Rien ne peut justifier la libération du pseudo-écrivain, fraîchement «franco algérianisé», Boualem sansal, quelque que soit la nature des raisons invoquées ou encore, toute forme d'influence, pression, voire de chantage d'où qu'il vienne. La clarté et la force de l'affirmation ne laissent de place à aucun doute. Il serait, par conséquent illusoire de penser pouvoir faire plier le pouvoir algérien dans l'exclusivité de ses compétences judiciaires liées à sa souveraineté nationale. Pour qui comprends, peu de mots suffisent. A la cacophonie et au va-en-guerre qui entourent de l'autre côté, cette affaire, est venu se greffer un scénario fantaisiste sur fond d'intrigues rocambolesques au sujet d'un auto -proclamé influenceur mais qui, dans la réalité, n'est qu'un sinistre individu porteur d'un double chapeau, celui de vulgaire membre d'une organisation islamiste terroriste (Rachad) et de sbire au service d'intérêts étrangers. Un scénario à travers lequel on tente de mettre en cause les autorités algériennes dans leurs rapports avec des cyberactivistes algériens installés en France. Le comble du politiquement incorrect et du paradoxe sélectif se manifeste dans le fait que la France officielle, d'un côté, refuse de remettre aux autorités algériennes un ancien ministre (Bouchouareb) corrompu et des algériens membres d'organisations terroristes (Rachad et Mak) condamnés et recherchés par la justice dans le cadre de mandats d'arrêt internationaux dont, justement, l'énergumène Boukhors et de l'autre côté, sans gêne aucune et toute honte bue, demande la libération du pseudo-écrivain. Une demande qui, avec le temps, a pris, carrément forme, d'une injonction d'Etat à Etat. Une stupidité politico-diplomatique qui masque très mal la résurgence d'un ressentiment longtemps contenu à relents nostalgiques d'une époque révolue, d'une rupture consommée et non digérée. La persistance à vouloir coûte que coûte récupérer le pseudo-écrivain Sansal et protéger l'auto-proclamé influenceur Boukhors et au-delà, faire pareil avec le renégat Kamal Daoud qui incarne l'un des nouveaux visages de la trahison post-coloniale, participe d'une démarche de mise au pas héritée d'une époque, largement, révolue, qu'une certaine classe politique extrémiste et de véreux politicards refusent encore et toujours de reconnaître. Il appartient, aujourd'hui, au pouvoir algérien de tirer avantage de cette parenthèse conflictuelle cyclique pour repenser la stratégie relationnelle avec la France et l'adapter aux seules exigences des intérêts fondamentaux de la nation. Face à cette kyrielle de critiques et et de positionnements indécents, il ne s'agit pas de s'en émouvoir et s'en inquiéter mais au contraire, il faut savoir en tirer profit pour faire la part des choses, de déceler le vrai du faux, l'apparent du caché et asseoir une approche diplomatique digne d'une Algérie nouvelle forte, imposante et surtout inébranlable, débarrassée des tergiversations diplomatiques du passé. En définitive, la lenteur enregistrée ces derniers mois dans les réponses aux nombreuses demandes d'extradition d'Algériens installés en France et qualifiés par la justice algérienne de terroristes était annonciatrice, dès le départ, d'un refus systématique de remise aux autorités algériennes des mis en cause. Une manière de discréditer la justice et le régime algériens sous couvert de dispositions juridiques inappropriées en matière terroriste et de scrupules diplomatiques mal placés pour la circonstance et d'avoir sous emprise des algériens vulnérables prêts à piétiner leurs propres compatriotes, à trahir leur nation pour le moindre gain, le plus petit avantage matériel ou administratif. Khaled Ziari – Ancien haut