A l'Ouest de l'Algérie, Oran, objet de cette contribution, au même titre qu'à l'Est le Constantinois, au entre la Kabylie, et les Hauts-Plateaux, au Sud devant tenir compte de l'immensité du territoire, Sud -est, Sud -centre et Sud- ouest, nous assistons à de grandes métropoles émergentes qui façonneront l'Algérie de demain, une et indivisible, au sein d 'un espace équilibré et solidaire. 1.- Oran, une longue histoire méditerranéenne Oran (en arabe Wahrâan), surnommée «la radieuse» (en arabe El-Bahia), est une ville portuaire de la Méditerranée, au nord-ouest de l'Algérie, et le chef-lieu de la wilaya du même nom, en bordure du golfe d'Oran, se trouvant à 432 km à l'ouest de la capitale Alger. Bon nombre d'historiens rappellent que le nom «Wahran» (Oran) vient du mot arabe «wahr» (lion) et de son duel (deux) Wahran (deux lions). La légende dit qu'à l'époque (vers l'an 900), il y avait encore des lions sur la montagne près d'Oran et qui, d'ailleurs, s'appelle «la Montagne des lions». Il existe devant la mairie d'Oran deux grandes statues symbolisant les deux lions en question. Oran aurait été créée en 902 par les marins andalous et a connu différentes occupations. D'où les conflits entre Omeyyades d'Espagne et Fatimides de Kairouan. En 1016, la ville devient Omeyyade, et en 1081, c'est l'avènement de l'empire almoravide. Avec le début du XIIIe siècle, c'est la constitution des royaumes de l'Est et de Tlemcen sur le corps de l'empire almohade, tandis qu'au Maroc, les Mérinides commencent à prendre du terrain sur l'autorité de l'empire. Le royaume zianide de Tlemcen, dont font partie Oran et sa province, est alors pris en étau entre les Hafsides de l'Est et les Mérinides de l'Ouest.. Durant toute cette période aussi, la ville d'Oran sera, tour à tour et plusieurs fois de suite, zeyanide, Mérinide, hafside. Le premier siège Mérinide d'Oran a lieu en 1296, et la dernière tentative des rois de l'Ouest de reprendre Oran a lieu en 1368 sous le roi zeyanide, Abou Hammou Moussa I. S'ensuit alors une longue période tragique marquée par des luttes intestines au sein du royaume de Tlemcen pour la succession au trône jusqu'en 1425, période du sultan hafside Abou Farès, qui reprend tout le Maghreb central… C'est sans doute à la faveur de ces dissensions et de ces déchirements continus, qui affaiblissent le royaume, que se fait la prise d'Oran par les Espagnols en 1509 après l'occupation de Mers el-Kébir. La première libération d'Oran s'est faite en 1705 par le Bey Bouchelaghem qui en fit le siège du beylik. Mais cette libération est de courte durée – puisque les Espagnols reprennent la ville – et prend fin le 8 octobre 1792. La ville est assiégée par Mohamed ben Othman, dit Mohamed El-Kébir, mais au cours de la première nuit du siège, un tremblement de terre détruit Oran. Le Bey propose un traité au roi Charles IV, et dès 1792, les Espagnols quittent définitivement Oran. En 1831, la ville, comme le reste du pays, devint colonie française. La ville a été préfecture du département d'Oran qui occupait tout l'Ouest. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 3 juillet 1940, la flotte française du gouvernement de Vichy, basée à Mers el-Kébir, fut bombardée par la flotte anglaise venant de Gibraltar. Le 8 novembre 1942, c'est au tour des Anglais et des Américains de débarquer, prélude au débarquement en Italie. Durant la guerre de Libération nationale, Oran, à l'instar de toutes les wilayas du pays, a payé un lourd tribut pour que l'Algérie retrouve sa souveraineté. 2.- Oran, une wilaya à fortes potentialités L'ambition d'Oran est de figurer au rang des grandes métropoles qui comptent à travers la Méditerranée, une ville attractive et créative. Le rôle d'Oran dans l'économie algérienne et dans la région-ouest est crucial, avec les nouvelles mutations mondiales où la concurrence internationale est vivace. La wilaya d'Oran compte 9 daïras avec une superficie de 2 114 km2, elle est bordée à l'est par la wilaya de Mostaganem, au sud-est par celle de Mascara, au sud-ouest par celle de Sidi Bel-Abbès et à l'ouest par celle d'Aïn Témouchent. La wilaya a un climat méditerranéen, son relief étant marqué notamment par une façade maritime composée de côtes rocheuses s'étalant des monts d'Arzew jusqu'à Mers el-Kebir à l'Ouest et du Cap Lindles jusqu'à Cap Sigal, limite administrative de la wilaya avec des plages sableuses de la basse plaine de Bousfer, les Andalouses et la baie d'Arzew. Le plateau d'Oran-Gdyel s'étend sur une vaste superficie, des piémonts du Murdjadjo jusqu'au Sahel d'Arzew, et la partie orientale de la plaine de la M'leta entre les piémonts sud de Tessala, les coteaux de la forêt de Moulay Ismaïl et la bordure immédiate de la grande Sebkha constituée par une dépression située à 80 mètres d'altitude d'une étendue dépassant les 30.000 ha (près du 6e de la surface de la wilaya). La wilaya recèle une superficie agricole utile de 90.271 ha, la superficie forestière s'étendant sur 41.260 ha et ses potentialités économiques sont l'agriculture, l'industrie, la pêche, les nouvelles technologies et le tourisme. Des campus comme l'USTO Mohamed-Boudiaf d'Oran, le pôle universitaire de Belgaid et différents centres de recherche peuvent servir de segment dynamisant pour la wilaya pour peu que la qualité l'emporte sur la quantité. La wilaya d'Oran aspire à se hisser au rang des grandes métropoles ; elle en a les potentialités. Elle est dotée d'infrastructures de base non négligeables (routes, ports, aéroport), abrite les plus grands complexes pétroliers et gaziers du pays, une côte attrayante sur la mer ; ce qui lui permet, sous condition d'une gestion optimale, d'offrir des conditions satisfaisantes à l'activité économique et commerciale. Pr des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul