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Comment la diplomatie peut-elle être une solution à l'immigration clandestine ? Du désespoir à l'espoir : l'alternative algérienne pour mettre fin au phénomène des harraga
Le phénomène des harraga, ou immigration illégale, s'impose aujourd'hui comme une problématique mondiale qui transcende les frontières, les continents et les époques. Il s'agit d'un moyen ultime auquel certains individus ont recours pour fuir leur patrie d'origine, dans l'espoir de trouver, dans un pays étranger, de meilleures conditions de vie : avantages économiques, sécurité, et services sociaux, qui peuvent être meilleurs. Ce phénomène constitue une forme de rébellion, car il est interdit et criminalisé par la loi dans tous les pays du monde. Il est nécessaire d'enquêter sur ses causes et ses motivations, qui ont conduit à son aggravation et à son escalade, et même à son ampleur dangereuse en Algérie et dans de nombreux pays du monde. En effet, la situation impose désormais de redoubler d'efforts pour trouver des solutions urgentes et efficaces afin d'endiguer cette véritable tragédie, qui continue de faire de nouvelles victimes en mer et de briser le cœur de milliers de familles de harraga.Face à cette tragédie persistante, il devient impératif de renforcer les efforts à tous les niveaux local, régional et international, pour identifier des solutions durables, humaines et efficaces. Il s'agit non seulement de sauver des vies, mais aussi de restaurer l'espoir dans les sociétés d'origine, en particulier parmi les jeunes, principaux acteurs de cette migration clandestine. Vision stratégique et propositions pour stopper l'hémorragie de l'immigration clandestine Dans la société algérienne, par exemple, le phénomène de la harga s'est aggravé et s'est considérablement répandu, en raison de plusieurs facteurs qui ont contribué à sa gravité, dont le plus important est la crise politique, sécuritaire et économique que l'Algérie a connue dans les années 1990, dont les répercussions projettent encore leurs ombres à ce jour, En plus de l'influence des chaînes étrangères, des médias sociaux et de la domination de l'utilitarisme pragmatique, qui a poussé les jeunes à rechercher des moyens faciles et des profits rapides et abondants pour réaliser leurs rêves, après avoir perdu l'espoir d'acheter une voiture ou d'acquérir le dernier iPhone ! Mais si l'on examine les raisons de la propagation de ce phénomène, on constate qu'il est étroitement lié à la situation financière et sociale actuelle. On observe notamment le chômage, le manque d'opportunités d'obtenir un emploi décent ou encore la faiblesse des salaires qui ne couvrent pas les dépenses familiales élevées. De plus, le rejet des demandes de visa a aggravé la situation et a contribué de manière significative à faire grimper le taux d'immigration clandestine à des niveaux records. A noter que le coût des demandes de visa Schengen rejetées pour les Algériens a atteint 13 millions d'euros en 2023 et 15,7 millions d'euros en 2024, soit le montant le plus élevé jamais enregistré en Afrique ! Face à cette situation, le seul moyen d'atteindre l'Europe reste l'immigration clandestine, ou «harga», même si cela leur coûte la prison ou la mort. Les conséquences et les conséquences de l'immigration clandestine (harga) sont considérables et dévastatrices. En effet, la perte d'un individu ou d'une famille entière en mer n'est pas une mince affaire, mais une catastrophe à tous égards, quel que soit le caractère criminel de l'incident. Son impact sur les familles des victimes et sur la société algérienne est considérable, sans parler de sa résonance médiatique et de son interprétation à l'échelle internationale, ainsi que de son impact négatif sur le pays et les citoyens. Nous rappelons ici la parole du Tout-Puissant (Allah) dans la sourate Al-Ma'idah : « Quiconque sauve une vie, c'est comme s'il avait sauvé l'humanité entière ». Les pays et les peuples interagissent en fonction de leurs intérêts économiques, sécuritaires, sociaux et diplomatiques. Le monde est devenu un espace sans frontières, où les individus se déplacent d'un pays à l'autre pour acquérir des connaissances, trouver un emploi qui leur correspond et réponde à leurs ambitions, ou encore par amour de l'aventure et de la découverte, quel que soit leur pays d'origine, cette personne peut être un Américain souhaitant travailler dans les pays du Golfe, en Europe ou en Asie. Il peut aussi être originaire d'un pays en développement ou pauvre, ou d'un pays de tensions et de guerre, et souhaiter vivre une nouvelle expérience de vie en Amérique, en Europe ou dans le Golfe. Pour faire face à ce phénomène, de nombreux pays ont trouvé des solutions pour le sortir de son statut illégal et lui accorder un statut légal, et ce par l'importation et l'exportation de main d'œuvre compte tenu de la demande croissante des pays en main d'œuvre technique et non technique pour leurs ateliers et usines. En effet, certains pays ont pu établir de solides relations fraternelles, diplomatiques et économiques en exportant leur main-d'œuvre, en raison de la difficulté, du manque d'emplois ou de la rareté des postes liés à leur forte densité de population. Par conséquent, l'exportation et l'importation de main-d'œuvre peuvent être considérées comme la solution optimale au phénomène de l'immigration clandestine, permettant de sortir de ce tunnel obscur de manière sûre, selon le principe gagnant-gagnant. Pour l'Algérie, qui avance avec assurance et constance vers la croissance, et compte tenu des nombreux et divers chanties et ateliers ouverts dans tous les secteurs, il n'y a aucune crainte pour ses enfants s'ils voyagent, travaillent, s'efforcent, acquièrent une expérience mondiale et développent leurs compétences professionnelles dans d'autres pays plus développés, parce qu'ils y reviendront un jour, déterminés à transmettre leurs expériences et à participer au développement, au progrès, à la prospérité et au service de leur pays, qui, dans ce cas, serait la principale bénéficiaire... Il faut tenir compte du fait que les jeunes constituent une part importante de la population algérienne et que la plupart d'entre eux partagent le même rêve et la même ambition : voyager à l'étranger, sans même faire l'effort de trouver un emploi convenable chez eux. Comment l'Etat peut-il les aider dans cette situation ? Sans prendre de risques en mer. Même s'ils parviennent à surmonter les vagues dangereuses, l'autre côté de la mer n'est ni sûr ni sécurisé, et leur sort est inconnu. La diplomatie algérienne et l'immigration légale L'Etat doit intervenir pour inverser la tendance de l'immigration clandestine et assurer sa transformation en immigration légale. Cela passe par des négociations avec les pays qui recherchent de la main-d'œuvre étrangère. C'est ce que l'on observe dans de nombreux pays à travers le monde, pionniers de l'exportation de main-d'œuvre. La main-d'œuvre régulière contribue, d'une part, à préserver les droits des citoyens du pays d'accueil et, d'autre part, à générer des devises. La régularisation de l'emploi ...conclusion d'accords entre pays C'est ce que l'on constate en effet dans de nombreux pays arabes, africains et asiatiques, entre le ministère du Travail ou par l'intermédiaire des bureaux gouvernementaux spécialisés dans l'exportation de main-d'œuvre, et les pays qui ont un besoin urgent de main-d'œuvre, comme les pays du Golfe, ainsi que les pays de l'Union Européenne, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique et d'autres. A suivre… Mohamed Gahche Economiste et analyste politique