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« Islamistes » et « berbéristes » prennent l'Algérie en tenaille
Bras de fer identitaire
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 05 - 2025

La funeste prestation de Mohamed Amine Belghit, sur la chaîne de propagande des EAU Emirati «Sky News Arabia», a réactivé la mortifère dualité ethnico-religieuse activée par les deux bras armés du colonialisme et de l'impérialisme : les islamistes et les berbéristes.
Une chose est sûre : avant que le groupe fasciste-terroriste du MAK n'en fasse sa stratégie de guerre contre le peuple algérien, la seule fois où la question identitaire kabyle a été soulevée, ce fut en 1949, au sein de la Fédération de France du PPA-MTLD, par le berbériste impénitent, Rachid Ali Yahia (de son vrai nom Mohand Sid-Ali Yahia, né le 29 janvier 1928 dans la ville turque de Bordj Menaïl – Bordj en turc veut dire Fort). En lien avec Ali Laïmèche et Ouali Bennaï, il labourait le terrain identitaire et ethnique, selon les préceptes de la manipulation politique, en organisant une mythologie de l'Histoire des populations vivant encore sous le joug colonial. L'idéologie berbériste a toujours décrit, selon une conception complotiste de l'histoire, cet anecdotique événement de 1949 comme une «crise berbériste». Autrement dit, une cabale ourdie contre les «Kabyles», authentiques défenseurs de la pureté identitaire berbère de l'Algérie, selon les thuriféraires du berbérisme ethniciste; en somme une conspiration menée contre les «Kabyles» pour leur supposé atavique esprit démocratique, dangereux pour l'Algérie indépendante.
Cela étant, les deux bras armés du colonialisme, islamistes et berbéristes, accompagnés des pseudo-ONG de la société civile, sont les partenaires privilégiés des puissances impérialistes, qui les instrumentalisent à des fins géostratégiques pour s'attaquer insidieusement aux peuples abandonnés au charlatanisme et à la mythologie par les pouvoirs publics des pays concernés. Si les dirigeants de ces organisations extrémistes sont douillettement hébergés dans les pays occidentaux, où ils bénéficient d'une scandaleuse immunité et d'un cadre gratifiant de « révolutionnaires », lorsqu'ils ne sont pas récompensés de titres glorifiants, il n'en demeure pas moins que leur laboratoire international est situé au royaume de la famille Alaouite : c'est le passage obligé de ces clans « islamistes » et « berbéristes ».
Globalement, ces deux approches identitaires (trans) nationales inconciliables s'appuient sur des fondements religieux fantasmés ou ethniques archaïques, issus directement de l'ancien mode de production suranné, qui a survécu dans une forme de contiguïté contre-nature avec le nouveau mode de production capitaliste embryonnaire, implanté à l'origine par les colonisateurs français, mais ensuite imparfaitement développé et perfectionné par plusieurs dirigeants algériens postindépendance, plus soucieux d'échafauder un fondement culturel ou cultuel que de bâtir des fondations économiques et politiques solides, permettant d'impulser le développement des forces productives. C'est probablement l'une des conséquences de l'atrocité du colonialisme français, décrit déjà par Patricia M.E Lorcin, en 2005, dans « Kabyles, Arabes, Français, Identités coloniales », qui explore le cheminement par lequel les différences ethniques et les particularités culturelles ont été développées et utilisées en tant qu'instruments de contrôle social. Elle démontre comment l'idéologie raciale, qui se développait en Europe, a eu une influence majeure sur les stéréotypes ethniques en Algérie (le bon « Kabyle » et le mauvais « arabe »), à l'époque coloniale.
C'est donc ces deux mouvances rétrogrades et fascisantes du pacte colonial, dépourvues d'une conception moderne de l'identité nationale et de l'Etat-nation, qui organisent le harcèlement et l'assiègement totalitaire et tentaculaire du pays par ses entités tribales à caractère religieux ou ethnique, matérialisées par leurs outrancières revendications identitaires et religieuses, afin de tenter de sauvegarder vainement leurs mœurs surannées (islamique ou berbériste). Outils des régressions nationales, ils ne cessent d'organiser des embuscades politiques au peuple algérien, au moyen des valeurs archaïques mixées par les ennemis de l'Algérie, pour dévoyer tout mouvement politique citoyen conscient et émancipateur, subvertir toute contestation sociale porteuse de progrès.
La mobilisation pour la libération de l'Algérie n'avait ni caractère religieux islamique, ni tonalité tribale-berbériste. Elle arborait une orientation politique anticoloniale universaliste. Ce n'est pas pour rien qu'Alger était considéré, dans le monde entier, comme étant la Mecque des « Révolutionnaires »! Les combattants algériens, qui avaient réussi à terrasser le système colonial, ne luttaient ni pour une Dawla islamiya, ni pour une mythologique Confédération amazighiya. Ni Frantz Fanon, ni Fernand Yveton, ni Raymonde Peschard, ni Hélène Cuenat et leurs camarades n'ont combattu l'hydre coloniale pour une Dawla islamiya, ni pour une mythologique Confédération amazighiya, appelée « Tamazgha ».
Une chose est sûre, contrairement aux assertions manipulatoires des deux mouvances islamiste et berbériste, la Révolution algérienne universelle, qui a offert la liberté à la nation, et même au-delà, n'avait aucune «dimension religieuse», ni aucune orientation tribale berbériste. La preuve par l'hymne national Qassaman, qui ne contient aucune référence « islamiste », ni, à plus forte raison, aucune référence amazighe, ni aucune rhétorique berbériste.
Qassaman :
« Par les foudres qui anéantissent, par les flots de sang pur et sains, par les drapeaux flottants au vent, sur les hauts djebels orgueilleux et fiers, nous jurons nous être révoltés pour vivre ou pour mourir, et nous avons juré de mourir pour que vive l'Algérie !
Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !
Nous sommes des soldats pour la justice, et, pour notre indépendance, nous avons commencé le combat. Nous n'avons obéi à nulle injonction en nous soulevant. Le bruit des tirs a été à notre mesure, et le crépitement des mitrailleuses : notre chant favori. Et nous avons juré de mourir pour que vive l'Algérie !
Témoignez ! Témoignez ! Témoignez ! Sur nos héros nous bâtirons la gloire, et sur nos corps nous monterons à l'immortalité; sur nos âmes, nous construirons une armée, et de notre espoir nous lèverons l'étendard.
Front de la Libération, nous t'avons prêté serment et nous avons juré de mourir pour que vive l'Algérie ! Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !Le cri de la patrie monte des champs de bataille. Ecoutez-le et répondez à son appel. Ecrivez-le dans le sang des martyrs, et dictez-le aux générations futures. Nous t'avons donné la main, ô gloire, et nous avons juré de mourir pour que vive l'Algérie !
Témoignez ! Témoignez ! Témoignez ! »
Pour conclure. Par-delà ces deux approches rétrogrades, « islamiste » et « berbériste », vectrices de division, l'Algérie, à l'instar de toutes les nations développées, doit s'atteler à cimenter son identité nationale algérienne sur des fondements résolument modernes, appuyés sur des réalités contemporaines sociales, des déterminismes sociaux résolument tournés vers l'avenir. Il en va de la survie de l'Algérie prise en tenaille par ces forces rétrogrades et obscurantistes, à caractère religieux et ethnique, les islamistes et les berbéristes, ces deux mouvances qui viennent de rallumer la guerre fratricide par la réactivation de leur roman national fantasmé archaïque et anachronique.
Suite et fin…
Par Khider Mesloub


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