Les armes du Hezbollah : réflexion sur l'OLP et l'Algérie, toute résistance ne peut abandonner ses armes, tout peuple ne peut être qu'armé pour être respecté et vaincre le colonialisme étatico-marchand... «L'opération de Qasir a choqué l'ennemi et mena à l'effondrement de toutes les aspirations sionistes et leurs rêves d'amender le Liban à l'âge d'Israël», a déclaré S. Nasrallah. La résistance libanaise a prouvé être au fil des ans, une force formidable par son utilisation de formes asymétriques de guerre contre l'entité sioniste et les forces collaboratrices comme l'Armée du Liban Sud (ALS). La détermination du Hezbollah et son arsenal leur a permis de repousser les forces d'invasion ennemies à la frontière, contre lesquelles les combattants locaux du Liban-sud lancèrent des attaques coordonnées terrestres, nettoyant des bases militaires et expulsant les forces sionistes et leurs collaborateurs. «Israël» quitta le territoire la queue entre les pattes le 24 mai 2000 (NdT : l'un d'entre nous se trouvait à Beyrouth à ce moment là, mais n'a pas pu malheureusement voyager dans le sud pour assister sur le terrain à cet évènement historique, qu'il a vécu depuis Beyrouth néanmoins...), à la grande surprise de ses collabos. Des témoins oculaires disent que quand les combattants de la résistance entrèrent dans les postes abandonnés de l'ALS, ils trouvèrent des plats tous préparés que les conspirateurs de l'ALS n'ont même pas mangé avant de détaler en apprenant le soudain retrait des forces d'occupation sionistes. Cet évènement de mai 2000 marqua la première victoire significative du Hezbollah contre «Israël». Confiance en l'ennemi Le problème majeur de toute cette situation est que le peuple libanais et l'Etat libanais doivent donner leur confiance absolue en leur ennemi régional et constitutionnel, spécifiquement alors que cet ennemi déclare ouvertement son intention expansionniste dans la région. Le Hezbollah et d'autres leaders de la Résistance au Liban et en Asie occidentale, ainsi que des rabbins et penseurs politiques, ont mentionné à maintes reprises qu' «Israël» n'est rien qu'un projet politique expansionniste, bien plus qu'il n'est une colonie juive.Ainsi donc, ce qu'on demande au Liban est de se fier à ce que le venin ne sera pas diffusé... Une autre manière de juger ce qui pourrait advenir des climats politiques modernes est de faire l'historiographie des évènements disponibles. Nous pouvons relier le Hezbollah au FLN algérien, qui fut le mouvement de résistance majeur à la colonisation française et sa réglementation, qui a commencé à dominer et imposer sa loi à la nation nord-africaine en 1834. En 1954, la branche armée du groupe, L'Armée de Libération Nationale (ALN), lança une guérilla contre les colons français qui bénéficiaient du godillot clouté qui écrasait le cou algérien. Tout groupe nationaliste a fini par rejoindre le FLN sous une seule bannière, en faisant le seul parti contre le colonialisme français. Ils ont consolidé plus avant leur support dans la population algérienne en ne discutant pas avec les colonialistes français. Frantz Fanon écrit dans ses «Damnés de la terre» : «Le FLN, dans un tract célèbre, a déclaré que le colonialisme ne lâchait prise que lorsqu'il avait le couteau sur la gorge, aucun Algérien ne trouva ces termes trop violents. Le tract ne faisait qu'exprimer ce que tout Algérien ressentait au fond de lui même, en son cœur : le colonialisme n'est pas une machine pensante, ni un corps social doté de facultés de raison.» La résistance populaire d'Algérie savait qu'arracher la mauvaise herbe par la racine était bien plus efficace que de la tondre, de la laisser repousser tout le temps. Lutter contre l'occupant est ce qui mène à son départ et non pas les négociations avec une entité qui se voit bien plus juste et dans son droit que la population native. Le désarmement devait se produire d'abord et avant toute forme de tentatives diplomatiques entre les autorités françaises et le Front Populaire algérien. Comme l'ont décrit deux témoins des accord d'Evian, le président français d'alors, Charles de Gaulle, voulait que les Algériens rendent les armes avant toutes négociations. Dans sa «Paix des braves» proposée le 16 septembre 1959, De Gaulle demandait que la résistance algérienne «se rende de manière honorable» et désarme et dans une tentative de couvrir les mauvais commentaires étrangers sur les combattants algériens, le général français a dit que le FLN avait combattu courageusement, espérant que «la haine s'estompe». « Ceux qui ont ouvert le feu devraient arrêter et retourner, sans humiliation, vers leurs familles et leur travail ! » a dit De Gaulle. Bref, les Français ont dit au FLN qu'il devrait capituler et accepter la décapitation sans procès, avec un De Gaulle clâmant que «la destinée de l'Algérie réside en l'Algérie, lorsque le chemin démocratique sera ouvert.» Mais la résistance algérienne a persévéré et, malgré les promesses de paix des colons français, continua le combat et libéra sa terre de la poigne impérialiste de l'Europe. En ce qui concerne le Hezbollah, après la montée du groupe au début des années 80 et solidifiant sa position de force anti-sioniste au Liban, les premiers appels au désarmement vinrent de l'intérieur du Liban des partis d'opposition durant la négociation des accords de Taïf en 1989-90. Le groupe fut capable de maintenir son armement en étant étiqueté groupe de résistance plutôt que milice. Par sa présence, le groupe de résistance islamique libanais a continué de montrer qu'il était une force contre l'impérialisme occidental qui