Les ministres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), réunis jeudi à Doha (Qatar), ont appelé à mobiliser les ressources financières nécessaires pour le soutien et le développement des infrastructures gazières. En coordination, a indiqué le communiqué final adopté à l'issue de la réunion à laquelle a pris part le ministre d'Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, avec les institutions financières internationales, les banques multilatérales de développement et le secteur privé, afin de faciliter le financement des projets gaziers. Soulignant, à l'occasion, la nécessité de renforcer les investissements gaziers afin de répondre à la demande croissante pour cette source d'énergie propre. Saluant la capacité des pays membres à assurer des approvisionnements stables malgré les fluctuations des marchés, les ministres du Forum ont mis en garde contre les appels trompeurs visant à cesser les investissements dans le gaz naturel, une démarche qui aura un impact négatif sur la sécurité énergétique. Exprimant, au passage, leur profonde préoccupation quant à la possibilité d'imposer des mesures ou des règlementations restrictives unilatérales à portée extraterritoriale, citant notamment le règlement européen sur les émissions de méthane (EU MER), la directive européenne sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises (EU CSDDD) et le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (EU CBAM). Ces règlementations, estiment les participants, imposent des obligations qui vont souvent à l'encontre des principes et des exigences de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, de l'Accord de Paris et des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Annonçant à cet effet la création d'un groupe de travail temporaire du Forum chargés de ces questions. Soulignant l'importance des technologies propres, notamment la capture, l'utilisation et le stockage du carbone (CCUS). Le communiqué final du Forum a également souligné l'importance croissante des technologies numériques dans le renforcement de l'efficacité opérationnelle, de la transparence et de la sécurité tout au long de la chaîne de valeur du gaz naturel, encourageant les investissements dans l'analyse des données, les outils d'intelligence artificielle et les infrastructures intelligentes pour une meilleure gestion des ressources et pour accroître l'efficacité et la transparence du secteur, et a mis en avant les progrès réalisés par l'Institut de recherche sur le gaz (GRI) relevant du Forum, basé à Alger, tout en appelant à renforcer la coopération dans les domaines de la recherche, de l'innovation et du transfert de technologie. Les participants ont, en outre, salué les efforts du Secrétariat général du Forum visant à élargir la base des membres, promouvoir un dialogue constructif avec les parties prenantes, produire des études et publications de haute qualité et renforcer la présence internationale du Forum. Exprimant, à l'occasion, leur profonde gratitude à l'Algérien Mohamed Hamel, secrétaire général sortant, pour son leadership exemplaire et ses contributions importantes à la réalisation des objectifs du Forum, tout en félicitant Philip Mshelbila, du Nigeria, pour sa nomination en tant que nouveau SG du Forum. A noter que selon le rapport du Forum sur les perspectives mondiales du gaz, la demande pour cette ressource propre devrait augmenter de près de 32% d'ici 2050, sa part dans le mix énergétique mondial passant de 23% à 26%.