Référence mondiale en matière d'étude des génocides, l'Association internationale des spécialistes du génocide (IAGS) affirme dans une résolution adoptée le 31 août qu'Israël commet un génocide dans la bande de Gaza. Les chercheurs écrivent que depuis le 7 octobre 2023, plus de 59 000 Palestiniens ont été tués, dont des dizaines de milliers d'enfants, et 143 000 blessés, selon les chiffres onusiens cités. Ils soulignent que 90 % des habitations de Gaza ont été détruites et que la population a subi des déplacements forcés répétés. La résolution met aussi en avant les attaques contre les hôpitaux, écoles, journalistes et travailleurs humanitaires, la privation de nourriture, d'eau et de soins médicaux, ainsi que des déclarations explicites de dirigeants israéliens exprimant une « intention de détruire » les Palestiniens de Gaza. Les spécialistes rappellent que la Cour internationale de justice a estimé à trois reprises en 2024 qu'il était « plausible » qu'Israël commette un génocide et ordonné la levée des entraves à l'aide humanitaire. Ils soulignent également que la Cour pénale internationale a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. L'IAGS souligne que la destruction des écoles, universités, musées et bibliothèques menace l'existence même de l'identité palestinienne et que le ciblage massif des enfants correspond aux critères du génocide définis par la Convention de 1948. L'association appelle Israël à « cesser immédiatement » ces crimes et exhorte les Etats à agir pour faire respecter leurs obligations internationales, notamment en vertu de la Convention sur le génocide et du Statut de Rome. Pour les chercheurs, cette résolution constitue un tournant majeur : elle scelle le constat scientifique que les crimes commis à Gaza répondent aux critères du génocide, une réalité désormais « indéniable » que nul ne peut ignorer ou contester.