Malgré l'amélioration de l'accès humanitaire qui a suivi la mise en œuvre du cessez-le-feu à Ghaza, l'acheminement de l'aide dans l'enclave palestinienne reste fortement entravé en raison notamment de la dépriorisation des cargaisons humanitaires aux points de passage, de la lenteur et du manque de cohérence des procédures de dédouanement. L'agence note que les voies d'accès à l'intérieur de Ghaza sont limitées à un corridor étroit, et «les articles essentiels continuent d'être refusés ou retardés». «L'aide transite principalement par deux points de passage : «Karam Abu Salem Kerem Shalom et Kissufim». De plus, la fermeture de la route de Salah Eddine a contraint les convois à emprunter les routes encombrées de Philadelphia et d'Al-Rasheed, ce qui augmente « les risques pour la sécurité et l'exposition au pillage ». En dépit de ces contraintes logistiques, l'agence onusienne a pu décharger, entre le 1er et le 10 novembre, près de 490 camions (près de 9.400 tonnes de nourriture) aux points de passage via les différents corridors. À l'intérieur de Ghaza, 882 camions du PAM, transportant plus de 14 200 tonnes d'aide alimentaire, ont été réceptionnés. Le document ajoute que plus de 1 27 million de repas ont été préparés et distribués chaque jour par 23 partenaires gérant 194 cuisines communautaires. Selon un décompte effectué le 10 novembre dernier, le PAM a atteint près de 240 000 personnes, fournissant deux colis alimentaires par famille, ce qui ne couvre qu'environ 50 % des besoins caloriques quotidiens. «Bien que les produits soient disponibles dans les couloirs, les contraintes d'accès et les retards ont limité les distributions à environ la moitié du rythme prévu », regrette toutefois l'agence onusienne. Dans le cadre de la prévention de la malnutrition, de l'aide a été fournie à 82 sites actifs, tandis que des services de traitement ont été dispensés dans 26 sites. Plus largement, le PAM indique disposer des denrées alimentaires, des systèmes et des équipes nécessaires pour assurer une distribution à grande échelle. « Ce qu'il faut maintenant, c'est un cessez-le-feu durable qui garantisse un accès humanitaire ininterrompu », a insisté l'agence onusienne, rappelant sa capacité à augmenter l'aide fournie aux Ghazaouis. «Le PAM peut nourrir jusqu'à 1,6 million de personnes pendant trois mois grâce à une aide alimentaire d'urgence à grande échelle, tout en soutenant la reprise des systèmes alimentaires et en rétablissant la dignité grâce à des paiements numériques», conclut l'agence, relevant avoir sécurisé de nouveaux espaces d'entreposage, agrandi les réserves de carburant à Ghaza et déblayé les décombres et les routes afin d'améliorer la circulation des marchandises vitales.