Deux journées auront suffi pour rappeler une vérité que la Coupe d'Afrique des Nations impose à chaque édition : ici, le prestige ne vaut rien sans organisation, et la réputation ne pèse pas face à la discipline tactique. La CAN 2025, disputée au Maroc, a déjà commencé à trier les équipes préparées de celles qui vivent encore sur des slogans. Dans ce tournoi, le football spectaculaire n'est pas une garantie. Les sélections qui avancent sont celles qui défendent juste, ferment les espaces et frappent au bon moment. L'Egypte et le Nigeria l'ont compris depuis longtemps : peu importe la manière, seule compte l'efficacité. Deux journées leur ont suffi pour sécuriser leur qualification, sans bruit mais sans contestation. L'Algérie, elle, envoie un signal fort. Deux matchs, deux victoires, une différence de buts éloquente et, surtout, une équipe cohérente dans ses choix. Les Verts jouent avec des idées claires, un équilibre assumé et une verticalité maîtrisée. À ce stade de la compétition, ils font partie des sélections les plus crédibles et les plus mûres. Le Maroc, pays hôte, incarne l'autre réalité de cette CAN. La possession est là, le public aussi, mais l'efficacité tarde. Or, dans un tournoi aussi court et impitoyable, la domination sans tranchant devient un risque majeur. La troisième journée dira si les Lions de l'Atlas sauront transformer la pression populaire en force collective. La Coupe d'Afrique n'est ni romantique ni indulgente. Elle ne récompense ni les promesses ni les discours, mais le travail, la lucidité et le courage tactique. La dernière journée de la phase de groupes sera un verdict sans appel. Ici, on ne gagne pas parce qu'on est attendu. On gagne parce qu'on est prêt.