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Un d?bat et des interrogations
La crise financi?re et son impact sur l?Alg?rie :
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 10 - 2008

Jamais, dans l'histoire de l'Algérie indépendante, une crise financière internationale n'a suscité autant de débats et de déclarations contradictoires. De ce débat, qui a tourné parfois à la polémique, nous sortons avec deux tendances. La première, rassurante, s'exprime par la bouche de certains membres du gouvernement.
Ces derniers estiment que «notre pays est à l'abri de la crise». Tandis que la seconde tendance, représentée par certains économistes, tente de prouver que l'ampleur de cette crise aura, inévitablement, des conséquences sur l'économie algérienne. Une économie qui, selon l'unanimité qui s'est dégagée chez les deux tendances, reste déconnectée du marché financier international. Une façon de reconnaître que les multiples réformes engagées depuis près de deux décennies n'ont pu intégrer l'Algérie dans l'économie mondiale. Même si, de temps à autre, cette dynamique internationale est exposée à des tempêtes cycliques.
Revenons, maintenant, aux différentes déclarations faites ces dernières semaines au sujet de la crise financière internationale et son impact sur l'économie algérienne.
Tout va bien, selon le chef du gouvernement
«L'Algérie est à l'abri, aujourd'hui et demain», affirmera Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, lors d'une conférence de presse. Plus explicite, Ahmed Ouyahia dira que «si le baril de pétrole baisse à 60 dollars, les conséquences se feront sentir en Algérie dans 5 ou 6 ans. Et si le prix du pétrole chute à 10 dollars, notre pays sera à l'abri pour 2 à 3 ans». Quelle part de vérité dans les déclarations d'un homme politique de l'envergure de Ahmed Ouyahia, qui est au fait des dossiers économiques de ce pays ?
Cette affirmation de Ouyahia est vérifiable, mais seulement pour le commerce extérieur. Ainsi, l'Algérie pourrait, aisément, couvrir ses importations de biens et de services, avec un prix moyen du baril de pétrole de 42 dollars, sans recourir à l'endettement extérieur. Mais, pour un scénario catastrophe de 10 dollars le baril, notre pays épuisera ses réserves de change en finançant ses importations en l'espace de trois ans. Contrairement au commerce extérieur, la situation des finances publiques se compliquera, davantage, dans le cas d'un tel scénario. Dans le projet de loi de finances de 2009 il est attendu un déficit budgétaire nominal de 2 400 milliards de dinars et un solde global du Trésor en déficit de plus de 1 600 milliards de dinars, et ceci sur la base d'un prix moyen du baril de pétrole de 37 dollars. Ce déficit global du Trésor représente 14% du PIB (Produit intérieur brut). Ce qui est énorme, vu que ce qui est admis sur le plan international, pour éviter un dérapage de l'inflation interne et le recours à la planche à billet, un déficit ne dépassant pas les 3% du PIB. Les concepteurs des projets de lois des finances, dans notre pays, font appel au Fonds de régulation des recettes publiques pour réduire le déficit budgétaire et éviter, ainsi, d'alourdir le poids de la dette publique. Selon Karim Djoudi, ministre des Finances, le Fonds de régulation des recettes a atteint, le 25 septembre 2008, le montant de 4 728 milliards de dinars. Ainsi, et suivant les prévisions budgétaires de 2009, il faudrait un prix moyen du baril de pétrole de 70 dollars, pour avoir un déficit ne dépassant pas les 3% du PIB. Et, avec un baril à 60 dollars, le Trésor public consommera, totalement, les actuels 4 728 milliards de dinars du Fond de régulation en l'espace de cinq ans. En résumé, l'Algérie bénéficie d'un délai de grâce de cinq ans, avant de faire face à une grave crise financière dans le cas d'une baisse assez importante des prix du baril de pétrole sur le marché international. En quelque sorte, Ahmed Ouyahia a entièrement raison de dire que, dans le cas d'une baisse importante des prix du baril de pétrole sur le marché international, l'Algérie dispose d'un sursis de cinq ans pour trouver des richesses alternatives.
Les avoirs de l'Algérie à l'étranger sont-ils à l'abri ?
