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Il n'y a pas un problème de l'islam en France mais un problème de la France sioniste avec l'islam
Méthode pernicieuse
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 09 - 2025

De nos jours, tout est fait pour faire croire que l'Islam menacerait la France. Comme autrefois on prétendait que le stalinisme menaçait l'Occident, alors qu'il était le meilleur allié du capital transnational.
Ces trois dernières décennies, on a affaire à la même méthode pernicieuse employée par la classe dirigeante française et ses médias stipendiés : faire croire que la France serait menacée par l'islam.
Selon les thuriféraires du choc des civilisations, notamment Boualem Sansal et Kamel Daoud, biberonnés au sionisme islamophobe ou islamophobie sioniste, il y aurait une opposition fondamentale entre l'idéal occidental de démocratie né des Lumières, incarné par la France républicaine et laïque, et la civilisation islamique.
Cette thèse bourgeoise n'a aucun fondement historique, ni politique, ni social. Ce ne sont pas les religions qui dominent et façonnent le monde, mais les classes capitalistes. Encore moins l'idéologie démocratique parée de toutes les vertus. Pour preuve, aujourd'hui, les classes dominantes occidentales, en proie à une crise économique systémique, jettent elles-mêmes l'idéologie démocratique aux orties pour adopter l'idéologie fasciste, plus conforme à leurs intérêts gouvernementaux actuels.
Cela étant, quand des idéologies nauséabondes et des courants politiques réactionnaires, notamment fascistes ou islamistes, ressurgissent massivement au sein des sociétés, on peut être sûr que les classes dirigeantes sont à la manœuvre. Elles sont les principales inspiratrices et instigatrices du retour en force de la réaction, du fascisme. De manière générale, l'islam est souvent accusé de contenir des versets responsables des violences terroristes actuelles. Chercher dans le Coran l'explication des violences contemporaines au sein des sociétés musulmanes est une approche réductrice. Voire erronée. Certes l'islam contient des textes religieux légitimant la guerre sainte. Mais il en était de même du christianisme à son époque flamboyante où il régnait en maître absolu en Europe, notamment lors des croisades et des inquisitions. Il en était également de même de la Thora qui justifiait les guerres des juifs de l'époque antique contre les peuples cananéen, chaldéen, assyrien, babylonien ou égyptien. Et de nos jours contre les Palestiniens.
L'Islam n'a pas inventé la guerre juste, la guerre soutenue par Dieu, les massacres perpétrés en son nom. Aujourd'hui, en Palestine occupée les soldats juifs sionistes s'appuient sur les textes talmudiques foncièrement belliqueux pour légitimer leur guerre génocidaire contre les Palestiniens.
En réalité, de tout temps, les prétendues guerres de religion ont dissimulé d'autres enjeux des classes dirigeantes, y compris au Moyen Age, notamment en Europe lors des massacres des protestants par les catholiques, tout comme lors des croisades chrétiennes, ces expéditions terroristes menées en Orient contre les musulmans.
De nos jours, la majorité des violences sociales et politiques, en constante augmentation dans le monde, ne provient pas de l'intégrisme se couvrant de l'Islam. Pour preuve, au Moyen-Orient, l'Etat américain et l'Etat d'Israël ont tué infiniment plus de personnes que le terrorisme islamiste, au nom de la religion démocratique pour les Américains, et du messianique impérialiste judaïque en ce qui concerne les israéliens génocidaires.
Fondamentalement, contrairement à la théorie du choc des civilisations répandue notamment en France, la division du monde contemporain capitaliste ne se situe ni entre musulmans et non-musulmans, ni entre laïcs et religieux, ni entre partisans de la démocratie et de la dictature, entre Orient et Occident, mais entre exploiteurs et exploités, entre capitalistes et prolétaires. Pour revenir à la France, la classe dirigeante française prétend être l'ennemie invétérée de l'islam rétrograde, c'est-à-dire de l'islamisme. Or, en réalité, elle est la meilleure alliée des régimes islamistes les plus réactionnaires du monde, notamment l'Arabie saoudite, les Emirats du pétrole, le Pakistan et l'Indonésie. Et, aujourd'hui, du régime islamiste syrien dirigé par le terroriste djihadiste Al-Joulani, récemment accueilli en grande pompe à l'Elysée par le président Macron.
D'autre part, dans tous les pays arabes et africains où les armées impérialistes françaises sont intervenues pour éradiquer prétendument les fantomatiques mouvements intégristes islamistes, ces interventions ont, au contraire, favorisé leur création, œuvré à leur expansion.
En tout cas, de nos jours, cette campagne d'apeurement de l'islam permet de dévoyer l'attention des Français de la question sociale, de plus en plus explosive, justifiant et légitimant la politique sécuritaire et le durcissement de la répression policière, le contrôle militarisé des quartiers populaires à dominante musulmane. La stigmatisation des musulmans et la criminalisation de l'islam. Ces dernières années, tout est fait pour faire croire que la France serait menacée par l'islam. Car, selon certains médias, l'islam serait criminogène.
Récemment, le journal libéral Contrepoints n'a pas hésité d'écrire, se fondant sur le critère de la prétendue surreprésentation des «musulmans» dans les prisons françaises : «On pourrait donc se demander si l'islam n'est tout simplement pas criminogène». Cette opinion est partagée par de nombreux politiciens et journalistes français qui tirent un trait d'égalité entre l'insécurité dans les villes et les banlieues et la présence des musulmans.
