Moins d'une semaine après le drame qui a endeuillé l'Algérie, les premières sanctions sont tombées. Mardi, le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda (Alger), Rostom Mansouri, a annoncé, le placement en détention provisoire de quatre accusés dans l'affaire de la chute d'un bus dans l'Oued El-Harrach. «Le juge d'instruction, après avoir entendu les quatre accusés dans cette affaire, a ordonné leur placement en détention provisoire en attendant l'achèvement de l'enquête judiciaire», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse tenue au siège du tribunal. Rappelant que les faits remontent au 15 août 2025, lorsque le bus, en provenance de Réghaïa et se dirigeant vers Alger-centre en passant par la RN 5, a chuté du haut d'un pont, faisant 18 morts, dont 4 femmes, et 25 blessés. Il s'agit, a-t-il poursuivi, du chauffeur du bus (D.H.), poursuivi pour homicide involontaire et blessures involontaires commis au moyen d'un véhicule de transport en commun et mise en danger directe de la vie et de l'intégrité physique d'autrui par violation délibérée et manifeste des obligations de prudence et de sécurité, du receveur du bus (H.N.), qui est poursuivi pour homicide involontaire, blessures involontaires et mise en danger de la vie et de l'intégrité physique d'autrui. Du contrôleur technique des véhicules (B.J.), qui est poursuivi pour établissement délibéré d'un certificat comportant des faits matériellement inexacts et mise en danger de la vie d'autrui par violation délibérée des obligations de prudence et de sécurité et, enfin, du propriétaire du bus (H.R.), qui est, quant à lui, poursuivi pour utilisation d'un procès-verbal de contrôle technique comportant des faits matériellement inexacts, mettant ainsi en danger la vie d'autrui. Et d'ajouter, suite à l'accident, la brigade de lutte contre la grande criminalité, relevant de la deuxième division de la police judiciaire de Bab Ezzouar, a été chargée de mener une enquête préliminaire et les experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale (INCC/GN) commissionnés pour réaliser une expertise mécanique sur le bus. «L'enquête préliminaire avait mis en évidence des infractions intentionnelles manifestes liées au non-respect des obligations de sécurité et de prudence imposées par la loi, à commencer par la surcharge illégale, précisant que le bus transportait 45 passagers, une charge supérieure à sa capacité, ce qui relève de la responsabilité du chauffeur et du receveur», a-t-il encore indiqué. Faisant remarquer que l'enquête a également révélé que le bus n'était pas autorisé à circuler car faisant l'objet d'une décision d'immobilisation temporaire prise par la Direction des transports de la wilaya d'Alger.