Assurer la sécurité alimentaire des 65 millions d'Algériens et devenir des exportateurs de produits agricoles. Cette ambition est exprimée par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine Mehdi Oualid, dans son discours de lancement des travaux de la Conférence nationale sur la modernisation de l'agriculture qui ont débuté, hier lundi à Alger. Il a souligné que la première pierre sera posée pour une transformation qualitative de notre secteur, restaurant le statut de la terre, la dignité de l'agriculteur et la souveraineté alimentaire du citoyen. a souligné que l'Algérie était confrontée à une « équation difficile, mais pas impossible ». Il a insisté sur la nécessité d'établir des bases scientifiques et techniques modernes pour faire progresser le secteur agricole et garantir la sécurité alimentaire nationale. Le ministre a expliqué que le secteur agricole contribue actuellement à hauteur de 14,5 % au produit intérieur brut, alors que les superficies cultivées ne dépassent pas 8,5 millions d'hectares, malgré l'important potentiel naturel du pays. Il a noté que plus d'un million d'hectares dans le Sud pourraient être exploités pour des cultures stratégiques. Evaluant la production nationale, Yacine Mehdi Oualid a révélé que le rendement moyen du blé ne dépasse pas 18 quintaux par hectare, alors que les pays aux conditions climatiques similaires atteignent 35 quintaux par hectare. Il a souligné que l'objectif fixé pour les cinq prochaines années est d'augmenter les rendements à 40 quintaux par hectare grâce à la généralisation des semences améliorées et à l'adoption de pratiques agricoles modernes. Le ministre a souligné que le taux d'utilisation de l'eau d'irrigation ne dépasse pas 18 % et que le pays n'utilise que 7 % de ses précipitations. Il a appelé à une meilleure gestion des ressources en eau et à leur exploitation scientifique et efficace. Il a également insisté sur l'importance de la numérisation pour améliorer la gouvernance agricole, affirmant que « la numérisation mettra fin aux incertitudes ». Il a annoncé le lancement d'un nouveau système de surveillance de 8,5 millions d'hectares de terres agricoles à l'aide de drones et de satellites. Dans le même contexte, le ministre de l'Agriculture a annoncé la nomination des membres du Conseil scientifique pour la sécurité alimentaire, qui sera chargé de la planification et de l'évaluation scientifique des politiques nationales de sécurité alimentaire. Il a noté que l'Algérie « perd entre 20 et 30 % de sa production agricole en raison des perturbations des chaînes d'approvisionnement », ce qui nécessite une réforme structurelle du système de distribution, de stockage et de commercialisation. Le ministre a conclu son discours en soulignant que « la transformation qualitative du secteur agricole a commencé aujourd'hui », ajoutant : « Nous sommes ici pour poser les premières bases d'une véritable transformation qui restaurera le statut de la terre, la dignité de l'agriculteur et la souveraineté alimentaire du citoyen.» Au cours de la conférence, plusieurs ateliers seront organisés autour de thèmes liés à l'intensification et à l'amélioration de la production dans les filières stratégiques, à la gestion durable des ressources hydriques agricoles, ainsi qu'à la modernisation à travers la mécanisation et l'agriculture intelligente, en plus du financement, de l'assurance agricole et de la couverture sociale. Les travaux de la Conférence nationale sur la modernisation de l'agriculture ont pour objectif de définir des orientations stratégiques et des mesures opérationnelles à même de faire de ce secteur un moteur de la croissance économique. L'ouverture de cette conférence, organisée par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche les 27 et 28 octobre au Centre international des conférences (CIC) « Abdelatif Rahal », a été présidée par le ministre du secteur, Yacine El Mehdi Oualid, en présence de membres du Gouvernement, du président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Mohamed Boukhari, ainsi que du directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bekhouche. Ont pris part également à la conférence plusieurs responsables d'institutions, d'entreprises économiques et d'établissements financiers, de représentants d'organisations internationales, et d'experts nationaux et étrangers spécialisés dans le domaine agricole.