Les matchs de l'équipe nationale de football continuent de susciter, après tant d'années, des commentaires, des analyses, des critiques et souvent une parfaite satisfaction. La machine à débat prend ce plaisir à s'emballer. Des noms de jeunes joueurs nationaux ou bi nationaux apparaissent, ils suscitent les regards des recruteurs, pas seulement par rapport au nombre de buts inscrits mais aussi sur une combinaison complexe de facteurs liés aux performances individuelles, aux besoins tactiques, à l'état physique, à l'expérience internationale, aux relations avec les clubs... Une équipe nationale déterminée Dans ce tourbillon d'avis, le sélectionneur assume, résiste et décide qui doit être convoqué, qui doit rester ou qui doit partir. Le dernier match amical face à l'équipe nationale du Rwanda a répondu à ces quelques questions à travers les réalisations de buts par Youcef Belaili en première période à la 28e minute et par Jaouan Hadjam en seconde mi-temps qui réussira à doubler la mise, suite à un joli travail collectif avec Mahrez 58e. La série de remplaçants de joueurs, si elle ne permet pas de confirmer la bonne stratégie, invite les acteurs à veiller sur la bonne communication pour coordonner et dominer le jeu. Ce premier match amical joué donc ce jeudi au stade Chahid Hamlaoui à Constantine a globalement permis au sélectionneur national Vladimir Petkovic de tirer des enseignements intéressants. Un test parfait pour la poursuite En seconde période, la sélection algérienne, malgré le réveil timide des rwandais, comme un courant puissant, irrésistible qui entraîne tout le monde vers le périmètre de vérité, c'est Benbout qui est mis à l'épreuve en réussissant à détourner en corner ou à boxer la balle pour l'éloigner des 18 mètres, a l'image de nombreuses tentatives qui auraient pu être vite exploitées par des attaquants excités par un besoin d'inscrire un but. Ces excitations désorientent les balles tirées des 30 mètres par les déménageurs des zones dangereuses, mais menaçantes à de rares situations. Les hommes de Adel Amrouche ne reculent pas mais exploitent la moindre occasion pour freiner les contre-attaques des Verts qui offrent un jeu admirablement construit qui pousse les coéquipiers de Riyad Mahrez à poursuivre leur domination. C'est un match prometteur pour la poursuite du match amical face et notamment pour les duels officiels Coupe d'Afrique des Nations et Coupe du Monde qui arrivent. Les notes d'un confrère Très actif, précis dans ses projections, le latéral a sans doute livré sa prestation la plus convaincante sous le maillot national, récoltant une note méritée de 8,5. Côté évaluation, plusieurs éléments se sont illustrés. Yassine Maza, titularisé par Petkovic, a fait forte impression dans l'animation offensive, obtenant la note de 8 grâce à sa créativité et sa justesse dans les transmissions. Boudaoui, au milieu, a rayonné par son volume de jeu (7,5), tandis que Benbot, impérial dans ses sorties, a rassuré derrière (7). Bensebaini, Tougai et Bentaleb ont chacun livré une copie solide (7). Seul bémol : Baghdad Bounedjah, en manque d'efficacité, a été le moins en vue (5,5). Avec cette victoire, l'Algérie confirme sa bonne dynamique sous Petkovic. La déclaration du sélectionneur algérien Vladimir Petkovic s'est exprimé en conférence de presse avec franchise et lucidité. Malgré le succès, le sélectionneur national n'a pas cherché à enjoliver la prestation des siens. Pour lui, ce match amical a avant tout servi de laboratoire, avec des enseignements à tirer sur le plan tactique, physique et mental. «Ce fut un match particulier et difficile. Ce n'était pas notre meilleur match», a-t-il d'emblée reconnu. Face à une équipe rwandaise bien organisée et particulièrement agressive dans les duels, les Verts ont dû faire preuve de patience et de pragmatisme. «Je félicite le Rwanda, qui a joué avec beaucoup d'agressivité et une bonne organisation. Nous devions faire circuler le ballon plus rapidement, c'est ce que j'ai demandé à mes joueurs», a ajouté le technicien helvético-bosnien. Petkovic a notamment insisté sur l'importance du rythme dans les transmissions, un aspect qu'il considère encore perfectible : «Si nous avions augmenté la vitesse des passes, nous aurions peut-être pu faire mieux. Nous l'avons fait par moments, et cela a donné quelques belles actions». Petkovic s'est réjoui de l'état d'esprit collectif : «Sur le plan psychologique, nous sommes très bons, et cela dure depuis quelques matchs. L'idée est de dominer l'adversaire et de gagner. Les joueurs l'ont bien compris, et ils le montrent sur le terrain comme à l'entraînement». Seule ombre au tableau : la blessure d'Amoura, dont la gravité restait à déterminer. «La seule mauvaise nouvelle, c'est la blessure d'Amoura. Nous évaluerons demain quels joueurs feront le déplacement avec nous en Suède».