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Alerte sur les usages !
L'IA en Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 09 - 2025

Depuis fin 2022, ChatGPT s'est imposé partout : société, universités, administrations, organisations, PME et Start-ups. En Algérie, on l'emploie pour rédiger des rapports, traduire, synthétiser, répondre à des appels d'offres, et cette fulgurance interroge : renforçons-nous nos capacités, ou les déléguons-nous déjà à la machine ?
Une étude récente du Massachusetts Institute of Technology (MIT) montre que l'usage intensif de l'IA générative peut appauvrir nos fonctions cognitives. C'est un constat qui ne vaut pas que pour l'école : il concerne aussi l'entreprise, sa compétitivité, ses savoir-faire et sa souveraineté. La dette cognitive, quand l'outil pense à notre place, l'expérience du MIT est simple : deux groupes d'étudiants rédigent des essais, les uns sans aide, les autres avec ChatGPT.
Le résultat est une moindre activité cérébrale chez les utilisateurs de l'IA, et surtout une difficulté à remonter en régime lorsqu'ils doivent ensuite écrire sans assistance. Les chercheurs parlent de dette cognitive : on gagne du temps, mais on désentraîne sa propre pensée. Les textes produits paraissent plus rapides, mais moins nuancés, sans âme. L'efficacité masque une perte de profondeur et, à terme, une érosion des compétences. L'Algérie déjà concernée, nos universités ne sont pas épargnées.
À l'Université de Saïda (2024), un travail de recherche alerte sur l'impact de ChatGPT sur l'intégrité académique et la valeur des diplômes. À l'Université de Batna 2, certains doctorants rédigent des chapitres entiers de thèse à l'aide de l'IA, sans en informer leurs encadreurs, posant la question de la crédibilité scientifique. Ces dérives académiques annoncent un risque plus large : former une génération de diplômés artificiels, plus habiles à utiliser l'IA qu'à développer leur pensée critique.
Cela annonce un risque managérial, comme celui de recruter des profils à la production impeccable mais à la pensée affaiblie, au détriment de la résolution de problèmes, de la créativité et de l'autonomie au travail. La Chine forme dès le secondaire à l'art du prompt, c'est‐à‐dire l'art de bien poser une consigne ou question à l'IA pour orienter et avoir la meilleure réponse possible.
En Europe, les réactions restent fragmentées : interdictions ponctuelles (Sciences Po, Montpellier) et expérimentations dans la presse. Des analyses soulignent un risque d'atrophie cognitive et une baisse de l'engagement intellectuel. Du côté des usages au travail, l'adoption progresse très vite, souvent en secret par crainte d'être jugé tricheur. Peut-on encore croire que ChatGPT n'est qu'un gadget d'étudiants pressés ? Dans une PME ou une Start-up, il rédige un rapport, structure un appel d'offres, accélère une étude de marché, propose un scénario marketing, traduit ou résume en quelques minutes un corpus technique. Le gain de productivité est réel, et c'est bien pour cela qu'il séduit. Mais l'entreprise n'a pas le droit de se laisser griser par ce gain sans en mesurer l'envers. Selon des analystes, derrière l'efficacité se cachent de vrais risques. Envoyer des contrats ou devis à une plate-forme étrangère, c'est exposer son capital informationnel.
Déléguer sans cesse la rédaction et la synthèse, c'est voir les équipes perdre leurs réflexes. Bâtir ses processus sur des outils qu'on ne contrôle pas, c'est accepter une dépendance technologique qui peut devenir systémique. Et comment garantir qualité, traçabilité ou conformité juridique quand l'IA peut halluciner, inventer ou ignorer le droit d'auteur ? Ce que doit faire l'entreprise algérienne ? L'entreprise algérienne ne peut plus se contenter de bricoler. Elle doit fixer des règles : ce qui peut être confié à l'IA (données publiques, brouillons, reformulations) et ce qui ne doit jamais l'être (secrets d'affaires, informations sensibles, décisions engageant le client). Enfin, il faut le dire sans détour : l'IA ne doit pas décider. Toute production qui engage l'entreprise doit être relue et validée par un humain compétent. L'IA assiste, elle n'arbitre pas. L'entreprise algérienne doit gagner du temps, oui, mais sans perdre sa tête. À l'IA les tâches mécaniques ; à nous la réflexion, la conception et la relation humaine. Nous n'avons pas encore de cadre national réellement appliqué. Chacun expérimente dans son coin, entre enthousiasme, prudence et parfois la peur d'être pris en faute. C'est là que réside le vrai danger : celui d'une dépendance silencieuse, progressive, invisible, qui ronge peu à peu le savoir-faire, la créativité et l'autonomie intellectuelle.
Le Conseil scientifique algérien pour l'intelligence artificielle et le Haut-Commissariat à la Numérisation qui ont tracé des orientations, encore faut-il les traduire dans la vie réelle Cela suppose aussi un soutien concret aux Start-ups locales spécialisées en IA, qu'il s'agisse d'accès aux données, de moyens de calcul, d'importations de licences de logiciels ou de commande publique.
Mais une inquiétude plus profonde surgit : que deviendrons-nous lorsque, à force de déléguer nos savoirs et nos savoir-faire, nous dépendrons totalement d'une intelligence artificielle qui ne nous appartient pas ? Que se passerait-il si demain, ces plate-formes décidaient de nous déconnecter, ou pire encore, d'orienter systématiquement nos réponses dans un sens biaisé, au service d'intérêts qui ne sont pas les nôtres ? La question n'est pas théorique, elle touche à notre indépendance numérique. Elle impose de penser l'IA non seulement comme un outil de productivité, mais aussi comme un enjeu de sécurité nationale.
Voilà la seule manière d'éviter de confier notre avenir à des technologies qui pourraient, un jour, se retourner contre nous. Reprendre la main ChatGPT abîme-t-il notre cerveau ? Oui, si nous lui abandonnons sans recul nos tâches de réflexion, d'écriture ou de décision. Mais il peut aussi devenir un allié puissant, à condition que nous restions maîtres du jeu.Tout l'enjeu est là : faire de l'IA un outil au service de nos entreprises, sans jamais lui abandonner ce qui fait notre valeur : notre jugement, notre créativité, notre autonomie. ChatGPT n'est pas une mode, c'est un défi. À l'Algérie de s'en servir sans jamais s'y soumettre, souligne le Polytechnique Insights


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