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Situation socio-économique de l'Algérie en 2024 et axes de redressement national 2025/2030
Le temps des réformes
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 09 - 2025

Il existe un théorème universel en sciences politiques : 20% d'action bien ciblées ont un impact de 80% sur la société ; par contre 80% d'actions mal ciblées que l'on voile par de l'activisme, ont un impact seulement que de 20%, et de faite, de vision stratégique avec des coûts financiers croissants.
1-La situation socio-économique de l'Algérie : quelques indicateurs économiques
La chute brutale de la rente des hydrocarbures vers les années 1990/1994 a conduit à une chute brutale du PIB et à la cessation de paiement. En 2024, la situation est différente avec des réserves de change selon le FMI, données provisoires, 67 milliards de dollars fin 2024, bien qu'en baisse et un endettement extérieur moins de 3% du PIB mais une structure économique presque équivalente, les recettes d'hydrocarbures représentant plus de 98% de recettes en devises avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour plus de 65%. Selon les notes de l'ONS les exportations hors-hydrocarbures ont atteint 5,81 milliards de dollars en 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023. En 2024, la baisse a continué avec 3,56 milliards en 2024 et durant le premier trimestre 2025, elles ont atteint 885 millions de dollars contre par rapport à la même période en 2024 de 982 millions de dollars s'orientent en tendance annuelle pour 2025 moins de 3,5 milliards de dollars. Selon la majorité des institutions internationales et des experts internationaux, il faut pour l'Algérie entre 2025-2030, un taux de croissance minimum, elle en a les potentialités, sous réserve de privilégier le continent Afrique (les échanges entre l'Algérie et l'Afrique en 2024 étant inférieures à 5% de ses échanges globaux) et d'une bonne gouvernance de 7/8% par an pour absorber un flux additionnel de demande d'emplois estimée entre 350.000/400.000, qui s'ajoute au taux de chômage actuel. Or, actuellement, c'est l'avis unanime, il n'existe pas une proportionnalité entre les dépenses en devises et dinars et le niveau du PIB : mauvaise allocation des ressources faute de planification stratégique devant s'adapter aux nouvelles filières mondiales dont les industries écologiques, l'ancien modèle étant périmée, mauvaise gestion, corruption ou les trois à la fois.
Selon l'ONS, le PIB en valeur nominal a atteint 36.103,5 milliards de dinars algériens en 2024 ( cours environ 130 dinars un dollar) , contre 33.678,7 milliards en 2023, enregistrant une croissance de 7,2%. Or, certains manquant de déontologie et de culture économique, ayant repris 7,2% induisant en erreur l'opinion publique, pas les experts avertis et les institutions internationales, alors que le taux de croissance réel comme le note l'ONS avec objectivité, a atteint 3,7 % en 2024, devant tenir compte de l'augmentation de 3,4 % de l'indice implicite des prix du PIB. Pour le FMI dans sa note du 30 juin 2025 pour 2024, le taux de croissance de l'Algérie a été de 3,6% avec une prévision de 3,5% pour 2025 mais sous réserve de la reprise des secteurs des hydrocarbures et des efforts de diversification économique, alors que le gouvernement table sur 4,5% dans sa loi de Finances 2025, une différence de taille. Selon l'ONS, en dépit des mesures adoptées pour freiner les importations, le déséquilibre des échanges extérieurs s'est accentué, les importations de biens et services ayant enregistré une hausse en volume de 11,9% et les exportations, une baisse globale de 2,4% en volume. L'économie algérienne dont le PIB est estimé par le FMI à environ 263,6 milliards de dollars, pour 2024 contre 247,6 milliards de dollars en 2023 et pour l'ONS, dans une note de septembre 2024 à 269,3 milliards de dollars pour 2024 (données non avalisées encore par le FMI et la BM) se classant 3e ou 4e, selon les projections, derrière l'Afrique du Sud, l'Egypte et le Nigéria, est dominée par le tertiaire (petits commerce pas les nouvelles technologies) et en 2024, le blocage étant systémique 85% des équipements et matières premières étant importés en devises, le taux d'intégration pour 2024 et certainement pour 2025 ne dépassant de 15%, ce qui explique que les récentes mesures de restriction des importations ont entraîné des pénuries et une sous-utilisation de l'appareil de production. En se focalisant sur la préservation des réserves de change, cette politique ne peut qu'amplifier le processus inflationniste dont l'indice de l'ONS doit être réactualisé, car ne reflétant pas la réalité, le besoin étant historiquement daté, ainsi que la révision du calcul du taux de chômage qui inclut les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques et les emplois-rente comme faire et refaire les trottoirs.