Mourad Benachenhou, économiste et ancien ministre des Finances et, dans une réflexion publiée dans un quotidien national d'information, rejettera l'idée que les avoirs de l'Algérie placés aux Etats-Unis soient à l'abri de la crise. Benachenhou, et pour appuyer son idée, écrira que « la principale monnaie de réserve mondiale connaîtra des jours difficiles dans les années à venir». Avant de souligner que «l'Algérie continuera à subir la détérioration du pouvoir d'achat du dollar, d'autant plus que ses importations proviennent, à plus de 80%, de pays utilisant d'autres monnaies que le dollar pour leurs exportations, ou exigeant le payement en d'autres devises que le dollar, pour se prémunir de sa perte de valeur». Les semaines qui ont suivi l'éclatement de la crise n'ont pas donné raison à l'ancien ministre des Finances.
Contrairement aux affirmations de Benachenhou, le dollar ne cesse de se renforcer face à l'Euro. Ainsi, l'Euro, et après avoir battu un record historique à 1,6038 dollars le 15 juillet 2008, est tombé à 1,3099 dollars le 21 octobre 2008. Donc, et depuis son sommet historique de juillet 2008, la monnaie européenne a perdu 18% de sa valeur face au dollar. Ce qui représente, pour un pays exportateur de pétrole et dont les recettes sont libellées en dollars, un gain inestimable en termes de pouvoir d'achat. L'ancien ministre abordera le risque qu'encourt le placement de plusieurs milliards de dollars par le gouvernement algérien en bons du Trésor américain. Pour M. Benachenhou «les dollars détenus sous forme d'obligations du Trésor américain, ni leur valeur ni la sécurité de leur détention ne sont garanties… leur valeur nominale en capital ne change pas puisque, contrairement aux obligations du Trésor détenues par les particuliers, celles souscrites par les autorités monétaires étrangères ne sont pas susceptibles de varier en prix suivant l'évolution des taux d'intérêts sur les dépôts en dollars».
Avant de souligner que «le pouvoir d'achat de ce capital évolue avec le taux de change du dollar, comme avec le taux d'inflation international, et le gouvernement ne donne aucune garantie quant au maintien de sommes mises à sa disposition par les banques centrales étrangères». Et que, pour que le pouvoir d'achat initial soit maintenu, «il faudrait que le taux d'intérêt produit par le placement soit, au moins, égal à 4%. Or, du fait de la politique de faible taux d'escompte menée par le FED (Réserve fédérale américaine), les placements en obligations du Trésor se font à perte» conclut l'ancien ministre des Finances.
Au jour d'aujourd'hui, et contrairement aux affirmations de M.Benachenhou, le dollar ne cesse de se raffermir face à l'euro, tandis qu'après une période de hausse de l'inflation, une baisse sensible, de cette dernière est observée depuis quelques semaines. L'ensemble des prix des matières premières, agricoles et non agricoles, sont à la baisse. La même tendance, pour les produits finis, est observée. Reste, alors, l'énigme des taux d'intérêts pratiqués par la FED. Selon certaines sources, non officielles, l'Algérie aurait placé entre 45 milliards et 50 milliards de dollars.
Au mois de juillet 2008, la Chine détenait 518 milliards de dollars de bons de Trésor américain, ce qui fait de ce pays le deuxième bailleur de fonds des Etats-Unisderrière le Japon, avec 593,4 milliards de dollars. Mais la Chine est le premier pays, pour la proportion détenue par sa Banque Centrale. Avec ces montants, ces deux pays ont placé plus de 30 fois le montant placé par la banque d'Algérie en bons du Trésor américain.
Et, à première vue, la Chine, autant que le Japon, ne s'inquiètent, nullement, de la rentabilité de leurs placements. La réponse à cette interrogation de Benachenhou est venue de Ahmed Ouyahia. Ce dernier affirmera, lors d'une conférence de presse, que les réserves de l'Algérie «sont protégées, et ne sont nullement perdues… ces réserves, placées à 3%, produiront, comme l'année dernière, 4,5 milliards de dollars». Mais, ce qu'oubliera le chef du gouvernement et l'ancien ministre des Finances de dire, c'est que les réserves de change dépassent les 133 milliards de dollars et le montant placé aux Etats-Unis ne dépasse pas les 50 milliards de dollars. L'opinion publique est en droit de savoir où est placée la totalité des réserves de change, et avec quels taux d'intérêts. Vu que ce qui inquiète, le plus, l'opinion publique n'est pas le degré de rentabilité de ces placements mais la transparence dans la gestion des réserves de ce pays.
(A suivre)


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