Une fin de semaine s'annonce moins crispante à Constantine où la population a énormément souffert durant plusieurs jours au cours desquels de fortes averses de pluies ont été enregistrées. Ces conditions climatiques ont été endurées avec beaucoup d'inquiétudes. Non seulement dans les bidonvilles où des habitations sont menacées d'effondrement mais surtout dans les cités où les impressionnantes crues risquaient de provoquer des catastrophes. Par bonheur, il n'en est rien, puisque aucun incident majeur n'a été enregistré. En sortant de ce pénible cycle, il faut reconnaître cependant que les habitants de plusieurs cités découvrent une configuration plutôt désagréable. Sur la plupart des rues sont entassées d'importantes quantités de déchets qui ont été emportées par les eaux pluviales du fait que tous les avaloirs étaient bouchés. Un spectacle très désolant notamment à partir du faubourg Emir Abdelkader jusqu'au quartier d'El-Kantara et hauteurs de la cité Ziadia jusqu'à la cité des Frères Abbas (Oued El-Hadd) et plus bas encore. Il en est de même dans les cités des Martyrs et Boudraâ Salah où les conditions de vie des citoyens paraissent plus pénibles, voire à la limite de l'insupportable. En plus de ces inconvénients qui sont dus à l'abandon et de l'inactivité des services de la commune, se sont élargis les énormes trous qui ont compliqué davantage la circulation des véhicules. Un signe bien expressif sur la fameuse intention qui doit moderniser la ville de Constantine et lui donner son véritable cachet de capitale de l'Est. Une opération qui nécessite d'être revue urgemment car cette grande métropole mute progressivement pour prendre l'image d'un immense douar. Dans ces cités, au centre-ville et même sur les grands axes routiers, les citoyens ont fait preuve d'imagination en mettant des pneus usagers ou des blocs de pierres devant les profonds nids de poule en vue d'avertir les usagers quant aux dangers encourus. Il aurait été plus pertinent d'inscrire sur chaque pneu, nouvel outil qui codifie donc le code de la circulation routière, «sous la haute amabilité du maire ou de n'importe quel autre». Notamment en cours de nuit du fait que l'électrification des cités qui a été pourtant programmée et officiellement annoncée tarde d'être réalisée. Il y a lieu de rappeler que quelques-unes des associations de la société civile, se sont récemment rapprochées du président de l'Apc de Constantine pour lui exprimer leurs ressentiments d'amertume suite aux travaux qui ont été déclenchés sur le boulevard Ben Boulaïd en considérant que plusieurs quartiers de la ville sont maintenus dans le désintéressement. Cette réaction doit sans doute être soutenue et relancée car il n'est plus admis que la ville de Constantine continue à drainer autant d'infortunes en plus agrémentées par une incroyable frénésie de démolitions «modernisantes» à l'image de celles qui sont suggérées concernant le Palais de la Culture Mohamed Laïd El-Khalifa et l'antenne communale du centre-ville surtout qu'ils «symbolisent le colonialisme.» C'était le cas du Casino, mais au fait la Grande Poste, le Tribunal, le Théâtre sont aussi des affreux legs de la période coloniale. Encore plus le cabinet du wali qui a été la domiciliation privilégiée du sinistre préfet Maurice Papon….