Plusieurs travaux de recherche opérationnels, suite à des enquêtes sur le terrain, sous ma direction pour les hautes autorités du pays et la direction de thèses de doctorat montrent que le PIB au sens mathématique est une matrice structurée en industrie agriculture services, etc. Pour le cas Algérie, en triangularisant la matrice (en l'inversant), il est démontré que plus de 70% de la croissance économique est irrigué par la dépense publique via les hydrocarbures, le secteur industriel public et privé représentant en 2024 moins de 5% du PIB et accessoirement par le déficit budgétaire (planche à billets). Il n'existe pas à l'instant «T» de corrélation entre le déficit ou l'excédent de la balance commerciale et la croissance du PIB, qui a été réévalué en Algérie d'environ 33% en 2023 en incluant une partie de la sphère informelle, un calcul objectif devant s'effectuer, non en valeur nominale mais en valeur réelle déflaté par l'indice des prix à la production. Cependant en dynamique T1, T2, Tn..., la théorie keynésienne qui a été appliquée par les pays développés nous apprend que tout déficit s'il existe un appareil de production en sous-utilisation peut relancer la demande à terme globale (investissement et consommation). En Algérie cette théorie ne s'applique pas, car ce n'est pas une question de demande, elle existe, mais de la faiblesse de l'offre. Comme n'existe pas de corrélation entre réserves de change qui sont des richesses virtuelles qu'il s'agit de transformer en richesses réelles, et la croissance du PIB comme en témoigne le cas des USA des réserves de change hors or très faible, le cas de la Chine étant un cas particulier relevant du travail grâce au dynamisme de ses entreprises compétitives au niveau international.
2. – Les axes du redressement national de l'Algérie 2025/2030 : réformes institutionnelles et économiques
L'économie algérienne a connu différentes formes d'organisation tant institutionnelles que des entreprises publiques de 1963 à ce jour, alors que le secteur industriel représente moins de 5% du PIB en 2024. Cette instabilité juridique et monétaire décourage les managers des entreprises publiques et privées et concourt à la méfiance des investisseurs étrangers. Or, la promotion de l'investissement national et étranger créateur de richesses passe par l'amélioration de l'environnement des affaires.
Le défi pour l'Algérie est que le patronat local du secteur d'Etat et du secteur privé se mobilise, aujourd'hui, plus que jamais, pour accroître l'investissement dans tous les secteurs et se déployer à travers tout le territoire national par l'amélioration de la productivité et la compétitivité de sorte que les entreprises algériennes résistent à la concurrence extérieure et que la production locale parte à la conquête de marchés extérieurs. L'Algérie face à une crise sans précédent qui touche toute la planète, devra mobiliser toutes les énergies et s'orienter vers une libéralisation maîtrisée, seule garantie d'un développement durable, au profit de tous les Algériens. Or, l'Algérie depuis des décennies est toujours en transition, faute d'une vision stratégique. La condition essentielle de réussite de la relance socio-économique dans le cadre d'une libéralisation maîtrisée, est d'avoir une méthode cohérente pour mettre en place de profondes réformes structurelles avec un planning réaliste daté. Tout d'abord le plan de relance doit tenir compte de la structuration de la société. La société algérienne comme toutes les sociétés humaines est structurée en fonction de plusieurs paramètres sociologiques: catégories d'âge, profession, sexe, statut social, statuts religieux, statut politique, anthropologie culturelle territoriale. Un système d'information fiable doit faire l'inventaire de ces catégories pour le ciblage médiatique et l'élaboration du programme des réformes structurelles selon un timing daté.
Tout projet étant porté forcément par des forces politiques, sociales et économiques, sa réalisation étant fonction des rapports de force au niveau de la société et non au sein de laboratoires de bureaucrates déconnectés de la société, doit d'abord être compris par tous ceux qui, à un niveau ou à un autre, interviennent dans la décision économique, d'où l'importance de savoir communiquer dans un langage accessible à toute population et pas seulement aux initiés. C'est pourquoi, il faut une visibilité dans la démarche de toute politique économique loin de tout populisme, une nation ne pouvant distribuer plus que ce qu'elle produit quitte à aller vers le suicide collectif.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités


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