Dans un paysage médiatique occidental marqué par la frilosité et le conformisme, le quotidien écossais The National a choisi d'aller à contre-courant. Sa « une » du jour, sobrement titrée « How genocide happened » (« Comment le génocide a eu lieu »), met en lumière la responsabilité d'Israël dans la destruction de Gaza et la complicité silencieuse des grandes puissances. Ce dossier exceptionnel s'appuie sur des déclarations explicites de responsables israéliens appelant ouvertement à l'anéantissement du peuple palestinien — des propos que la plupart des médias européens ont préféré passer sous silence. En partenariat avec Scotland for Palestine, The National publie un dossier de quatre pages rassemblant ces citations glaçantes : « Aucun Arabe ne doit rester à Gaza », « Nous devons brûler Gaza maintenant », « Israël doit faire ressembler Gaza au musée d'Auschwitz ». Pour sa rédactrice en chef, Laura Webster, cette publication vise à combler un vide : celui d'un journalisme trop souvent complice par omission. Elle dénonce un « échec moral collectif » de la presse occidentale, incapable de nommer les crimes et trop prompte à « équilibrer » entre l'oppresseur et l'opprimé. Cette initiative s'inscrit dans une dynamique où l'Ecosse, à travers ses mouvements sociaux et politiques, exprime depuis des années une solidarité constante avec la cause palestinienne. Lors du dernier congrès du SNP (Parti national écossais), plusieurs élus ont appelé à rompre tout partenariat avec Israël, dénonçant les violations répétées du droit international. L'engagement de The National prolonge cette sensibilité historique, nourrie par une tradition d'anticolonialisme et de défense des peuples opprimés.n