Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf est revenu, avant-hier à New York, sur la question palestinienne.« Le monde entier doit comprendre que l'établissement de l'Etat palestinien n'est pas un choix mais un impératif absolu, ce n'est pas une faveur, mais un droit légitime et profondément enraciné, et ce n'est pas un souhait, mais une condition sine qua non, indispensable et incontournable pour rétablir la sécurité et la stabilité dans toute la région du Moyen-Orient », a-t-il indiqué. S'exprimant devant le segment de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU, Ahmed Attaf a mis en garde contre le fait que la cause palestinienne est aujourd'hui confrontée au plus grand danger de son histoire, celui de sa liquidation par l'annexion de ses terres, le déplacement forcé de son peuple, le resserrement de l'étau sur les institutions légitimes qui l'incarnent et la remise en cause de la solution consensuelle à deux Etats. « Ce danger dépasse désormais les frontières de la Palestine, l'occupation israélienne affichant ouvertement sa volonté de ressusciter et de mettre en œuvre le soi-disant ''projet du Grand Israël'' », a-t-il fait savoir. Cette situation, a-t-il dit, impose à l'ensemble de la communauté internationale davantage de responsabilités. Notamment celle d'agir pour que la fin de la huitième décennie de notre organisation soit la fin des souffrances, des tragédies et des épreuves infligées au peuple palestinien, la responsabilité d'œuvrer à épargner aux pays voisins de la Palestine, notamment le Liban, la Syrie, l'Egypte et la Jordanie, les horreurs des menaces et des dangers que le projet expansionniste israélien leur promet, ainsi que la responsabilité d'œuvrer à préserver les fondements et piliers de la solution à deux Etats et d'accélérer l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec Al-Qods pour capitale, comme solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien. « Il nous incombe à nous tous, Etats membres, a-t-il poursuivi, la responsabilité entière de réhabiliter le droit international, d'apporter l'efficacité requise à l'action multilatérale internationale, ainsi que de permettre à l'Organisation des Nations unies de retrouver sa place en tant que cœur battant du système international fondé sur la primauté du droit et de la loi ». Evoquant la question du Sahara occidental, Ahmed Attaf a rappelé que celle-ci demeure une affaire de décolonisation inachevée. « Voilà 62 ans que l'Assemblée générale a inscrit le Sahara occidental sur la liste des territoires à décoloniser, 50 ans que le Conseil de sécurité a adopté sa première résolution à ce sujet, et 34 ans que la Minurso a été déployée pour organiser un référendum d'autodétermination. La réalité reste inchangée, le peuple sahraoui conserve son droit imprescriptible et inaliénable à l'autodétermination », a-t-il dit. Faisant remarquer que la situation imposée sur le terrain reste une occupation aux yeux du droit international et de la doctrine immuable des Nations unies. Le temps, a-t-il ajouté, peut retarder la réalisation d'un droit, mais il ne peut l'annuler, et ne saurait justifier le fait de légitimer l'injustice et d'annuler le droit, cette auguste Assemblée en est le meilleur témoin, en donnant raison à mon pays et à mon peuple il y a sept décennies. « La véritable solution escomptée à ce conflit doit impérativement respecter cinq principes majeurs, à savoir : que cette solution se fasse sous le parrainage total et permanent de l'ONU, qu'elle soit fondée sur des négociations directes entre les deux parties au conflit, (le Royaume du Maroc et le Front Polisario), qu'elle soit élaborée et définie par les deux parties au conflit, et non imposée ou dictée par l'une d'elles ou par toute autre partie, que le contenu de cette solution soit conforme aux exigences de la doctrine onusienne de décolonisation et d'équité pour les peuples sous occupation, et qu'elle permette au peuple sahraoui d'exercer réellement son droit à l'autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies », a-t-il souligné. Insistant sur la constance de la position algérienne, la paix et la stabilité régionales passent par un règlement équitable qui respecte le droit du peuple sahraoui.