à fin septembre 2023, au cours de 135 dinars un dollars soit 59,45 milliards de dollars contre 54,75 milliards de dollars à fin décembre 2022 contrôlant 33,99%, de la masse monétaire en circulation (source banque d'Algérie). D'où l'urgence d'avoir une plus grande budgétaire, où selon le FMI pour les lois de finances de 2024-2025 entre budget d'équipement et de fonctionnement nécessitent pour l'équilibre 140 dollars avec un fort déficit budgétaire, le cours de 60 et 70 dollars retenus dans la loi de finances, prix fiscal et prix du marché étant un artifice comptable. Au cours de 134 dinars un dollar, le déficit budgétaire est passé de 30,50 milliards de dollars en 2022, à 46,04 milliards de dollars en 2024 et une prévision de 63,60 milliards de dollars pour 2025. Et la solutions face à ces tensions serait de puiser dans les réserves de change évaluées fin 2024 à 70 milliards de dollars et la facilité serait de recourir à une restriction non ciblée des importations accentuant les pénuries et donc l'inflation qui en 2023 a augmenté de 9% ou s'ajoute 5,2% entre octobre 2023 à septembre 2024 (source ONS), dans la mesure où le taux d'intégration entreprises publiques et privés en 2O24 ne dépasse pas 15% ou encore au dérapage du dinar pour couvrir artificiellement une fraction du déficit budgétaire et à la planche à billets qui aurait un impact sur le processus inflationniste déjà élevé, menaçant la cohésion sociale.
En conclusion, la baisse des cours aura forcément un impact sur l'accentuation de la distorsion du taux de change du dinar officiel corrélé, selon nos calculs, à plus de 70% aux recettes des hydrocarbures par rapport à celui du marché parallèle, où le 04 mars 2025 le cours officiel de l'euro étant à 135,02 dinars pour l'achat et à 135,03 dinars pour la vente et celui du marché parallèle, l'euro s'échange à 250 dinars algériens à l'achat et grimpe à 252 dinars à la vente, soit un écart de 86,66% contre 20/30% entre 2000/2005. Aussi, avec une dépense prévisionnelle, selon la loi de Finances pour 2025 de 128 milliards de dollars, s'impose une planification stratégique et une plus grande rigueur budgétaire dans la dépense. En bref, le poids dans les relations internationales repose sur une économie performante, étant à l'aube d'une profonde reconfiguration du pouvoir économique mondial.
Abderrahmane Mebtoul
Pr des Universités, Dr d'Etat


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