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Entre excision, exclusion scolaire et mariage forc
Destin de filles
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 02 - 2009

Mais le plus important, dans la lutte, reste «l'implication renforcée des institutions étatiques». Dans nombre de pays, les Ong posent le débat, mènent des activités de sensibilisation et les décideurs ne restent plus sourds devant les plaidoyers qui montent. Les 16 et 17 février 1997, chefs traditionnels, Ong et responsables politiques béninois s'étaient, ainsi, retrouvés pour décider d'une stratégie de sensibilisation visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines.
Des chiffres fiables manquent pour donner une exacte mesure de la réalité, mais la régression de l'excision n'est pas encore déterminante. D'ailleurs, «on ne pourra parler de victoire contre l'excision qu'avec son éradication, complète et définitive», souligne Mme Odoulami. Il s'agit, cependant, d'une avancée réelle que d'avoir brisé le silence. De délivrer le message qui fait que, quelque part, une petite fille parvient à échapper à cette mutilation pour entrer dans la vie, préservée d'un traumatisme qui aurait pu lui être fatal. Et si c'est pour voir, en plus, s'ouvrir devant elles les portes de l'école, alors la vie n'aura pas été aussi cruelle pour elle que pour des millions d'autres petites Africaines.
Bataille pour la scolarisation
Catherine Sawadogo, la Burkinabé, a eu la chance d'aller à l'école. «J'ai quitté en 1996, après avoir échoué à mon Certificat d'études primaires, confie-t-elle. Mon directeur me proposait le redoublement, mais mon père a décidé de m'inscrire dans un centre professionnel. J'y suis restée deux ans.
C'est à partir de la troisième année que mes problèmes ont commencé, précisément pendant les vacances». Son grand-père avait, alors, décidé de la marier. C'est, là, l'une des principales raisons de déperdition scolaire, en Afrique, chez les filles, pour le peu qui se font scolariser par leurs parents.
Certains pays ont connu des avancées considérables sur ce chapitre. Le Mali, qui en était à 22,5 % de taux de scolarisation des filles en 1992, avait atteint 43,3 % en 1998. D'autres stagnent dans les bas fonds. Si elle avait été Mauritanienne, Catherine aurait, ainsi, eu une chance sur quatre d'aller à l'école. Malgré une volonté politique affirmée, par les autorités de Nouakchott, la scolarisation des filles se ramène, encore, à un grain de sable dans le désert. Pour 32 180 inscrites en début d'année scolaire 2000-2001, il y avait 140 630 garçons.
Les pesanteurs traditionnelles continuent d'éloigner les filles des chemins de l'école, pour les confiner dans les travaux domestiques, perpétuant les schémas d'une société bâtie sur la prééminence de l'homme. L'image est la même à Nouakchott, qu'ailleurs en Afrique, même si les déséquilibres sont moins prononcés et que nombre de pays font des progrès importants sur les chemins de la parité.
«Dans notre pays, les filles sont défavorisées du seul fait qu'elles sont des filles», se désole la présidente de l'Ong Les femmes d'abord, Fatimetou Mint Cheikh. Même scolarisées, elles subissent un contexte guère favorable à leur épanouissement. Petite Mauritanienne, Maïmouna a la chance d'aller à l'école, au même titre que ses frères. Mais au retour des classes, le soir, quand ces derniers se reposent, étudient ou jouent, il lui revient d'exécuter sa corvée quotidienne de travaux domestiques : aider à la préparation du repas, nettoyer la cuisine et les toilettes de la maison, etc.
Là où les garçons ont toute la latitude de poursuivre des études supérieures les parents s'y opposent, pour leur fille, dès qu'il s'agit pour cette dernière de s'éloigner du cadre familial. Que ce soit pour passer de l'école du village, au lycée de la ville ou, plus tard, en direction d'une université étrangère.
A Ryadh, quartier périphérique de Nouakchott, les Ong de femmes se sont lancées dans la bataille pour la scolarisation des filles, à force de sensibilisation. Mais, aussi, avec des réalisations basées sur des constats simples. «Rien que construire des toilettes séparées pour les filles suffit, parfois, à les maintenir à l'école», souligne Fatou Diagne, membre de l'association «Nous les femmes». Une question de
pudeur ? dans une société islamisée, où l'éducation des filles élève des barrières plus ou moins strictes entre elles et les garçons. Dans le programme d'actions, qu'elles ont développé du 17 au 23 mars 2001, les femmes de ces Ong ont beaucoup mis l'accent sur la réhabilitation de l'espace scolaire, et la construction de toilettes adéquates. Les parents d'élèves qui ont été impliqués dans l'opération ont apprécié.
«L'éducation des filles change tout, remarque Fatou Diagne. Non seulement, en termes de développement économique, mais aussi de développement humain». Selon elle, un objectif prioritaire consiste à démythifier le milieu scolaire. Aussi bien dans l'esprit des filles que dans la tête de leurs parents. A Nouakchott, une fille des zones périphériques court trois fois plus de risques d'abandonner l'école, qu'une autre des quartiers huppés de la ville. Il est, aussi, important de changer les mentalités dans le milieu enseignant. La discrimination se renforce en classe, où «les enseignants, hommes et femmes, ont tendance à accorder davantage d'attention aux garçons. L'objectif des Ong est, ici, de mettre un terme à cette discrimination», souligne une responsable de ces structures. Quelque part, les changements sont significatifs. «Avant, je n'existais pas. Aujourd'hui j'ai enfin une identité», plaide Mariem Mint El Acem, étudiante à l'université de Nouakchott. De plus en plus de femmes peuvent le dire. Beaucoup reste à faire, mais il se dégage, déjà, un esprit de discrimination positive dont profitent les filles pour s'illustrer en milieu scolaire. En Mauritanie, des prix sont décernés à la fin de l'année aux enseignants qui auront, le plus, encouragé l'intégration des filles. Plus il y en aura d'admises à passer en classe supérieure, plus la note de l'enseignant sera grande. Au Burkina, les autorités ont adopté la stratégie consistant à encourager l'affectation et le maintien des enseignantes dans les zones rurales. Histoire de montrer aux populations locales l'image de ce que peut devenir une femme instruite.
(Suite et fin)


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