L'Algérie et sept autres pays membres de l'Opep+ ont décidé, avant-hier dimanche, d'augmenter collectivement leur production de pétrole de 137.000 barils par jour (b/j) à partir de décembre prochain. Cette décision marque une étape mesurée dans la stratégie du groupe visant à maintenir l'équilibre du marché mondial, avant une suspension temporaire des augmentations entre janvier et mars 2026.Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion ministérielle, tenue par visioconférence, réunissant les huit pays ayant appliqué des réductions volontaires de production depuis avril 2023 : l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Irak, le Kazakhstan, le Koweït, Oman et la Russie. Ces ajustements volontaires s'inscrivent dans la continuité des efforts coordonnés de l'Opep+ pour faire face à un environnement énergétique mondial encore incertain. Le ministre d'Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a indiqué que « les décisions adoptées traduisent la volonté commune des huit pays de préserver l'équilibre et la stabilité du marché pétrolier, dans un contexte global encore marqué par de fortes incertitudes économiques ». Selon lui, l'ajustement prévu pour décembre reflète « une approche prudente et coordonnée qui tient compte des besoins du marché et des perspectives de la demande mondiale ». La hausse décidée, limitée à 137.000 barils par jour, représente une augmentation progressive, répartie entre les pays concernés. La part de l'Algérie dans cette nouvelle production a été fixée à 4.000 barils par jour. Cet ajustement modéré s'ajoute aux efforts continus du pays pour maintenir sa contribution à la stabilité énergétique internationale, tout en optimisant la gestion de ses ressources. Concernant la suspension prévue au premier trimestre 2026, le ministre a précisé qu'elle répond à « une logique de prudence face à une demande saisonnière plus faible durant cette période », permettant ainsi « de préserver la cohérence des efforts entrepris et d'assurer un suivi attentif de l'évolution du marché ». Dans son communiqué, l'Opep a pour sa part souligné que cette décision repose sur « des perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux de marché solides, reflétés par des niveaux de stocks de pétrole faibles ». L'ajustement de décembre viendra ainsi s'intégrer dans le cadre des 1,65 million de barils par jour de réductions volontaires décidées en avril 2023. Toutefois, en raison de la saisonnalité et des incertitudes entourant la demande, les huit pays ont convenu de suspendre toute augmentation de production au cours des trois premiers mois de 2026. L'Opep a insisté sur le fait que les pays membres « continueront de surveiller et d'évaluer de près les conditions du marché, dans le cadre de leurs efforts constants pour soutenir la stabilité », tout en maintenant « une flexibilité totale pour suspendre ou inverser les ajustements si nécessaire ». Les ministres ont également confirmé leur engagement à compenser intégralement tout volume surproduit depuis janvier 2024. Cette mesure vise à garantir une discipline collective et à renforcer la crédibilité du groupe vis-à-vis des marchés internationaux. Enfin, les pays participants ont réaffirmé leur volonté de maintenir une coordination étroite à travers des réunions mensuelles, afin d'assurer un suivi régulier de la mise en œuvre des engagements et d'adapter leurs politiques à l'évolution du marché. La prochaine réunion ministérielle des huit pays de l'Opep+ est programmée pour le 30 novembre, et devrait permettre de dresser un premier bilan des mesures adoptées, à l'approche de la nouvelle phase d'ajustement prévue pour décembre.