Gagner la bataille de l'arbre a été un des premiers défis de l'Algérie indépendante. Les chiffres de 1962 justifiaient cette préoccupation : 2,5 millions d'hectares complètement dégradés ; 5 millions d'ha de terres en érosion. Le phénomène de l'envasement des barrages, peu nombreux, posait à cette époque déjà un sérieux problème. Les ingénieurs alertaient sur les risques liés aux eaux pluviales déferlant des montagnes, chargées de matières vaseuses qui se déposent dans les bassins réservoirs et menacent de les combler dans un court délai. Le barrage du Hamiz, près d'Alger, était dans ce cas. Pour protéger le barrage du Hamiz, une journée de reboisement fut organisée le 21 avril 1963. Ce jour-là, c'était un dimanche, jour de repos hebdomadaire, Alger s'est vidée de ses habitants dès le matin pour aller planter près de 500.000 arbres à l'Arbatache, dans la région d'Alger. Le président de la République, Ahmed Ben Bella, y était. Il y avait selon la presse, 800.000 volontaires. Les plantations d'arbres ont continué à se faire faisant participer à chaque fois des centaines de milliers de volontaires, en grande partie des jeunes mobilisés par leurs organisations. A la fin 1964, le bilan de l'année est éloquent : des centaines de milliers d'arbres plantés à travers le pays ; en 5 mois seulement, 1 million d'hectares ont été reboisés. En 2025, la tradition se poursuit : un million de plants ont été mis en terre, hier, dans le cadre de la campagne nationale de plantation 2025-2026, visant à restaurer les écosystèmes naturels dégradés et à renforcer le couvert végétal sur l'ensemble du territoire national. La Direction générale des forêts (DGF) a souligné que cette journée, célébrée chaque année le 25 octobre, constitue une opportunité pour rappeler le rôle essentiel des forêts dans la protection des sols contre l'érosion, le maintien de la biodiversité, la lutte contre les changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre. L'écosystème forestier agit également comme un filtre naturel contre la pollution de l'air et offre un habitat et une source de nourriture à la faune sauvage, tout en ayant une importance économique à travers l'exploitation du bois, du liège, des résines, des fruits de bois et des plantes médicinales, ajoute le communiqué. La DGF a mis en avant le rôle de la forêt dans la création d'emplois directs et indirects, ainsi que sa contribution à la sécurité alimentaire du pays, invitant l'ensemble des citoyens à participer aux activités organisées à cette occasion par les services du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche et ses structures décentralisées.