Lors d'une conférence de presse tenue à l'Assemblée nationale, Thomas Portes, député de Seine-Saint-Denis (3e circonscription), élu du groupe La France insoumise – Nouveau Front Populaire, a fermement dénoncé «le climat raciste qui règne dans le pays», qu'il estime alimenté par certains responsables politiques, à la suite de l'assassinat de Hichem Miraoui. «Le parquet national antiterroriste – et on s'en félicite – a été saisi suite au meurtre d'Hichem Miraoui», a déclaré l'élu, qualifiant cet acte de «terroriste». Il a présenté ses condoléances à la famille de la victime, tout en inscrivant ce crime dans une série de violences racistes récentes. Thomas Portes a énuméré plusieurs faits survenus ces dernières semaines : coups de feu contre une association franco-magrébine à Val-de-Mortau (8 mars), menaces de mort contre un chauffeur de bus musulman à Grenoble (13 mars), agressions racistes, profanations de lieux de culte et meurtres à caractère raciste, jusqu'au «meurtre abominable» de Miraoui ce week-end. «Tout cela s'inscrit dans un contexte politique où des responsables créent ce climat, alimentent un racisme d'atmosphère», a-t-il accusé, visant en premier lieu le ministre de l'Intérieur Bruno Rétailleau. Il a dénoncé une parole publique décomplexée relayée selon lui par les chaînes du groupe Bolloré et certains élus d'extrême droite. L'élu a insisté sur le profil du meurtrier présumé : «Cet homme-là a diffusé avant et après son assassinat des vidéos racistes. Il a retweeté Philippe Vardon, Gilbert Collard, Racheline... L'assassinat de ce week-end a été directement inspiré par les idées du Rassemblement national». Face à cette situation, Thomas Portes a annoncé le dépôt d'une commission d'enquête parlementaire sur les groupuscules d'extrême droite : «Nous avons aujourd'hui des gens qui, dans le pays, passent à l'acte». Il a également évoqué le meurtre de Djamel Bendjaballah, «écrasé à trois reprises devant sa fille de 10 ans par un militant d'extrême droite membre des Patriotes français, dans un silence glaçant du pouvoir politique». «Bruno Rétailleau est un incendiaire qui fait mine de s'insurger du racisme alors qu'il l'alimente chaque jour. Tant qu'il sera à la tête du ministère de l'Intérieur, des gens seront en danger dans ce pays», a conclu Thomas Portes.n