Commissaire politique dans la wilaya IV historique durant la Guerre de libération nationale, le chahid Ahmed Hadj Hamdi, connu sous le nom d'Arslan, a contribué à contrecarrer la machine de propagande coloniale et desserrer l'étau médiatique que l'ennemi tentait d'imposer, a affirmé un universitaire, chercheur en histoire, responsable au musée régional du Moudjahid de Médéa. Le professeur El-Ghali Gherbi, enseignant à l'université de Médéa et président du Conseil scientifique du musée régional du Moudjahid, a souligné à l'APS, à la veille de l'anniversaire du martyr d'Ahmed Hadj Hamdi, que ce dernier a contribué à faire entendre la voix de la Révolution et celle du peuple algérien en médiatisant tout ce qui s'écrivait sur les faits d'armes des moudjahidine. «En dépit des moyens dérisoires dont disposait le commissariat politique de la wilaya IV historique, comparé à l'armada médiatique mobilisée par l'occupant et censée lui garantir un contrôle total de la population, Hadj Hamdi a réussi, avec l'aide d'autres compagnons d'armes, à faire entendre la voix de la Révolution et celle du peuple algérien à travers les écrits et les poèmes qui relataient les faits d'armes des moudjahidine et servaient à galvaniser les troupes engagées dans la lutte pour l'indépendance», a relevé l'universitaire. Pour sa part, l'ancien officier à la wilaya IV historique et actuel secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Fouad Chaouati, a souligné qu'«Arslan faisait partie de ces innombrables intellectuels qui ont tout abandonné pour défendre la cause du peuple algérien et accepté de se sacrifier afin de voir leur pays se libérer du joug colonial». Fouad Chouati qui a eu l'occasion de rencontrer le martyr, raconte qu'Ahmed Hadj Hamdi «reste un symbole vivant de cette jeunesse qui s'est dévouée corps et âme pour la reconquête de l'indépendance du pays». Il considère que «le meilleur hommage qu'on puisse rendre à ce valeureux martyr, qui a passé des années à sillonner monts et villages pour faire entendre la voix de la Révolution, est de lui consacrer davantage d'intérêt, d'écrits et de recherches». Né le 28 septembre 1931 au quartier Damiètte, à la périphérie de la ville de Médéa, le chahid Ahmed Hadj Hamdi a entamé son cursus scolaire dans une école coranique de son quartier, avant de prendre la route vers la Tunisie en 1947 pour poursuivre ses études à Djamaa (Université) «Ezeitouna» où il a obtenu, quatre ans plus tard, un certificat d'étude, selon l'enseignante Bahia Belhout, également membre du Conseil scientifique du musée du Moudjahid de Médéa. A son retour au pays, en 1953, il intègre l'école Zoubiria, à Médéa où, en plus de son travail, il donnait en cachette des cours sur le nationalisme et incitait la population à se révolter contre l'occupation française, a-t-elle ajouté. «Son séjour à l'école Zoubiria était de courte durée, puisque la direction de l'établissement fût contrainte de mettre un terme à son contrat de travail sous pression de l'occupant, et cette décision pousse Hadj Hamdi à quitter Médéa et partir s'installer provisoirement à Alger», note encore Mme Belhout. En 1955, Hadj Hamdi reprend sa place d'enseignant à l'école Zoubiria, tout en continuant à militer secrètement, avant de rejoindre, en novembre 1956, les rangs de la Révolution au maquis, souligne, pour sa part, l'enseignant en histoire, Rachid Meyad. Ahmed Hadj Hamdi ne tardera pas à se faire remarquer par ses officiers supérieurs qui le désignent commissaire politique au sein du commandement de la wilaya IV historique. Une mission dont il s'est acquittée «brillamment» durant les années passées au maquis, fait observer cet enseignant. Blessé et capturé lors de la bataille de «Mongorno», en 1959, il a été interné au centre de détention de Damiètte, situé près de son domicile familial. Il a été torturé pendant plusieurs jours, puis transféré vers la prison de Blida d'où il a réussi à s'évader au début du printemps 1960, ajoute l'enseignant. Objet d'intenses recherches de la part des autorités coloniales, il fut capturé dans son quartier, Damiètte, lors d'un accrochage. Torturés sauvagement, Arslan et plusieurs autres moudjahidine ont été exécutés de sang-froid, le 29 septembre 1960, précise l'universitaire Rachid Meyad.