Lors de l'émission La Grande Confrontation sur LCI, Mahmoud Al Banna, Palestinien dont le père est mort à Gaza et dont la famille s'y trouve toujours, a interpellé mardi le député européen Raphaël Glucksmann sur son refus d'employer le terme «génocide» pour qualifier la situation dans l'enclave palestinienne. Mahmoud Al Banna a dénoncé les «atrocités» et «crimes de guerre» commis par l'armée israélienne, demandant à l'eurodéputé pourquoi il n'utilisait pas le mot «génocide», alors qu'il l'avait employé pour dénoncer la répression contre les Ouïghours. Visiblement ému, Raphaël Glucksmann a assuré être «bouleversé» par le témoignage du jeune homme. Il a rappelé avoir alerté dès le 7 octobre sur le danger d'une riposte visant à «raser Gaza» et a réaffirmé son opposition à la colonisation israélienne en Cisjordanie, qualifiée de «crime abject». Glucksmann a néanmoins défendu son choix de ne pas employer la qualification de «génocide», affirmant vouloir rester «extrêmement précautionneux» dans l'utilisation de ce terme, qu'il réserve aux situations où l'extermination totale d'un peuple est avérée. Il dit s'en tenir à la formule de la Cour internationale de justice évoquant un «risque de génocide», tout en appelant à mettre fin aux crimes de guerre et à sanctionner les responsables israéliens. Une position qui contraste avec celle de nombreuses institutions et spécialistes du domaine. Une commission de l'ONU accuse désormais Israël de génocide. Référence mondiale en matière d'étude des génocides, l'Association internationale des spécialistes du génocide (IAGS) a adopté le 31 août une résolution affirmant qu'Israël commet un génocide dans la bande de Gaza. Plusieurs ONG internationales, dont des organisations de défense des droits humains, utilisent également ce terme pour qualifier les crimes commis dans l'enclave.n