Un international, attaquant de Sao Paulo, déclarait dans une interview : «Il y a une grande différence entre faire une faute et être un joueur méchant. Les fautes, parfois, font gagner des matchs. Je dirais même plus en faire ; c'est comprendre le jeu». L'élimination de la sélection algérienne A' de football ce samedi face au Soudan en match comptant pour les quarts de finale du CHAN-2024, offre sur un plateau de sujets, une occasion de lâcher quelques critiques sur un noyau qui n'a pas réussi à aller jusqu'au bout des ambitions. Sur ce coup, les fautes n'ont pas fait gagner les Verts. Le public Algérien retiendra, pour sa part, que les éléments de Bougherra n'ont pas connu de défaites, si ce n'est cette élimination aux tirs au but. L'autre fait mis en évidence par des professionnels est que le public valorise autant le talent que l'effort des joueurs, en l'occurrence le sacrifice et le travail consentis pour parvenir au résultat positif. La synthèse d'un supporter Cette élimination ? Tout le monde en parle, comme ce cadre gestionnaire, Ait Hocine, DRH d'une entreprise privée «lorsqu'il s'agit de notre équipe nationale, quel que soit le résultat, on exprime une forme de loyauté inconditionnelle et d'attachement au drapeau et à l'équipe de notre pays. Le soutien ne dépend pas des performances sportives, mais de l'appartenance et de l'identification nationale. Sachant que les choses ne sont pas souvent faciles pour le sélectionneur, le consultant ou encore le joueur». Le sélectionneur Madjid Bougherra s'explique... «C'est une fin de parcours prématurée pour l'Algérie». Après sa large victoire face à l'Ouganda (3-0), et après cette victoire, la tonalité alerte une fébrilité. Trois nuls consécutifs face à l'Afrique du Sud, la Guinée et le Niger menaçaient les ambitions des Verts. «On n'arrive plus à marque». Ce qui confirment la chute du niveau de performance. Voilà un scénario qui ne fallait surtout pas remettre sur la pelouse, conséquence d'une rencontre qui dérive. Bougherra, le sélectionneur, le reconnaît lors de sa conférence de presse «Il y a des situations où l'on doit aller au bout, surtout en première période. Mais le style du Soudan nous a dérangés : beaucoup de longs ballons, des joueurs puissants devant, un bloc compact et un gros pressing sur les seconds ballons. Pour construire le jeu, ça prenait du temps». Rapidement après la pause, les Algériens encaissent un premier but contre leur camp signé Ghazala (48e). L'égalisation de Bayazid (64e) n'a pas suffi ensuite pour surprendre les soudanais «Après l'égalisation, on était dans leur zone, mais ce n'était pas facile d'atteindre le but. Ils se battaient tous ensemble. Les joueurs ont fait leur maximum», déclarait Bougherra. «Je ne suis pas là pour m'excuser» Interrogé sur les conditions d'accueil et l'état des terrains, le sélectionneur a refusé de s'abriter derrière des excuses. «C'était le même cas pour tout le monde. Oui, Meziane a eu un souci à l'adducteur à cause d'un terrain dur, mais globalement, l'accueil a été très bon en Ouganda, au Kenya et ici en Tanzanie. C'est une bonne expérience, une bonne aventure», a-t-il souligné. On ne compte pas les tirs au but. On reste invaincu et ça veut dire qu'il y a quelque chose, même s'il manque toujours un petit détail. Al Hamdouli'Allah, je suis fier de mes joueurs», a conclu le coach, en appelant ses protégés à récupérer avant de retrouver leurs clubs. Une élimination cruelle, mais riche en enseignements, qui devra servir de base pour reconstruire en vue des prochaines échéances, avec la Coupe Arabe des Nations, prévue à Doha (Qatar) du 1er au 18 décembre prochain, où l'Algérie défendra son titre. Il annoncera que des enseignements ont été tirés, sans dire lesquels, mais ajoutera «ce CHAN nous a permis d'identifier les joueurs susceptibles d'être retenus. Il y aura sûrement plus de concurrence pour retenir les meilleurs».