Depuis la nouvelle accession au bureau ovale de la Maison Blanche de Donald Trump, on assiste quotidiennement à des gesticulations incohérentes et à des revirements de la part du Président américain qui entend régenter le monde à la manière d'un promoteur immobilier en réunion de chantier avec son architecte, son ingénieur et son chef des travaux. En entrepreneur désireux de s'entourer de ses pairs, Trump a choisi ses conseillers en fonction de leur aptitude à brasser des affaires dans l'immobilier et de leur talent à effectuer des « chips », des « pitchs », et des « putts » sur le terrain de golf. Steve Witkoff et sa mission de 60 jours C'est ainsi que son collègue en bâtiment et conseiller, le promoteur immobilier milliardaire Steve Witkoff, qui aime tellement le golf qu'il a abandonné épouse et famille à New York pour s'installer près de chez Trump en Floride avec une ancienne golfeuse professionnelle, a été bombardé « envoyé spécial au Maghreb ». Leur nouveau voisinage permet aux deux compères de discuter sur le green de la façon dont ils vont gérer les affaires du monde avec des deals comme s'il s'agissait d'une entreprise. On dit toujours que « quand le bâtiment va, tout va » et fort de se savoir le vent en poupe pour construire la riviera de Trump à Ghaza, notre entrepreneur golfeur laisse sa blonde dulcinée se consacrer à sa nouvelle ligne de vêtements... de golf, bien sûr... pour s'atteler à la tâche d'installer la « Pax Americana » en Afrique du Nord en comptant régler en 60 jours un litige qui remonte à l'Antiquité. C'est dire si ces affairistes tombés dans la politique comme des cheveux dans la soupe sont ignorants. Il ne nous manquait plus qu'un golfeur américain pour adresser un ultimatum à l'Algérie. Je n'ai d'ailleurs jamais réussi à comprendre la passion de cette oligarchie dégénérée pour le golf, que j'appelle le jeu des trous. Serait-ce à cause de leur fantasme secret ? J'invite le fin connaisseur de trous Xavier Driencourt à nous éclairer sur le sujet via une interview dans le Figaro ou le JDD. On pourrait interroger aussi le génie littéraire et de la finance qu'est Bruno Le Maire puisqu'à ses heures perdues au ministère des Finances, il a écrit un bouquin sur la dilatation des trous. Et je ne parle pas de celui dans le budget de l'Etat français, car il ne s'agit plus de trou mais de gouffre. Le Sahara occidental n'a jamais été à l'origine du conflit entre l'entité voyou du Maroc et l'Algérie Cela dit, réduire le dossier de la colonisation du Sahara occidental à une « crise » entre l'Algérie et le Maroc est un enfumage qui reprend la propagande du Makhzen. Gardons à l'esprit que le Maroc est une entité vassale de l'Occident implantée par celui-ci en Afrique du Nord et qui n'existe que pour servir l'impérialisme occidental, tout comme l'entité sioniste d'Israël sert l'impérialisme occidental au Moyen-Orient. Cette entité croupion a d'ailleurs été créée par le maréchal français Lyautey début du XXe siècle pour contrer l'Algérie. Et donc, Steve Witkoff se targue de régler la fameuse « crise » entre l'Algérie et le Maroc en... 18 trous. D'abord, de quelle crise s'agit-il ? Concernant la question du Sahara Occidental, il n'y a aucune crise entre l'Algérie et le Maroc. L'Algérie n'a rien à voir avec ce dossier. La question du Sahara occidental concerne un territoire occupé illégalement et la cause d'un peuple spolié de sa terre par l'occupant marocain au mépris du droit international. C'est donc un contentieux qui doit se régler entre l'entité voyou du Maroc et le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui. L'Algérie ne s'en mêle pas, nul besoin donc de sortir les tables rondes ou carrées pour l'Algérie. Je rappelle que Hassan II avait proposé au Président Boumediène de partager le territoire sahraoui avec l'Algérie et la Mauritanie, ce que Boumediène a refusé catégoriquement. C'est que l'Algérie ne marchande pas ses principes et elle défend le droit à l'autodétermination des peuples. Si ces peuples acceptent d'être dirigés par des Martiens, des Jupitériens, ou des Marocains, c'est leur droit. A eux de choisir leur destin par référendum relevant de l'ONU. Et puis, il faudrait quand même informer le joyeux entrepreneur golfeur Witkoff que notre différend avec le Maroc est bien plus ancien que le dossier du Sahara occidental. Pour sa gouverne, les Marocains n'ont jamais cessé de nous trahir et de nous attaquer tout au long de notre histoire. Rappelons la trahison de l'émir Abdelkader, le détournement de l'avion de nos chefs révolutionnaires pour les livrer à la France, la guerre des Sables sitôt après notre guerre de Libération nationale alors que notre pays était pratiquement exsangue, l'espionnage de Hassan II au profit de l'entité sioniste d'Israël lors de la rencontre de la Ligue arabe en 1965 à Casablanca, la protection des terroristes qui égorgeaient notre peuple pendant la décennie noire, sans parler du fait que le Maroc nous a volé des territoires, qu'il s'approprie notre culture, qu'il inonde notre pays avec diverses drogues dures, qu'il soudoie des renégats pour dénigrer nos institutions, qu'il finance des groupes terroristes pour commettre des attentats sur notre sol, qu'il nous attaque et nous insulte de mille et une manières dans les réseaux sociaux et dans sa presse de caniveau, qu'il a accepté l'installation d'une base israélienne à notre frontière et qu'un ministre de la Défense israélien nous a menacés depuis le sol marocain... Et j'en passe. Tout cela devrait être effacé avec un « ace » ou un « albatros » hypothétique de Steve Witkoff ? Allons donc ! Nous ne normaliserons jamais nos relations avec le Maroc ni avec ses maîtres israéliens. Ni dans 60 jours, ni dans 60 ans, ni dans 600 ans. Et notre frontière restera fermée ad vitam aeternam. Point barre. L'Algérie est souveraine et n'a aucun compte à rendre à quiconque, qu'il s'appelle Trump, Witkoff ou Tartempion. Quant à ce Massad Boulos, le conseiller spécial de Trump pour l'Afrique, qu'il garde ses conseils pour lui.