Appelant la communauté internationale à honorer son engagement à l'autodétermination des peuples opprimés en respectant à la lettre le texte de référence de la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations unies datant de décembre 1960, qui définit l'autodétermination et l'indépendance du peuple sahraoui de son envahisseur marocain, l'Algérie a défendu, bec et ongles, avant-hier à New-York, une décolonisation rapide et juste du Sahara occidental.Conduisant une forte délégation et représentants de l'Algérie à la Quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, dans sa 80e session de haut niveau, qui se déroule au siège de l'ONU à New-York, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), Saïd Ayachi, et le président de l'Académie des jeunes Algériens, Samir Bouaziz, ont plaidé, avant-hier à New-York, la tenue rapide d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Prenant la parole, le premier pétitionnaire algérien, voire le président du Cnasps, Saïd Ayachi, a invité l'ONU et la communauté internationale à se dresser face à la politique du fait accompli adoptée par le Maroc dans les territoires sahraouis en organisant d'une façon rapide d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Lors de son intervention, le président du Cnasps a rappelé la communauté internationale des souffrances insupportables et inhumaines vécues par le peuple sahraoui devant le colonisateur marocain, soulignant que « le peuple sahraoui vit une tragédie immense et une injustice violente et intolérable. Le Sahara occidental est enregistré depuis 1963 à l'ONU comme territoire non autonome et il figure sur la liste des questions de décolonisation dont est saisie votre auguste commission ». Le représentant algérien a rappelé, aussi, l'engagement de la Cour internationale de justice, de la Cour de justice de l'Union européenne et de la Cour africaine des droits humains et des peuples en faveur du plan d'autodétermination du peuple sahraoui. Toutefois, déplore le pétitionnaire algérien, et « en violation de tous les arrêts juridiques (…), en violation de la Charte des Nations unies, en violation de la Charte de l'Organisation de l'Unité africaine et aujourd'hui de l'Acte constitutif de l'Union africaine, au mépris de toutes les résolutions pertinentes (de l'ONU), le Maroc occupe (…) illégalement les territoires du Sahara occidental », dira-t-il. « En signant l'accord de cessez-le-feu en septembre 1991, sous l'égide des Nations unies, le peuple sahraoui avait exprimé sa confiance en l'ONU (…), mais le Maroc, après avoir donné son accord, a fait volte-face. Depuis plus de 30 ans, il multiplie les manœuvres dilatoires, les blocages, les entraves, les tergiversations infinies pour empêcher toute évolution, tout développement devant mener à une solution juste et définitive conforme au droit international, respectant la volonté du peuple sahraoui », assure-t-il. « Le Sahara occidental n'est pas le Maroc qui doit se retirer du Sahara occidental », a-t-il martelé. « La communauté internationale doit s'opposer avec force à cette violation caractérisée du droit international par le Maroc. Tous les pays doivent exiger du Maroc le respect de la Charte des Nations unies et refuser clairement que le Maroc impose la force et le fait accompli au Sahara occidental », a-t-il clamé. A son tour, le président de l'Académie des jeunes Algériens, Samir Bouaziz, a tenu à rappeler, lors d'une allocution livrée à la Quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies, le caractère colonialiste de l'occupation marocaine des territoires sahraouis tout en affirmant que Rabat « défie ouvertement la légitimité internationale » en poursuivant son occupation des territoires sahraouis. Samir Bouaziz a appelé, par ailleurs, à élargir les prérogatives de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) pour lui permettre de surveiller les violations des droits humains subies par le peuple sahraoui. « Le laxisme de la communauté internationale quant à la mise en place d'un mécanisme international efficace pour le contrôle de ces violations à travers l'élargissement des missions de la Minurso encourage l'occupation à poursuivre sa politique de répression sans avoir à rendre des comptes », a-t-il affirmé.