L'action EADS était recherchée, hier, à la Bourse de Paris, les investisseurs ayant été rassurés par des comptes trimestriels et une situation de trésorerie solides en dépit de l'annonce d'une nouvelle provision relative au retard du programme A400M. Commentant son bilan dans un communiqué, EADS souligne ne pas avoir «besoin de refinancement à court terme. La facilité de crédit du groupe, de trois milliards d'euros, est entièrement confirmée et n'a pas été tirée.» La maison mère d'Airbus anticipe «des flux de trésorerie disponible supérieurs à deux milliards d'euros en 2008, avant impact du financement client.» Antoine Boivin-Champeaux, analyste de CA Cheuvreux, observe : «La situation financière du groupe est rassurante dans l'environnement de marché actuel, avec un free cash flow important. Sur l'A400M, nous nous attendions à une charge plus importante même si une autre provision est à prévoir, sûrement dès le quatrième trimestre.» Après l'A380 en 2005, 2006 et 2007, le programme A400M est devenu cette année le sujet de préoccupation numéro un d'EADS. L'entreprise a déclaré avoir passé une charge exceptionnelle de 341 millions d'euros pour faire face aux difficultés du développement du futur avion de transport militaire et a averti que le projet subirait des délais supplémentaires. Lors de la présentation de ses comptes semestriels le 30 juillet, EADS avait confirmé viser un résultat opérationnel 2008 de 1,8 milliard d'euros. L'entreprise a noté, hier, qu'une incertitude pesait sur cet objectif, compte tenu des difficultés du programme A400M, mais réitéré son ambition de dépasser le seuil des 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires. EADS avait déjà été contraint d'inscrire une provision de 1,4 milliard d'euros dans ses comptes 2007 en raison des écueils accumulés sur l'A400M, un programme de quelque 20 milliards d'euros, et risque d'avoir à verser des pénalités aux pays clients.