Globalement, en France, en matière d'insécurité, le lien est systématiquement établi entre délinquance et islam. Insécurité et musulmans. Selon l'opinion publique française, relayée (ou instillée) massivement par les médias, les jeunes de culture familiale musulmane (Arabes maghrébins et Noirs subsahariens) sombreraient plus «naturellement» dans la délinquance que les jeunes issus de cultures familiales françaises ou européennes. En d'autres termes, selon les Français contemporains conditionnés par les médias inféodés aux puissants, la religion musulmane prédispose à la criminalité.
Or, tout au long des XIXe et XXe siècles, jusqu'aux années 1980, les institutions étatiques et éducatives françaises professaient qu'«un enseignement moral et religieux répandu dans nos villes et dans nos campagnes est l'un des moyens préventifs les plus efficaces contre l'expansion des vices qui portent aux actes coupables» (Alphonse Bérenger). Toute la société, de la famille aux dirigeants en passant par les enseignants, défendait l'idée selon laquelle «les religions en général (donc y compris l'islam) et le christianisme en particulier constituent un frein moral à la délinquance». Les religions paraissaient canaliser efficacement la délinquance. Voire prémunir contre toute déviance. Notamment l'islam dont les facultés d'inhibition des comportements déviants sont reconnues par tous les observateurs honnêtes.
Mieux. Historiquement, durant des siècles, du milieu à la fin du Moyen Âge, au cours du Siècle des Lumières, puis tout au long des XIXe et XXe siècles (1890 et 1990), des courants islamophiles ont œuvré au rapprochement entre musulmans et chrétiens. L'engouement pour l'islam a caractérisé une bonne partie de l'élite intellectuelle française et européenne. En effet, durant des siècles, en France, des intellectuels, religieux et laïcs, éprouvaient une réelle attirance pour l'islam. On peut parler de véritable islamophilie ou philo-islam (amour de l'islam).
On peut citer, en vrac, Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, écrivain célèbre, ancien ministre français des affaires étrangères, qui avait érigé Mohammed en modèle, Napoléon Bonaparte.
Ainsi, tout au long du XXème siècle, jusqu'aux années 1980, nombreux sont les intellectuels, religieux et laïcs, à éprouver une réelle attirance pour l'islam. On peut parler de véritable islamophilie. D'aucuns considéraient le monde musulman et l'islam en particulier comme le rempart contre la nouvelle civilisation consumériste occidentale caractérisée par le matérialisme, l'individualisme, le narcissisme, la pornographie.
Le basculement de perception et de perspective intervient au début des années 1980. L'un des premiers intellectuels français à critiquer et dénoncer cette islamophilie ambiante est Jacques Ellul. Ce savant issu de famille juive, mais converti au protestantisme, se disait bouleversé par l'islamophilie grandissante. Il considérait que la France faisait preuve d'une tolérance béate à l'égard de l'islam et des musulmans.
Dès ses premiers écrits islamophobes, Jacques Ellul présentait l'islam « comme une religion totalitaire fondée sur la notion de droit divin à caractère non évolutif ».
Dans la préface du livre de Bat Ye'or The Dhimmi. Jews and Christians under Islam (conditions des juifs et des chrétiens vivant dans une société musulmane), Jacques Ellul, sioniste notoire, pour inciter les Français à se méfier de l'islam « en raison de son inclination à dissoudre l'identité des non-musulmans », écrit : « Nous sommes avertis par-là de la façon dont seraient traités ceux qui y seraient absorbés ». Il affirmait que les textes coraniques conduisent à privilégier la guerre sainte, quand les conditions sont jugées favorables. Il accusait les jeunes musulmans des banlieues d'être le fer de lance de l'antisémitisme. De la judéophobie. L'islamophilie conduit à la judéophobie, répétait-il. Autrement dit, les juifs de France feraient les frais de l'islamophilie, à travers notamment l'antisionisme.
Selon Jacques Ellul, l'attirance pour l'islam a pour contrepartie inévitable un «certain mépris pour les juifs et le judaïsme». Selon ce sioniste invétéré, l'islamophilie conduit inévitablement à l'amenuisement de «la culpabilité envers le peuple juif » et, surtout, à l'effacement mémoriel de la shoah. Car, selon ce sioniste, «les Français islamophiles, laïcs ou chrétiens, en même temps qu'ils deviennent amis des musulmans ils deviennent automatiquement ennemis des Israéliens».
Sur le plan sécuritaire, jusqu'aux années 1980, une majorité de la population française s'accordait à expliquer la cause de la criminalité par la propagation de «l'irréligion généralisée» qui détruit «les principes traditionnels de la morale».
Aucune religion n'était associée à la délinquance, à la criminalité, au terrorisme. C'était une hérésie.
Au vrai, le renversement paradigmatique dans l'explication des causes de la criminalité intervient à la charnière des années 1980-1990, favorisé par la montée du racisme anti-Arabe et la flambée de l'islamophobie. Phénomènes xénophobes instillés par les médias, les organisations politiques de droite et d'extrême droite, manœuvrées par le sionisme.
Arezki Belkacimi


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