essayait de s'incruster dans la région et de miner spécifiquement la souveraineté du Liban. Après le retrait israélien de 2000 sous le feu du Hezbollah, les forces occidentales comme les Etats-Unis et la France commencèrent à demander le désarmement de la résistance libanaise, disant que puisque Israel est «parti», il n'y avait plus de raison pour être armé. «Israël» avait aussi déclaré que le Hezbollah devrait désarmer en menant en application le résolution 425 de l'ONU datant de 1978, qui appelait au déploiement d'une force intérimaire au Liban-sud. Bien qu'«Israël» se fut largement retiré du Liban-sud en 2000, l'entité continuait à occuper des zones libanaises violant la souveraineté du pays par des incursions terrestres au Liban ou en violant son espace aérien.Le Hezbollah a du faire face à de nombreux appels au désarmement, notamment après la seconde défaite d'Israël en 2006 suite à la guerre des 33 jours et en de multiples occasions depuis via les réitérations des résolutions 1559 et 1701 de l'ONU. Comme le FLN, on a offert la paix au Hezbollah par la version américaine de la «rédition honorable», toujours par voie de corruption. Le SG martyr du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a dit durant un discours du 3 mars 2006, quatre mois avant le début de la guerre des 33 jours de juillet»... Après 2000, le leurre avait aussi échoué. Nous avons été approchés avec une offre disant que notre nom serait retiré de la liste terroriste, que les portes du pouvoir au Liban nous seraient ouvertes parce qu'elles étaient fermées, que les portes du monde nous seraient ouvertes car elles étaient aussi fermées et que le reste de notre territoire, incluant les fermes de Shebaa, nous serait restitué. Et les Américains à l'époque qui lancèrent cette initiative, ne demandèrent même pas la confirmation de l'identité libanaise des fermes de Shebaa du gouvernement libanais, ni des Nations-Unies, ils ne demandèrent pas non plus de document écrit de la part de la Syrie. Il y aurait un retrait des fermes de Shebaa, la libération des prisonniers libanais et la paiement d'une bien grosse somme d'argent. Toute cette générosité en échange de ce que la résistance abandonne son action et dépose les armes. Quelques années plus tard, le 30 mars 2020, dans un rapport plus détaillé, S. Nasrallah décrivit comment «après les évènements du 11 septembre, j'ai mentionné auparavant en détail qu'un représentant s'en vint d'Amérique, il était citoyen américain d'origine libanaise. [...] Il était personnellement envoyé par le VP américain Dick Cheney. Il vint au Liban et me rendit visite, se présentant comme un journaliste libanais, mais de fait un Américain portant un message de Dick Cheney.» «Il m'informa à cette époque, que les Etats-Unis ́ ́étaient prêts à ce que nous entrions au gouvernement libanais et dans les arcanes du pouvoir, qu'ils nous donneraient des milliards de dollars pour reconstruire le Sud-Liban, la Bekaa et en guise de compensation et qu'il enlèverait notre nom de a liste des groupes terroristes, relâcherait nos prisonniers, etc». Le SG martyr du Hezbollah déclara que l'accord était contingent à ce que le Hezbollah travaille avec les Etats-Unis en matière de sécurité et de renseignement et abandonne toute résistance contre «Israël». Ce segment du discours de S. Hassan Nasrallah concluait avec ce dernier nommant cet envoyé américain qui le rencontra. «Pourquoi est-ce que je révèle son nom ? Pour renforcer la crédibilité de cette affaire. Parce que de nos jours, dans les scandales se produisant aux Etats-Unis et dans toutes ces enquêtes, ce nom est venu et a été cité dans les médias et il joue un rôle entre le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, les Américains et Trump. Cette personne d'origine libanaise, ce "journaliste" citoyen américain qui vit aux Etats-Unis est George Nader.» (NdT : Ce sbire proche des cercles barbouzes mercenaires de BlackWater, Erik Prince, Cheney, et entremetteurs de l'ombre au Moyen-Orient avec le Qatar, les EAU, l'Arabie saoudite a été condamné en 2020 à 10 ans de réclusion criminelle pour pédophilie et autres turpitudes avec le patron du FBI d'alors Mueller). Si le Hezbollah avait choisi de faire confiance aux Américains (NdT : qui peut faire une connerie pareille ?... et pourtant, ils sont légions), non seulement tous les martyrs tués par «Israël» dans le sud-Liban et la Bekaa seraient tombés en vain, mais la volonté de la seule force de résistance ayant vaincu le projet expansionniste sioniste aurait aussi disparu.La Résistance libanaise, par sa volonté, sa connexion à la terre et sa capacité de focalisation, fait ce que le FLN avait fait et se tient ferme dans sa lutte contre l'objectif sioniste. Le combat du Hezbollah en tant que mouvement de résistance contre «Israël» et ses soutiens occidentaux, continue et ainsi donc, la position du Hezbollah en tant que protecteur de la terre libanaise, continue. Il l'a libérée deux fois déjà de l'impérialisme sioniste et aussi de tomber victime de la vague Daesh lors de la guerre en Syrie, ce grâce au pouvoir de ses armes qui continuent de maintenir le Liban hors de la perspective de devenir une marionnette comme tant d'autres états de la région, dont la souveraineté ne s'étend que jusqu'où les Etats-Unis et «Israël» l'autorisent. Sayyed Ali Khamenei a décrit la situation du mieux possible lorsqu'il a déclaré que a relation du Liban et du Hezbollah est comme celle d'Esmeralda et de sa dague ; tout le monde la veut, mais son arme est ce qui garde les mauvaises mains à l'écart. (A suivre…) Source : Résistance71 (Proposé